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Comment tirer le meilleur parti de votre REER?

Morningstar|Mis à jour le 18 juin 2024

Comment tirer le meilleur parti de votre REER?

(Photo: 123RF)

À l’approche de la saison des REER, des millions de Canadiens vont s’atteler à calculer le montant qu’ils peuvent ou doivent cotiser à leur régime. Cependant, nombreux sont ceux qui ne savent pas comment maximiser les avantages de cet instrument d’épargne au-delà du simple dépôt d’argent.

Voici cinq stratégies peu connues que vous pouvez adopter pour améliorer votre épargne REER.

 

REER de conjoint

L’utilisation d’un REER de conjoint peut s’avérer stratégique pour minimiser les impôts familiaux à la retraite en utilisant le partage des revenus entre les partenaires. Les REER de conjoint peuvent jouer un rôle important dans la planification de la retraite dans certaines circonstances, en offrant des avantages tels que :

• Alors que les retraits réguliers d’un REER ne donnent pas droit au fractionnement des revenus de pension, les REER de conjoint permettent le fractionnement des revenus à tout moment, à condition que la règle d’attribution de trois ans soit respectée.

• Après 65 ans, les règles de fractionnement des revenus de pension vous permettent de fractionner jusqu’à 50% de vos revenus de FERR avec votre conjoint. Toutefois, avec les REER de conjoint, vous pouvez attribuer plus de 50% de vos revenus à votre partenaire (à condition de disposer de droits de cotisation) et réduire votre revenu imposable.

 

Le Régime d’accession à la propriété

Les acheteurs d’une première maison ont la possibilité d’utiliser le Régime d’accession à la propriété (RAP), qui leur permet de retirer jusqu’à 35 000$ de leur REER en franchise d’impôt pour l’achat de leur première maison. Pour les couples, ce montant s’élève à 70 000$, ce qui double le plafond de retrait en franchise d’impôt. Le montant emprunté au REER dans le cadre de ce régime doit être remboursé sur une période de 15 ans.

Considérez l’avantage d’utiliser des «dollars avant impôt» pour votre mise de fonds. L’avantage est encore plus grand lorsque vous combinez votre contribution au REER avec d’autres économies, ce qui vous permet d’obtenir un acompte d’au moins 20% du prix d’achat, évitant ainsi d’avoir recours à l’assurance prêt hypothécaire.

 

Cotisations excédentaires à un REER

De nombreux épargnants ne savent pas que le gouvernement autorise une limite de 2 000 dollars de cotisations excédentaires à vie aux REER sans imposer de pénalité fiscale. Cette limite sert de tampon au cas où une erreur dans le calcul des cotisations enfreindrait les règles du REER. Au-delà de cette limite, les cotisations excédentaires à un REER sont soumises à une pénalité de 1% d’impôt par mois. C’est pourquoi certains Canadiens préfèrent verser des fonds supplémentaires dans leur CELI plutôt que de dépasser leur plafond de cotisation.

Bien qu’elle ne soit pas déductible de votre revenu de l’année en cours, la limite de cotisation excédentaire de 2000$ constitue néanmoins un moyen légitime de verser des fonds supplémentaires dans votre REER, où ils peuvent fructifier sans conséquences fiscales immédiates.

Si vous avez encore des cotisations excédentaires, elles peuvent être déduites l’année suivante lorsque votre cotisation REER réelle est inférieure au maximum autorisé. Cette possibilité est particulièrement utile si vos rentrées d’argent sont irrégulières. Vous pouvez verser la cotisation lorsque vous disposez des liquidités nécessaires.

Un autre exemple où vous pourriez envisager de déduire votre cotisation excédentaire de 2000$ est celui de votre départ à la retraite: le revenu gagné au cours de votre dernière année d’emploi vous donnera droit à une déduction REER l’année suivante.

 

Vous êtes à court d’argent ?

