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À l’école de la bière artisanale

Maxime Bilodeau|Édition de la mi‑novembre 2021

À l’école de la bière artisanale

La production de l'Usine-école sera écoulée dans le cadre d'activités scolaires sur le campus. (Photo: Université de Sherbrooke)

TRANSFORMATION ALIMENTAIRE. La communauté étudiante de l’Université de Sherbrooke pourra bientôt s’initier aux rudiments des activités de microbrasseries dans un contexte de formation. Ce qui n’est pas sans déplaire à la dynamique industrie brassicole provinciale.

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 L’Usine-école Siboire — du nom de la microbrasserie sherbrookoise — a alimenté bien des conversations de couloir lors du plus récent Congrès des microbrasseries du Québec, qui s’est tenu à la mi-novembre dans la Vieille Capitale. C’est que quelques jours auparavant, une dizaine de nouveaux partenaires philanthropiques, dont la Société des alcools du Québec, se sont joints à l’aventure en y investissant un total de 1,2 million de dollars (M$).

Ce coup de pouce témoigne de l’importance que ce projet, unique en son genre au pays, revêt pour l’industrie brassicole québécoise, qui n’a cessé de croître dans les dernières années.

« En 2021 seulement, une quinzaine d’entreprises brassicoles ont ouvert leurs portes, sans compter la quarantaine de demandes de permis en attente. Nous sommes près de 300 au Québec et la courbe ne semble pas vouloir s’aplatir », affirme Jonathan Gaudreault, maître-brasseur et copropriétaire de la microbrasserie Siboire, qui a elle-même injecté 1 M$ dans cette initiative. De fait, ce sont les anciens équipements de production de l’entreprise qui meubleront les installations de 180 mètres carrés aménagés dans le studio de création de la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke. 


Modèle unique

Grâce à ce lieu d’apprentissage — et non de dégustation —, des étudiants issus de programmes aussi diversifiés que le génie, la comptabilité, le droit et les communications s’initieront dès le printemps aux réalités du brassage de bières artisanales.

« C’est un projet fait par et pour la communauté étudiante. Le conseil d’administration de l’organisme sans but lucratif qui chapeautera l’Usine-école sera composé en partie d’étudiants, explique Jonathan Gaudreault. Ils seront responsables de gérer l’approvisionnement, de veiller au contrôle de la qualité des produits, d’assurer la rentabilité, de tenir les livres, de considérer les questions légales… »

L’Usine-école ne formera donc pas des spécialistes d’India pale ale — la production sera au mieux écoulée dans le cadre d’activités sociales sur le campus sherbrookois. Il s’agit plutôt d’un espace où parfaire ses connaissances dans le cadre de stages, de partages interdisciplinaires, voire d’échanges avec des partenaires industriels.

« Nous voulions mettre en place un procédé assez léger pouvant être exploité par des étudiants. Le microbrassage et, éventuellement, la microdistillation [dans des phases subséquentes] permettent cela, contrairement à la production d’aluminium, par exemple », souligne Joël Sirois, professeur à la Faculté de génie.  

 

Relève qualifiée

Chose certaine, les étudiants qui passeront par l’Usine-école Siboire auront une longueur d’avance à leur arrivée sur le marché du travail. Surtout s’ils choisissent d’intégrer l’industrie brassicole. « Il va se créer un bassin de main-d’œuvre hautement qualifiée dans les prochaines années. Ce sera intéressant de s’y abreuver pour agrandir notre équipe », confirme David Welsh, directeur des ventes et du marketing à EBR Equipment.

Cette entreprise de Québec, spécialisée en équipements pour l’industrie de la transformation alimentaire, fait partie des partenaires fondateurs du projet, avec la microbrasserie La Memphré, de Magog.

« Notre implication dans l’Usine-école Siboire relève plus de la passion que de la raison, précise David Welsh. Nous le faisons avant tout pour soutenir le développement de l’industrie, sans nécessairement attendre de retombées directes. » La vente d’équipements de brassage représente tout de même de 25 % à 30 % du chiffre d’affaires annuel d’EBR Equipment, un pourcentage « non négligeable », admet-il.