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Comment gérer ses dépenses dans un contexte de retour au bureau

La Presse Canadienne|Publié le 04 mai 2022

Comment gérer ses dépenses dans un contexte de retour au bureau

Les budgets devraient tenir compte de la forte inflation, qui a fait grimper le coût de nombreux articles, y compris les aliments de base pour les dîners. (Photo: La Presse Canadienne)

Comme de nombreux Canadiens, Kevin Koudys a réussi à économiser pas mal d’argent en travaillant à domicile pendant la pandémie. 

Ne pas avoir eu à faire chaque jour le trajet entre Hamilton et Toronto lui a permis d’économiser environ 150 $ par semaine sur les tarifs d’essence et de train, ce qui, combiné à une baisse des dépenses de repas et d’autres dépenses, lui a permis d’économiser environ 15 000 $ au total. 

Mais alors que ceux qui ont travaillé à distance pendant deux ans commencent à retourner au bureau de temps en temps ou à temps plein, force est de constater que ces taux d’économies pourraient s’évaporer rapidement. 

«On est tenté de dépenser de l’argent, a observé M. Koudys. On va prendre un café avec des collègues, on achète des dîners.» 

L’experte en finances personnelles Jessica Moorhouse soupçonne que de nombreuses personnes renoueront avec leurs anciennes habitudes de dépenses à leur retour au bureau, mais elle espère qu’elles verront ce qu’elles ont pu économiser tout au long de la pandémie.

«Il n’y a rien de mal à acheter du café ou un dîner, mais il faut simplement se rappeler ce qu’on abandonnerait si tout cet argent servait au café et au lunch», note-t-elle. 

La professionnelle du marketing Katherine Wong Too Yen calcule que le fait de pouvoir travailler à domicile à temps plein tout au long de la pandémie lui a permis d’économiser jusqu’à 50% de ses revenus et de devenir propriétaire d’un chalet en tant qu’acheteuse d’une première maison. Elle visait auparavant une copropriété à Toronto. 

Selon elle, le fait de ne pas aller au bureau faisait en sorte qu’elle dépensait moins pour sa toilette personnelle. 

«(Avant la pandémie), je dépensais plus d’argent en vêtements, chaussures, tailleurs, maquillage et coupes de cheveux, pour conserver une image professionnelle au travail», explique-t-elle. 

Mme Moorhouse observe que pour s’assurer que les dépenses restent sous contrôle, il est important de budgétiser et de suivre ce qu’on achète. 

«En fin de compte, on doit soit réduire certaines autres dépenses, soit (gagner) plus d’argent pour payer les nouvelles dépenses qui ont surgi», explique-t-elle. 

Ceux qui suivaient leurs dépenses avant la pandémie devraient regarder ces chiffres et les comparer à ceux qui se présentent maintenant pour voir quelle est la différence, suggère Mme Moorhouse. Cela peut servir de point de départ pour établir une référence en vue d’économies supplémentaires. 

Cependant, les gens qui suivaient ces dépenses avant la pandémie ne sont pas nombreux. Pour ceux qui ne le faisaient pas, Mme Moorhouse suggère d’écrire une liste des dépenses qu’on prévoit d’engager, d’estimer combien on allongerait par mois pour toutes ces dépenses, puis d’incorporer ce montant dans son budget ou d’en faire un objectif d’épargne. 

 

Ne pas oublier l’inflation 

Les budgets devraient tenir compte de la forte inflation, qui a fait grimper le coût de nombreux articles, y compris les aliments de base pour les dîners — dont certains qui ont progressé bien plus que de 6,7%, soit l’inflation d’ensemble enregistrée au Canada en mars. 

Au cours des deux dernières années, le prix des hamburgers a augmenté de 26%, passant de 8,61 $ à 10,86 $, celui des salades a augmenté de 25%, passant de 10,11 $ à 12,63 $, celui des soupes, de 24%, passant de 6,13 $ à 7,60 $. Le coût des sandwichs a augmenté de 20%, passant de 8,38 $ à 10,03 $, et celui des wraps a grimpé de 15%, passant de 8,90 $ à 10,26 $, selon des données récentes de la plateforme de paiement Square. Quelques dollars de plus par repas, par rapport à il y a quelques années, peuvent facilement ajouter jusqu’à 50 $ de dépenses supplémentaires pour quelqu’un qui dîne à l’extérieur tous les jours. 

Mme Moorhouse souligne que si les gens estiment que le travail à domicile représente une grande valeur pour eux d’un point de vue financier, il pourrait valoir la peine de demander une augmentation ou même de chercher un emploi ailleurs si le télétravail à temps plein n’est pas une possibilité. 

M. Koudys vit maintenant dans la région de Niagara et ne se rendra pas au bureau aussi souvent, mais il s’attend à dépenser à nouveau de l’argent pour le transport, ainsi que pour des cafés et des lunchs avec des collègues, afin de se reconnecter lorsqu’il fera le voyage. 

«Mettre de l’argent sur ma carte pour le train sera un nouveau poste dans le budget qui aidera (mon ménage) à suivre son calcul d’excédent-déficit», explique-t-il. 

Katherine Wong Too Yen affirme avoir constaté l’avantage de réduire les dépenses pour certains articles et ne prévoit pas de revenir à ses niveaux de dépenses d’avant la pandémie.

«J’ai créé de nouvelles habitudes de consommation», affirme-t-elle.