Conçu par la firme d’idéation Youville Haussmann Park, cet événement survenu en 2023, dont Solotech s’occupait du volet audiovisuel, accueillait dans la métropole l’ensemble des employés mondiaux de Lightspeed. (Photo: courtoisie)
TOURISME ET ÉVÉNEMENTIEL D’AFFAIRES. En 2024, les participants aux événements d’affaires s’attendent à aller au-delà du traditionnel trio projecteur, micro, lutrin. Les prouesses audiovisuelles se doivent d’innover pour captiver un public toujours plus réticent à sortir de chez lui. Rencontre avec Martin Carrier, membre de la haute direction de Solotech.
« Quand on parle d’événements d’affaires ou de conférences, de congrès, on a parfois une image mentale correspondant à quelque chose d’un peu statique ou d’unidirectionnel. Or, les possibilités ont énormément évolué, et les attentes des gens aussi. Juste sur nos téléphones, on a été habitués à avoir une livraison de contenu très haut de gamme, donc cette attente-là se transpose dans les événements », dit Martin Carrier, président de la Division des solutions événementielles pour le Canada de Solotech, une firme québécoise en audiovisuel doté de bureaux au Royaume-Uni, à Hong Kong, aux États-Unis, en Chine et en Allemagne. L’entreprise fournit les solutions techniques en audiovisuel pour une panoplie d’événements, allant d’Osheaga au congrès de l’Ordre des infirmières du Québec, en passant par la tournée Eras Tour de la chanteuse Taylor Swift.
Deux tendances
Deux tendances majeures en audiovisuel émergent, selon Martin Carrier. D’abord, les expériences immersives, réalisées entre autres grâce à des écrans et à des projections DEL de plus en plus sophistiqués. « Il y a une espèce de convergence des différents mondes de l’audiovisuel : une rencontre entre les univers du spectacle et des conférences, commente Martin Carrier. Les gens veulent vivre une expérience, ils veulent que le contenu soit livré de façon dynamique. »
La seconde tendance observée est une hybridation dans la diffusion. Malgré la fin de la pandémie, les retransmissions en ligne sont toujours populaires, soutient-il. « Avant, les clients voulaient presque un effet huis clos pour donner un côté exclusif aux événements. Aujourd’hui, ils veulent que leur contenu soit le plus accessible possible. » Pour répondre à cette demande, Solotech offre notamment un service de retransmission en ligne à l’aide d’une plateforme dont on peut entièrement adapter l’esthétique. « Je pense que ça ajoute beaucoup de valeur aux événements. »
Trouver une cohérence
Outre les tendances, il est important que l’audiovisuel d’un événement soit cohérent avec l’identité de l’entreprise organisatrice, croit l’expert. Il donne l’exemple de l’assemblée générale annuelle de Lightspeed, producteur de systèmes pour points de vente basé à Montréal. Conçu par la firme d’idéation Youville Haussmann Park, cet événement survenu en 2023, dont Solotech s’occupait du volet audiovisuel, accueillait dans la métropole l’ensemble des employés mondiaux de l’entreprise. « La scène était placée au centre, et le public, disposé à 360 degrés tout autour, se souvient Martin Carrier. Sur le plan technique, il y a pas mal de défis pour ce type d’espace : comment placer l’éclairage et les caméras pour la captation, comment les personnes peuvent bien bouger sur la scène, tout cela. Mais le résultat était hyper dynamique ! »
Un dynamisme que Lightspeed recherchait consciemment afin de transmettre le bon message à ses invités, fait savoir Sophie Dupras, cheffe des événements d’entreprise mondiaux de l’entreprise. « Une scène à 360 degrés nous permettait d’offrir une interaction plus engageante avec notre public, tout en reflétant notre engagement envers l’innovation et la technologie. Cela cadrait parfaitement avec notre objectif de réunir nos employés venus du monde entier au Québec, en créant un sentiment d’immersion et d’unification au sein de notre événement annuel », dit la gestionnaire.
Il était donc naturel pour une entreprise axée sur la technologie telle que Lightspeed d’investir de façon importante dans le volet audiovisuel de l’événement, croit Martin Carrier. « C’est une question de cohérence. J’ai travaillé longtemps en jeu vidéo et je disais souvent qu’il fallait que le côté ludique, les employés puissent le ressentir. Quand une entreprise veut investir dans ses employés, ses clients, elle veut que sa signature soit représentée dans ses événements. » Une logique que partage Sophie Dupras : « En tant qu’entreprise technologique de pointe, l’intégration de solutions innovantes dans nos événements a toujours été une priorité. Nous nous efforçons de rendre chaque événement aussi créatif et novateur que possible, souvent en y intégrant des thèmes théâtraux pour offrir une expérience unique et symbolique. »
Il n’est pas nécessaire que chaque congrès se transforme en une prestation de la mi-temps du Superbowl, notamment pour des questions de budget. L’important est d’avoir de la suite dans les idées, croit Martin Carrier. « On sait bien que ce n’est pas tout le monde qui peut se payer le kit de Taylor Swift. D’ailleurs, ce qui aura le meilleur effet pour un client, ce n’est pas toujours le truc le plus haut de gamme. Je crois qu’au Québec, on est particulièrement bons pour être créatifs à ce niveau-là. L’envers du budget, c’est la créativité. »