Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Demandez de l’aide en cas de surendettement, disent des experts

La Presse Canadienne|Publié le 14 octobre 2020

Plusieurs ne savent pas où chercher de l’aide s’ils sont aux prises avec des dettes.

Alors que les reports de paiement offerts au plus fort de la pandémie prennent fin et que de nombreux Canadiens restent sans emploi ou travaillent peu, des experts assurent que ceux qui croient avoir besoin d’une aide financière ne devraient pas attendre avant de la demander.

La prestation canadienne d’urgence (PCU), qui a pris fin à la fin de septembre, a aidé près de neuf millions de Canadiens à surmonter la pandémie et Ottawa a annoncé une nouvelle prestation canadienne de la relance économique (PCRE) pour les travailleurs autonomes qui ne seront pas admissibles à l’assurance-emploi.

Mais les programmes d’aide du gouvernement ne règlent pas tous les problèmes et tous ne sont pas admissibles, de sorte que les factures peuvent commencer à s’accumuler pour certains à mesure que les reports de paiement sur les hypothèques, les prêts automobiles et les cartes de crédit expirent.

Selon Taz Rajan, partenaire de la firme de syndics d’insolvabilité Bromwich+Smith à Calgary, le fait d’ignorer ou de minimiser une telle situation peut être un signe avant-coureur que des mesures doivent être prises avant que la situation ne devienne un réel problème.

« Il y a eu des reports pendant un certain temps, donc personne n’a vraiment eu à rembourser la totalité de sa dette », souligne-t-elle.

D’autres signes avant-coureurs à surveiller, dit-elle, peuvent comprendre une anxiété qui empêche de dormir ou de fréquentes distractions au travail.

« Si on trouve qu’il y a plus de mois que d’argent ou que tout l’argent qui entre dans son compte est consacré au service de sa dette, c’est certainement un signe qu’il faut demander de l’aide », a affirmé Mme Rajan.

Alors que de nombreux Canadiens se sont adaptés au télétravail ou sont retournés au travail depuis que les confinements du printemps se sont assouplis, de nombreuses personnes restent sans emploi ou consacrent un moins grand nombre d’heures au travail en raison de la pandémie.

Les dépôts de bilan ont chuté au printemps, avec le lancement des programmes d’aide gouvernementale et les programmes de reports présentés par les prêteurs pour aider les Canadiens en difficulté, mais avec la crise qui se poursuit, ces programmes arrivent maintenant à leur fin et les paiements devront reprendre.

Conseil en crédit du Canada offre des bilans de santé financiers gratuits pour aider les Canadiens à évaluer leur situation.

« La PCU a aidé de nombreuses personnes à rester à flot en attendant des temps meilleurs et le passage à l’assurance-emploi et à d’autres programmes comme la PCRE sera utile, mais le fait est que plusieurs Canadiens auront moins de fonds provenant de ces sources », a indiqué Michelle Pommells, directrice générale de l’association.

Selon elle, si de nombreux Canadiens savent quels sont les signes avant-coureurs financiers, plusieurs ne savent pas où chercher de l’aide s’ils sont aux prises avec des dettes.

Une enquête en ligne réalisée pour l’association à la fin du mois d’août a révélé que 37 % ne savaient pas vers qui se tourner en cas de difficultés financières, tandis que 23 % prétendraient que le problème n’existait pas.

« Un peu comme les intérêts composés, malheureusement, la dette ne fait que grossir et la situation s’aggrave si on ne s’en occupe pas, donc s’enfouir la tête dans le sable n’est pas la solution », a-t-elle affirmé.

Mme Pommells note que les organisations de conseil en crédit à but non lucratif peuvent offrir des conseils impartiaux à ceux qui recherchent de l’aide.

« Un conseiller en crédit à but non lucratif va s’asseoir avec la personne et va lui expliquer toutes les options qui s’offrent à elle », a-t-elle expliqué.

Mme Pommells souligne qu’au fur et à mesure que la crise se prolonge, les personnes aidées par les programmes d’aide d’Ottawa auront probablement aussi eu recours à leurs économies et à d’autres sources de liquidités pour traverser l’été et que ces fonds s’épuisent peut-être maintenant.

« Le moment est venu de tendre la main et de reconnaître que les signes avant-coureurs de la dette sont importants, mais ils ne peuvent être résolus que si les gens agissent », a-t-elle affirmé.

Mme Rajan comprend qu’il peut y avoir beaucoup de honte et de stigmatisation associées à la dette, mais assure qu’il est important de pouvoir en parler.

« Il faut normaliser cette conversation. Nous n’y sommes pas encore arrivés, mais c’est ce que nous espérons faire », a-t-elle souhaité.