Si vous manquez de liquidités, envisagez de faire des contributions en nature. Cela permet aux investisseurs de transférer des placements admissibles, tels que des actions, des obligations ou des fonds communs de placement, d’un compte de placement non enregistré à leur REER. N’oubliez pas, cependant, qu’aux fins de l’impôt, ces titres seront considérés comme ayant été cédés, ce qui pourrait entraîner un impôt sur les gains en capital. Il est important de vérifier le prix de base de ces actifs; si les gains sont imposables au moment du transfert, les pertes ne sont pas déductibles.

De même, pensez-y à deux fois avant de transférer un titre à perte. À moins que la perte ne soit très faible, envisagez de vendre le titre et de verser le produit en espèces dans votre REER. Si vous avez l’intention de vendre et que vous prévoyez d’acheter les mêmes actions dans un compte enregistré, évitez de le faire pendant une période de 30 jours avant ou après la vente. Si vous ne le faites pas, vous subirez une perte apparente, une règle qui vous empêchera de tirer parti de vos pertes en capital à des fins fiscales.

 

Retour aux études

Les fonds de votre REER peuvent être utilisés pour financer vos études ou celles de votre conjoint dans le cadre du Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP), de la même façon que le Régime d’accession à la propriété.

Tant que vous ou votre conjoint êtes inscrits à temps plein, vous pouvez retirer de votre REER jusqu’à 10 000$ par année civile, jusqu’à concurrence de 20 000$ en franchise d’impôt (sur une période ne dépassant pas quatre ans). L’argent emprunté dans le cadre du REEP doit être remboursé à votre REER sur une période ne dépassant pas 10 ans.

 

Sécurité de vieillesse et impôt de récupération

Les Canadiens âgés de 65 ans et plus qui remplissent les conditions requises ont droit à une prestation de revenu supplémentaire appelée Sécurité de vieillesse (SV). Le programme de la Sécurité de vieillesse fournit un revenu supplémentaire pour compléter le revenu des retraités provenant d’autres sources, y compris le RPC, les REER et d’autres.

Toutefois, les personnes âgées doivent rembourser tout ou partie de leur Sécurité de vieillesse  si leur revenu annuel dépasse un certain montant. Ce seuil, qui change périodiquement, est fixé à 90 997$ pour 2024. Si vos revenus annuels de retraite dépassent ce montant, vous devrez payer un impôt de 15% sur l’excédent.

Voici quelques moyens d’éviter l’impôt de récupération de la Sécurité de vieillesse:

• Retirer des REER avant l’âge de 65 ans. Si vous prévoyez que votre revenu de retraite dépassera le seuil de récupération de la SV, il peut être prudent de retirer votre REER afin de réduire votre revenu annuel avant que la SV n’entre en vigueur.

• Envisagez de profiter du fractionnement des revenus. Si vous êtes proche du seuil de récupération de la SV, vous pourriez vouloir partager votre pension avec votre conjoint, ce qui aurait pour effet de réduire votre revenu imposable.

• Reporter les paiements de la SV. Le gouvernement vous permet de reporter vos paiements de SV jusqu’à l’âge de 70 ans. Cette mesure est particulièrement utile pour les personnes qui risquent d’atteindre le seuil de récupération entre 65 et 70 ans.

• Le CELI peut également aider à se prémunir contre l’impôt de récupération de la SV. Les sommes retirées d’un CELI ne sont pas considérées comme un revenu imposable. Cela signifie qu’il n’est pas pris en compte dans le calcul du revenu global net, qui sert à déterminer si la récupération de la SV est appropriée. De plus, les revenus de placement générés par le CELI sont exonérés d’impôt et ne sont pas pris en compte dans le calcul du revenu net. Cela peut s’avérer très utile pour une personne qui a atteint le seuil de récupération de la SV ou qui s’en approche.

Enfin, il est toujours bon de consulter un expert financier pour déterminer si ces stratégies sont adaptées à votre situation financière personnelle.

 

Un texte de Vikram Barhat pour Morningstar