Alexandre Tagliani a les deux mains sur le volant de ses placements
Claudine Hébert|Édition de la mi‑octobre 2024«Grâce aux profits réalisés dans l’immobilier, j’ai pu financer, en partie, mes saisons de course professionnelle, tout en touchant un revenu décent.»
LE FRIC ET MOI. Alexandre Tagliani a beau côtoyer le jet set de la course automobile depuis près de quatre décennies, le pilote de Lachenaie garde les deux mains sur le volant en ce qui concerne ses placements.
Parlez-nous de votre relation avec l’argent.
J’ai toujours été très économe. Une qualité qui m’a été transmise dès mon jeune âge par mes parents. Mon père a été un mécanicien toute sa vie. Ma mère lui faisait sa comptabilité en plus de faire régulièrement de la couture pour confectionner des robes de patinage artistique. En fait, mes parents ont fait d’énormes sacrifices pour que ma sœur et moi puissions étudier à l’école privée. Je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où nous sommes allés en vacances toute la famille.
N’y avait-il pas les déplacements pour vos saisons de karting ?
En effet, dès mes dix ans, je peux dire que l’on passait nos « vacances d’été » à proximité des circuits. Mon père et moi partions avec la glacière préparée par ma mère. Pas question de manger au casse-croûte. Toutes les dépenses étaient calculées. Une attitude que j’ai conservée tout au long de ma carrière de pilote.
Comment avez-vous résisté aux folles dépenses ?
Je n’ai jamais été un grand fan de montres ni de vêtements griffés. En revanche, mettez-moi des outils entre les mains, je deviens un vrai poisson dans l’eau. Alors que j’étais en série CART, Indycar et NASCAR, soit de 2000 à 2016, j’ai habité à Las Vegas et à Indianapolis. Plutôt que de me la couler douce entre les saisons comme la plupart des pilotes, j’investissais dans l’immobilier. Dès que je quittais les circuits, je magasinais un terrain, je bâtissais une nouvelle maison et j’y habitais jusqu’à ce que je puisse la revendre et faire un profit. J’ai répété l’exercice au moins six fois.
C’était payant ?
Ce l’était assez pour que je ne sois pas totalement dépendant de mes commanditaires. Grâce aux profits réalisés dans l’immobilier, j’ai pu financer, en partie, mes saisons de course professionnelle, tout en touchant un revenu décent.
Que faites-vous depuis votre retour au Québec en 2017 ?
Je suis notamment ambassadeur pour les Rôtisseries St-Hubert, BFL Canada et Arobas Personnel. Je collabore également avec La Petite Bretonne. En raison de mon allergie sévère aux noix et aux arachides, l’entreprise et moi avons concocté une recette de biscuits à l’avoine. J’ai également lancé, cet été, une boisson énergisante santé Tag on the Go, une boisson produite au Québec pour laquelle je me suis assuré de la qualité des ingrédients. Je caressais aussi le rêve d’avoir un centre d’amusement haut de gamme avec du karting électrique intérieur. En collaboration avec des partenaires d’affaires, ce centre qui a nécessité un investissement de 18 millions de dollars a vu le jour à Sainte-Thérèse, en juin 2021.
Y a-t-il tout de même une dépense que vous regrettez ?
En principe, j’assume tous mes investissements. Néanmoins, je reconnais avoir été un peu vite sur la gâchette afin de m’initier à la spéculation à court terme (day trading). À mon retour au Québec, j’ai vu ma mère réaliser quelques bons profits. Du coup, je me suis équipé. L’ordinateur, quatre écrans, le programme de trading… j’ai claqué près de 10 000 $ pour devenir un « super-trader ». Au début, ça fonctionnait bien. Jusqu’au jour où les profits quotidiens n’étaient plus au rendez-vous. Aujourd’hui, je détiens encore des titres sur les recommandations d’un conseiller, mais pour ce qui est de les négocier moi-même, non merci ! Mon équipement de trader dort sur mon bureau.