Avant de rénover votre maison, contactez votre assureur
La Presse Canadienne|Publié le 27 octobre 2020Votre investissement pourrait être en péril si vous n'examinez pas votre police d'assurance habitation.
Partout au pays, des propriétaires dépensent beaucoup d’argent pour rénover ou agrandir leur maison, se faisant à l’idée qu’ils ne retourneront pas travailler au bureau de sitôt en raison de la pandémie de COVID-19 en cours.
Cependant, tout projet de rénovation qui n’inclut pas un examen approfondi de sa police d’assurance habitation met cet investissement en péril, préviennent des experts.
Depuis le début des confinements l’hiver dernier, la flambée des rénovations domiciliaires, combinée à de fortes ventes de maisons neuves, a propulsé les prix du bois et des panneaux de bois à des niveaux records au Canada.
Selon Ratesdotca, un site web qui empoche des commissions en comparant les taux d’assurance, plus de 16 % des répondants à une enquête canadienne disent avoir terminé des travaux de rénovation depuis le début des confinements et 10 % prévoient de bientôt mettre un chantier en branle.
Les membres de la génération X (nés entre 1965 et 1980) ont été parmi les rénovateurs les plus actifs, avec un taux de plus de 38 %, et sont les plus susceptibles de lancer de nouveaux projets de rénovation domiciliaire dans les prochains mois.
Il existe deux types fondamentaux de risques d’assurance habitation — payer trop cher pour une couverture dont on n’a pas besoin et payer trop peu et se retrouver avec une couverture insuffisante, a indiqué un rédacteur spécialisé en assurance, Liam Lahey, de Ratesdotca.
« Si quelqu’un est sous-assuré et qu’il présente une réclamation — disons que quelque chose de grave s’est produit, comme une inondation ou un incendie — et que les assureurs ne sont pas au courant de ces nouveaux ajouts à sa maison, il pourrait ne pas être couvert et devoir payer de sa poche ces coûts, qui peuvent être très, très importants », a-t-il expliqué.
À l’inverse, a-t-il ajouté, « certaines rénovations peuvent réduire une prime, si les améliorations réduisent le risque pour la propriété. »
Les assureurs recommandent de communiquer avec son courtier ou son agent d’assurance avant d’entamer les rénovations, pour s’assurer que tout est couvert. Et une fois par an, éventuellement au moment du renouvellement, mieux vaut demander une évaluation de sa police d’assurance actuelle et de ses primes pour s’assurer qu’elles correspondent toujours à ses besoins.
Les propriétaires devraient également s’assurer que leur entrepreneur en rénovation dispose d’une assurance et d’une protection appropriées pour les travailleurs, a observé Kevin Lee, chef de la direction de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations.
« Que faire si quelqu’un tombe du toit et qu’il n’a pas d’indemnisation pour les accidents de travail ? Le propriétaire pourrait finir par être responsable » a-t-il illustré ?
« Et si quelque chose se produit et qu’il y a des dommages à la propriété de quelqu’un d’autre ? Cela devient très probablement un problème. »
L’implication d’un entrepreneur professionnel dès le départ aidera à la conception et à la garantie du projet, à des estimations de coûts réalistes et, possiblement, à l’intégration d’une technologie d’efficacité énergétique.
Un bon entrepreneur connaîtra les détails du code du bâtiment, pourra planifier le projet pour tenir compte des inspections municipales, anticipera les problèmes en fonction de l’âge de la maison et sera peut-être même mieux en mesure de se procurer des matériaux de construction rares sur le marché actuel, qui connaît une surchauffe, a précisé M. Lee.
« Une chose que nous recommandons toujours pour tout ce qui est le moindrement complexe est d’envisager d’embaucher un professionnel qui fournira des contrats, des devis écrits, s’occupera des permis, des garanties, tout ce genre de choses », a-t-il expliqué.
Une des questions clés lors de rénovations est souvent: qu’est-ce qui se cache derrière ce mur ? Un entrepreneur fiable saura quoi faire en cas de fuite d’eau, de pourriture ou de moisissure, de problèmes structurels, de problèmes électriques ou d’autres mauvaises surprises.
L’assurance habitation est généralement destinée à couvrir le coût de remplacement, a indiqué M. Lahey, et cela signifie que les finitions coûteuses telles que le marbre, le bois franc et le granit coûteront plus cher à assurer.
En plus de faire grimper la valeur de remplacement, l’installation de piscines ou de spas augmente le risque de dégâts d’eau ou de réclamation en responsabilité, si une personne se noie ou se blesse. De même, un poêle à bois ou une cheminée se traduit par un plus grand risque d’incendie.
La mise à niveau des systèmes électriques, de chauffage ou de plomberie, par contre, réduit le risque de dommages et pourrait entraîner une réduction de la prime, a souligné M. Lahey, tout comme l’installation d’un nouveau toit pour mieux se protéger contre les intempéries.
Pendant la pandémie, certaines personnes ont pris des locataires pour les aider à rembourser leur hypothèque, mais la politique devrait être ajustée pour refléter le fait que, selon les assureurs, les locataires devraient avoir leur propre assurance.