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La pandémie n’a pas changé les habitudes alimentaires au Canada

La Presse Canadienne|Publié le 03 février 2021

La pandémie n’a pas changé les habitudes alimentaires au Canada

Seulement 35,5 % d’entre eux ont appris une nouvelle recette depuis le début de la pandémie. (Photo: 123RF)

La plupart des Canadiens ne semblent pas avoir profité du confinement pour changer leurs habitudes culinaires, selon un sondage publié mercredi et dont La Presse canadienne a obtenu copie. Seulement 35,5 % d’entre eux ont appris une nouvelle recette depuis le début de la pandémie. 

Ce qui est bien en dessous des prévisions des chercheurs de l’Université Dalhousie à Halifax, qui ont réalisé cette étude en partenariat avec Caddle, une entreprise canadienne spécialisée dans les tendances de consommation.

« On n’a jamais autant parlé de nourriture et passé autant de temps à la maison, pourtant les habitudes des Canadiens semblent avoir très peu changé », s’étonne Sylvain Charlebois, le directeur principal du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.

Le groupe des millénariaux (1981-1996) est celui qui a le plus profité de la pandémie pour diversifier son alimentation. Les jeunes de cette tranche d’âge connaissaient en moyenne 4,9 recettes avant la pandémie. Ce chiffre est passé à 6,0, soit la plus forte augmentation de toutes les générations. Les champions demeurent les baby-boomers. Le baby-boomer moyen connaît maintenant 7,6 recettes. 

Les données du sondage tendent à démontrer que la province de Québec est l’endroit où l’on compte le plus de gens ayant appris au moins une nouvelle recette comparativement à la période prépandémique, soit 37,2 % de la population. 

Les taux les plus bas ont été enregistrés au Manitoba et en Nouvelle-Écosse, où seulement 30,8 % ont appris une nouvelle recette.

Mais ces deux provinces sont celles où on cuisine déjà le plus souvent à la maison, explique l’analyste. 

 

Plus de la moitié des Canadiens cuisinent à la maison

La préparation des repas était donc une habitude bien ancrée là−bas. Avant la pandémie, la Nouvelle-Écosse était même « la championne de la cuisine à la maison » avant de se faire dépasser par le Manitoba, affirme M. Charlebois. 

Ce qui pourrait expliquer pourquoi les habitants de ces deux provinces étaient moins portés vers la découverte de nouvelles recettes. Les Manitobains en connaissent en moyenne 7,7 et les Néo-Écossais, 7,5, tandis que les Québécois et les Ontariens connaissent respectivement 6,6 et 6,5 recettes en moyenne. L’Île-du-Prince-Édouard se retrouve au bas de la liste avec une moyenne de 5,8. 

De façon générale près d’un Canadien sur quatre affirme avoir préparé lui−même tous ses repas depuis mars. Et plus de la moitié de la population canadienne estime avoir préparé la majorité de ses repas.

Les gens auraient donc passé plus de temps à cuisiner. Mais ils « cuisinent à peu près les mêmes choses qu’avant », fait remarquer le chercheur. 

Cela s’explique d’une part par le fait que cuisiner prend du temps, avance M. Charlebois. Or, bien que l’on passe plus de temps au foyer, de nouvelles tâches se sont aussi ajoutées, comme l’école à la maison, donne-t-il en exemple, même s’il reconnaît que la nature de cette réalité varie d’une province à l’autre. 

S’ajuster à de nouvelles conditions sanitaires ou à un nouveau mode de vie comme l’école ou le travail à distance peut en amener plusieurs à se tourner vers ce qu’ils connaissent, explique M. Charlebois. 

Par ailleurs, 51 % des Canadiens affirment avoir cultivé leur propre potager en 2020, et 58 % d’entre eux ont l’intention de renouer avec l’expérience de jardinage en 2021.

Au total, 10 004 Canadiens ont répondu au sondage mené en janvier 2021, par l’Université Dalhousie en partenariat avec Caddle. Les résultats sont exacts à +/− 1,3 point de pourcentage près, 19 fois sur 20, par rapport aux résultats que l’on aurait obtenus si l’ensemble de la population adulte canadienne avait été sondée.