Québec autorise les trottinettes électriques en libre-service
Marie-Pier Frappier|Édition de la mi‑mai 2019À Paris et dans plusieurs villes aux États-Unis, les rues sont encombrées par les trottinettes abandonnées. À cause de leur utilisation abusive et du vandalisme, ces véhicules auraient une durée de vie de 28 jours. (Photo: Getty Images)
TRANSPORT ÉLECTRIQUE. La micromobilité a le vent dans les voiles. Malgré ses innombrables déboires parisiens et états-uniens, la trottinette électrique en location libre-service sans ancrage fait son chemin jusqu’à nous, dans les villes de Montréal et de Westmount, pour le moment.
Le ministre des Transports, François Bonnardel, a annoncé le lancement d’un projet pilote pour expérimenter l’utilisation de trottinettes électriques en location libre-service dans ces deux villes à compter du 6 juillet.
Ces trottinettes devront être stationnées à des endroits désignés, même s’il n’y a pas de station ou borne officielle, comme pour les vélos Bixi.
Régles différentes
Les conducteurs des trottinettes électriques devront en outre respecter les mêmes règles de circulation que les cyclistes, en plus de certaines règles spécifiques.
Le moteur électrique devra être réglé à une vitesse maximale de 20 km/h et les conducteurs auront l’obligation de porter un casque.
Dans le cadre du projet pilote, un exploitant — Lime et Uber sont déjà en concurrence — doit faire une demande auprès du ministère des Transports et être autorisé avant d’offrir un service de location de trottinettes électriques libre-service.
Vraiment écologiques?
« L’ajout de modes de transport en libre-service, tels que la trottinette électrique, constitue une solution novatrice en matière d’électrification des transports, permettant de réduire les déplacements en auto solo », selon M. Bonnardel.
Or, selon les compilations de plusieurs données publiques aux États-Unis et en France, la durée de vie d’une trottinette électrique en location libre-service serait de 28 jours. Explications ? Les véhicules seraient victimes d’actes de vandalisme ou usés prématurément par un usage intensif, explique le site 20 minutes.
De surcroît, ces trottinettes à durée de vie réduite utilisent des batteries au lithium provenant en grande partie de la Chine et difficiles à récupérer.
Les «start-up» qui se lancent dans le juteux marché des trottinettes électriques tentent donc de compenser leur pollution en achetant des crédits carbone.
Auto-entrepreneurs et compagnies
En France, on a aussi vu l’irruption de travailleurs précaires «salariés» par les entreprises de location de trottinettes électriques, les « rechargeurs » ou les « juicers ».
Comme le mentionne Libération dans une enquête, ces rechargeurs doivent trouver les trottinettes une fois la nuit tombée, les placer dans leurs véhicules — à essence ! — et les brancher pour la nuit. Le tarif par trottinettes varie en fonction des «start-up», qui déclare à sa guise les factures de recharge.