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Immobilier: les Canadiens peu enclins aux risques financiers

Martin Jolicoeur|Publié le 26 juillet 2019

Les trois-quarts des acheteurs canadiens s'estiment allergiques aux risques financiers.

Même s’ils croient que l’achat d’une propriété constitue un bon investissement à long terme, une majorité de Canadiens s’estiment peu disposés à prendre des risques financiers pour y parvenir. 

De fait, pas moins de 75% des acheteurs se montrent allergiques aux risques financiers, selon une enquête réalisée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Et des trois principales villes canadiennes étudiées en 2018, c’est à Montréal que l’aversion des acheteurs aux risques serait le plus marquée. 

« Les facteurs économiques fondamentaux ne peuvent expliquer à eux seuls la hausse des prix des logements. Des facteurs subjectifs, comme l’attrait d’une ville et la perception d’une augmentation des prix, ont aussi une influence », affirme la co-auteure de l’enquête et spécialiste principale de la Recherche sur le logement, Marguerite Simo.

Par exemple, des études ont démontré qu’un optimisme exubérant pouvait favoriser la spéculation immobilière. De même manière, le peu de confiance d’une population en son économie peut entraîner au contraire un effet régressif sur les prix des logements, sans égard aux indicatifs fondamentaux.

Dans l’ensemble, l’étude démontre que les trois quarts des nouveaux acheteurs étaient peu disposés à prendre des risques financiers pour acquérir une résidence. Cette tendance était semblable dans les trois marchés étudiés, quoi que moins marqués à Toronto. Dans la Ville Reine, 72% des acquéreurs se disaient en 2018 peu enclins à courir des risques financiers, comparativement 76% à Vancouver, et 77% à Montréal.

Goût du risque et surenchère

Malgré cette apparente aversion au risque lié à l’achat d’une demeure, 88% des acheteurs croient toujours que l’immobilier est un bon investissement à long terme. Même que contrairement à l’hypothèse initiale retenue par les chercheurs, les acheteurs les moins disposés aux risques financiers n’étaient pas moins enclins à prendre part à des rondes de surenchère.

D’ailleurs, ceux-ci ont constaté que la proportion des acheteurs ayant participé à une surenchère a baissé à Toronto de 10 points de pourcentage pour s’établir à 45% en 2018. La même année, malgré un goût moindre pour le risque que dans la Ville Reine, la proportion des acheteurs ayant participé à une surenchère à Vancouver a atteint les 55%. 

Par ailleurs, l’étude confirme que l’appétit pour le risque financier diminue avec l’âge chez les acheteurs de logements. Parmi les acheteurs de moins de 35 ans, 88 % avaient un certain appétit pour le risque financier, affirme l’équipe de la SCHL. 

De même manière, les chercheurs ont pu confirmer que la propension au risque financier des individus est souvent intimement liée ou proportionnelle à leurs moyens. En outre, comme nous l’ont enseigné plusieurs études sur l’économie comportementale avant elle, plus leurs revenus étaient élevés, plus les répondants semblaient prêts à prendre des risques.