Des perspectives d’investissement immobilier plus intéressantes en 2025
Charles Poulin|Publié le 14 novembre 2024Real estate agent talked about the terms of the home purchase agreement and asked the customer to sign the documents to make the contract legally, Home sales and home insurance concept.
IL ÉTAIT UNE FOIS… VOS FINANCES, la rubrique où ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’argent… ou presque.
L’investissement immobilier a connu une période plus difficile au cours des deux dernières années. Mais un nouveau rapport de la firme PwC Canada identifie des occasions pour les investisseurs en 2025.
Le rapport Emerging Trends in Real Estate (ETRE), qui collige les réponses d’investisseurs immobiliers sur le terrain et réalisé en collaboration avec l’Urban Land Institute (ULI), soutient que des coûts financiers élevés, des risques géopolitiques accrus et plusieurs autres facteurs ont fait pression sur le secteur et ont rendu l’industrie moins attrayante par rapport à d’autres occasions d’investissement offrant des rendements potentiellement plus élevés avec moins de risques apparents.
« Il y a un consensus pour dire que les deux dernières années ont été dans un cycle baissier, explique l’associé du groupe Audit et Certification chez PwC Montréal, Frédéric Lepage. Il n’y avait pas beaucoup de transactions. Je pense toutefois qu’on sentait, au moment des interviews plus tôt cette année, un vent d’enthousiasme auprès des sondés. Il y avait alors une anticipation de baisse des taux qui a commencé à se réaliser. La vision des personnes interviewées pour 2025 est plus optimiste. »
Bien que les perspectives soient mitigées, le rapport souligne que des nouvelles catégories d’actifs, l’IA générative et la différenciation régionale apportent une lueur d’espoir aux investisseurs immobiliers pour la prochaine année.
Voici donc quatre tendances à venir en 2025 dans l’immobilier canadien.
Évolution des stratégies d’investissement
Les contraintes en capitaux seront toujours à l’ordre du jour en 2025 malgré la baisse du taux directeur de la Banque du Canada. Une accessibilité réduite au financement traditionnel dirigera les investisseurs vers des sources privées.
« L’environnement des deux dernières années a fait que les financiers ont probablement peut-être été plus méticuleux en regardant les projets et les financements, avance Frédéric Lepage. Nous sommes passés d’un délai entre 60 et 90 jours à quatre mois pour obtenir du financement traditionnel. Les investisseurs qui ont de bonnes relations avec des banquiers ou avec un groupe d’investisseurs privés vont être capables de mener des projets à terme en 2025. »
L’IA générative avance
Le rapport de PwC révèle que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative progresse dans le monde de l’immobilier. Elle apparaît comme une « occasion significative » d’aider les organisations à maximiser leur efficacité et à accélérer l’innovation.
« Certains répondants indiquent l’utiliser pour créer des rendus architecturaux ou faire le design de projets, mais d’autres s’en servent pour modéliser leurs projets, explique Frédéric Lepage. Ça peut aller jusqu’à l’adaptation en temps réel. »
Il mentionne que le secteur des appartements en copropriété a connu une période difficile depuis deux ans. Un investisseur pourrait décider modifier un projet de condos à 85% avec 15% d’espaces commerciaux à 50-50 assez facilement, et rapidement, grâce à une modélisation de l’IA.
« Ceci dit, l’utilisation de l’IA n’est pas généralisée, ajoute-t-il. Et ceux qui s’en servent ne le font pas tous à la même vitesse. »
Catégories d’actifs émergents
Les investisseurs s’intéressent de plus en plus à des catégories d’actifs émergents, souligne également le rapport.
Les centres de données sont bien sûr de plus en plus populaires au Québec en raison de l’énergie hydroélectrique verte et moins chère qu’ailleurs sur le globe ainsi que du climat favorable, soumet Frédéric Lepage.
« Il y a clairement un attrait pour les produits plus nichés, explique-t-il. Les centres de santé, les cliniques médicales et les centres pharmaceutiques ont aussi la cote. »
Le rapport cite également les entrepôts réfrigérés et les logements pour étudiants comme étant primés des investisseurs canadiens.
Est-ce que les déboires des immeubles de bureaux depuis la pandémie ont forcé les investisseurs à trouver des produits plus rentables?
« Sans dénigrer les bureaux, si c’est une catégorie qui ne performe pas et que tu as du capital à déployer, tu risques de sélectionner la chose qui donne le plus de rendement, observe-t-il. Si un centre de données est capable de générer un rendement à deux chiffres, peut-être du 10% ou du 12%, c’est sûr que c’est plus intéressant pour l’investisseur. »
Les étrangers s’intéressent au marché canadien
Le lendemain de veille a été pénible pour plusieurs Américains. Royal LePage notait récemment que les sessions originaires des États-Unis sur son site royallepage.ca ont grimpé de 52% en une journée le 6 novembre après l’élection de Donald Trump.
Il s’agissait alors du plus grand nombre d’utilisateurs américains sur le site web depuis le début de l’année, et l’un des nombreux pics de trafic web provenant de visiteurs américains enregistrés depuis le lancement de la course à la Maison-Blanche cet été.
PwC voit également que les étrangers s’intéressent au marché canadien dans son rapport. Le secteur immobilier peut s’attendre à une augmentation des transactions de la part des investisseurs étrangers disposant de capitaux, notamment les investissements dans les propriétés multifamiliales et industrielles.
« À Vancouver, ce sont plus des investisseurs de l’Asie, mais à Montréal, ce sont les Américains et des Européens de l’Ouest, précise Frédéric Lepage. Quand tu considères la politique monétaire et les taux de change, le marché canadien pourrait devenir attrayant pour plusieurs dans les prochains mois et les prochaines années. »
L’associé du groupe Audit et Certification chez PwC Montréal estime que si l’arrivée d’investisseurs étrangers génère plus de transactions, cela pourrait rétablir ou augmentation la valeur de certains actifs immobiliers.