Près de 5,4 M de Canadiens reçoivent l’aide fédérale d’urgence
La Presse Canadienne|Publié le 14 avril 2020Au cours de cette première semaine, tout près de 3,5 millions de demandes ont été reçues.
Près de 5,4 millions de Canadiens reçoivent l’aide fédérale d’urgence et des centaines de milliers de nouvelles demandes attendent toujours d’être traitées par le gouvernement fédéral.
Ce nouveau bilan annoncé lundi jette un nouvel éclairage sur l’ampleur de la crise économique provoquée par la COVID-19.
Selon les données dévoilées, en date de lundi matin, 5,38 millions de personnes reçoivent déjà des versements de la Prestation canadienne d’urgence (PCU).
Cela inclut environ deux millions de personnes déjà approuvées pas le programme d’assurance-emploi qui ont depuis opté pour les 2000 $ par mois de la PCU dont les inscriptions ont débuté la semaine dernière.
Au cours de cette première semaine, tout près de 3,5 millions de demandes ont été reçues, dont 172 000 au cours de la fin de semaine.
D’après les chiffres fournis par le cabinet de la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough, c’est environ six millions de demandes d’aide financière, tous programmes confondus, qui ont été reçues depuis le début de la crise sanitaire qui a entraîné la suspension de toutes les activités économiques non essentielles.
Le gouvernement libéral pourrait injecter encore davantage de fonds pour combler les lacunes des programmes existants et améliorer les mesures d’aide. On parle entre autres d’élargir la PCU pour inclure des travailleurs encore non admissibles.
Mercredi, la Banque du Canada doit procéder à une mise à jour de son taux directeur et dévoiler une perspective économique. Elle pourrait aussi coordonner de nouvelles mesures de stimulation de l’économie en collaboration avec le ministère des Finances, selon l’économiste en chef adjoint de la Banque Scotia Brett House.
«La Banque n’a pas encore fait tout son travail, a commenté M. House. Si elle doit déployer des mesures supplémentaires, ce serait le parfait moment pour le faire.»
Depuis le début du mois de mars, la banque centrale a fait chuter son taux directeur de 1,75 à 0,25 %. Elle a aussi lancé un programme massif d’achat de bons du Trésor. Une opération qui va bien au-delà de ce qui a été fait lors de la plus récente crise financière mondiale survenue il y a un peu plus d’une décennie.
Lors du plus récent ajustement du taux directeur, la Banque du Canada a indiqué qu’il se trouvait au seuil le plus bas possible.
La semaine dernière, un groupe d’économistes de l’Institut C.D. Howe a conclu qu’il y avait peu de chance que le taux ne bouge pour la prochaine année et que la banque devrait se concentrer à veiller au fonctionnement du marché du crédit.
En plus de l’annonce sur le taux directeur, un rapport sur la politique monétaire doit être dévoilé dans lequel la banque va offrir son analyse de l’impact économique de l’épidémie de COVID-19.
Une aide fédérale supplémentaire doit être mise en place la semaine prochaine, sous forme de prêts sans intérêts offerts aux PME et aux organismes à but non lucratif.
Ces prêts d’une valeur maximale de 40 000 $ sont assortis d’une tranche non remboursable de 10 000 $ si le prêt est payé avant la fin de 2022.
Le porte-parole du Parti conservateur en matière de finances, Pierre Poilievre, demande que la limite des prêts soit rehaussée afin de permettre de couvrir les salaires des employés jusqu’à ce que les PME reçoivent les fonds prévus par un autre programme.
Quand le gouvernement sera en mesure de verser les subventions salariales aux entreprises admissibles dans quelques semaines, M. Poilievre suggère que le premier versement serve à rembourser les prêts supplémentaires contractés par les entreprises auprès de leur institution financière.
La subvention salariale approuvée samedi par la Chambre des communes va couvrir 75 % des salaires jusqu’à un maximum de 847 $ par semaine, par employé, pour un maximum de 12 semaines.
Cette subvention est rétroactive au 15 mars et est offerte aux entreprises dont les revenus ont chuté d’au moins 15 % en mars ou de 30 % en avril ou mai.
Par ailleurs, une poignée de députés conservateurs ont réclamé, lundi, que le gouvernement développe un plan pour soutenir les restaurateurs et toute l’industrie hôtelière et touristique qui ont été les premiers à souffrir gravement de la crise de la COVID-19.