Sa révision à la baisse de la croissance fait suite au brusque ralentissement de l’économie canadienne à la fin de 2018.
La banque centrale du Canada a annoncé mercredi le maintien à 1,75 % de son taux directeur, conformément aux prévisions du marché, soulignant que la croissance mondiale « a ralenti davantage » qu’elle ne le prévoyait en début d’année.
L’institut monétaire d’Ottawa, dont la dernière hausse de taux remonte à octobre, juge dans un communiqué qu’« un taux directeur expansionniste demeure justifié » au moment où il revoit à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie canadienne pour 2019, à 1,2 % en rythme annuel, contre 1,7 % prévu en janvier.
Cette révision à la baisse de la croissance fait suite au brusque ralentissement de l’économie canadienne à la fin de 2018, avec une progression de 0,4 % en rythme annuel au quatrième trimestre, et de chiffres décevants pour le début 2019.
« L’incertitude persistante liée aux conflits commerciaux a miné la confiance des entreprises et l’activité, ce qui a contribué à un ralentissement simultané dans un grand nombre de pays », a indiqué la Banque du Canada en allusion aux négociations commerciales menées depuis janvier entre les États-Unis et la Chine.
Les deux puissances cherchent à mettre un terme à la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump à coups de tarifs douaniers pour forcer Pékin à revoir des pratiques jugées déloyales.
Dans ce contexte, « de nombreuses banques centrales ont réagi en signalant un rythme plus lent de normalisation de leur politique monétaire », rappelle la Banque du Canada.
Effet bénéfique de cette détente monétaire, « les conditions financières et la confiance des marchés se sont améliorées, ce qui a poussé les prix du pétrole et d’autres produits de base à la hausse », note l’établissement.
Dans ce contexte, la banque juge que « l’activité économique mondiale devrait se redresser au cours de 2019 ».
Néanmoins, elle s’attend à ce que la croissance au Canada au premier semestre soit « plus lente » que prévu en janvier en raison notamment du gel des investissements et des exportations dans le secteur de l’énergie, pendant que l’immobilier et la consommation étaient plus faibles que prévu.
Pour la suite, la banque précise qu’elle continuera d’évaluer le « degré approprié de la détente monétaire » en suivant en particulier « l’évolution des dépenses des ménages, des marchés pétroliers et des politiques commerciales mondiales ».