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Le REM en essai dès octobre 2020

Siham Lebiad|Édition de la mi‑mai 2019

Le REM en essai dès octobre 2020

Le chantier de construction du REM est en pleine expansion. (Photo: Siham Lebiad)

TRANSPORT ÉLECTRIQUE. Fin 2020. L’horizon où l’on pourra contempler les voitures du Réseau express métropolitain (REM) à Montréal est aussi proche. Les Affaires a pu visiter mardi le projet évalué à 6,3 milliards de dollars. Petit tour du chantier et de ses innovations dans l’arrondissement de Saint-Laurent. 

« Dès l’an prochain, les gens vont voir les voitures du REM circuler à vide », a déclaré Jean-Vincent Lacroix, directeur des relations médias à la Caisse de dépôt et placement Québec — Infrastructure (CDPQ Infra). 

Annoncé comme le premier métro automatisé de Montréal, le chantier de construction du REM est en pleine expansion.  La construction s’organise autour de trois secteurs : rive sud, Deux-Montagnes et Sainte-Anne-de-Bellevue—Aéroport.  Le secteur de la Rive-Sud sera complété et accessible au public vers la fin de 2021. Les deux autres secteurs seront desservis progressivement jusqu’en 2023. 

« On travaille à construire, en longueur, l’équivalent du réseau actuel du métro de Montréal. Au-delà de l’infrastructure, il y a tout le système électrique, toutes les composantes de télécommunications, tout le câblage. C’est tout un système qui est mis en place et qui doit être testé au préalable, c’est-à-dire dès l’année prochaine », explique M. Lacroix. 

Poutre de lancement: la nouveauté québécoise en construction 

Une nouvelle technique sera testée pour le REM, une poutre de lancement. Cette dernière permet de faire en sorte que le projet ait un minimum d’impact sur la circulation. Elle permet aussi d’accélérer le développement des infrastructures. 

Sur cette poutre sont assemblés des voussoirs — pierre en forme de coin — de plus de 40 tonnes chacun. Ils serviront à construire les voies aériennes du REM, qui s’étendent sur 18,2 kilomètres. 

« On a deux voussoirs qui travaillent en parallèle, un ici près du Technoparc, et un qui part de Pointe-Claire, ajoute M. Lacroix. Les deux se dirigent vers l’ouest de l’île pour construire une structure aérienne qui sera parmi les plus longues au Canada. » 

La structure aérienne qui sera parmi les plus longues au Canada. (Photo: Siham Lebiad)

« C’est unique, c’est la première fois au Québec qu’on utilise cette technique de construction qui est très efficace, affirme M. Lacroix. On parle d’assembler une travée en deux jours. C’est une opération qui pourrait prendre jusqu’à trois semaines en temps normal. » 

Un tunnelier de forage responsable de l’antenne aéroport 

Une partie du REM, celle qui commence avec un embranchement de l’antenne Deux-Montagnes, sera dédiée à transporter des passagers vers l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau (YUL), en passant par Technoparc Montréal. 

« La structure de l’antenne Aéroport commence avec une voie élevée. Il s’agit d’un défi technique qu’on aime beaucoup, explique Stéfan Balan, directeur du secteur Sainte-Anne-de-Bellevue—Aéroport. Elle traverse l’autoroute 40, puis plonge dans une tranchée couverte pour arriver à la station Technoparc. Là se trouve un portail en construction où un tunnelier commencera à forer le tunnel qui va relier la station technoparc à la station Aéroport. » 

Ce tunnelier est une machine qui aura la responsabilité de forer un passage d’un kilomètre. Il peut s’apparenter dans la forme à un sous-marin. Il abritera des pièces de contrôle, de travail et de santé-sécurité. C’est cette machine qui permettra « d’installer des voussoirs et des anneaux en béton, et plus il avance, plus il construit le tunnel derrière, illustre M. Balan. À l’arrière, il s’agit d’une sorte de petite usine qui s’étend sur une centaine de mètres où l’on trouve des wagons, les installations électriques, de ventilation, les installations pour la santé-sécurité des travailleurs, etc. »  

Ce type de tunnelier sera utilisé pour la première fois au Québec. M. Lacroix n’écarte pas la possibilité qu’il soit utilisé pour d’autres projets, tels que le projet de ligne rose du métro de Montréal, projet défendu par la mairesse Valérie Plante. 

Création de plus de 30000 emplois, dont 1000 permanents 

Cet immense projet devrait permettre en tout la création de plus de 30 000 emplois durant sa construction. Dès que le réseau sera opérationnel sur l’ensemble de la ville, 1000 emplois permanents seront nécessaires pour assurer les communications, le contrôle et l’entretien, selon la CDPQ Infra. 

« Les centres de maintenance ne seront pas seulement là afin de nettoyer les voitures, relate M. Lacroix. Ils seront aussi là pour réparer les pièces défectueuses. Tout cela fera partir du savoir-faire d’ici et va générer des emplois permanents pour une longue période d’exploitation. » 

Grands investisseurs et partenaires internationaux 

Le projet de REM est un investissement estimé à 6,3 G$. La CDPQ y a investi 2,95 G$. Les gouvernements canadien et québécois injectent chacun 1,28 G$. Hydro-Québec ajoute 295 M$ et l’Autorité régionale de transport métropolitain 512 M$. 

En ce qui concerne le matériel et les systèmes et services d’exploitation et de maintenance, ce sont les deux géants SNC-Lavalin (Québec) et Alstom (France), qui en ont la responsabilité de développement.

 

Points importants:

  • Réseau s’étalant de la rive-sud à Deux-Montagnes
  • 67 km de voies (18,2 km de structures aériennes)
  • 14 stationnements incitatifs
  • 26 stations (8 aériennes, 13 en surface, 5 souterraines)
  • 2 centres d’entretien