Prix médian des unifamiliales au cours des 10 premiers mois de 2020. Source : JLR
BLOGUE INVITÉ. Le marché immobilier en a surpris plus d’un en 2020. Plusieurs régions du Québec ont connu un afflux d’acheteurs sans précédent, mais la région de Montréal n’est pas en reste.
Les unifamiliales en banlieue ont particulièrement la cote, mais la demande ne dérougit pas pour les maisons sur l’île de Montréal non plus. Le nombre de ventes pour ce type de propriétés au cours des 10 premiers mois de l’année 2020 a surpassé de 2% celui de l’année dernière selon les données colligées par JLR, société d’Equifax à partir du Registre foncier du Québec. Une hausse largement plus faible que celle enregistrée dans l’ensemble du Québec, qui n’est pas due à un manque de demande, mais plutôt à une offre très limitée.
La pénurie de propriétés s’observe depuis quelques années sur l’île de Montréal de telle sorte que les transactions d’unifamiliales dans ce secteur diminuent chaque année depuis trois ans. Pour la Rive-Nord et Vaudreuil-Soulanges, les ventes ont augmenté respectivement de 10% et 6%, car l’inventaire de propriétés permettait d’absorber une partie de la demande grandissante, cependant, à mesure que le marché se resserrera, la croissance des ventes deviendra limitée dans ces secteurs également.
Dans de telles circonstances, les prix augmentent très rapidement partout dans la région métropolitaine de recensement de Montréal (RMR) et la hausse s’élève à 11% pour les 10 premiers mois de 2020 relativement à 2019. Sur 5 ans, le gain atteint 30%, ce qui témoigne d’une accélération récente des prix.
La baisse des taux d’intérêt et les mesures de soutien gouvernementales mises en place en réponse au ralentissement économique causé par la pandémie ainsi que l’intérêt grandissant pour les propriétés plus spacieuses répondant mieux au besoin relié au télétravail ont favorisé les achats de résidence unifamiliale. Toutefois, même avant la pandémie, la RMR de Montréal s’enlignait pour une année marquée par de fortes hausses de prix, phénomène qui a finalement été amplifié par l’arrivée de la Covid-19.
Pour le marché de la copropriété, les constats sont différents. Le nombre de transactions lors des 10 premiers mois de 2020 est égal à celui enregistré durant la même période en 2019. Si le phénomène de rattrapage se poursuit, une légère hausse devrait être notée à la fin de l’année, mais celle-ci sera plus faible que ce qu’on aurait pu observer sans pandémie. Au cours du premier trimestre de 2020, les ventes avaient bondi de 26% dans la RMR de Montréal et laissaient présager une année très dynamique pour ce secteur, mais le vent a tourné avec la crise sanitaire.
Nombre de ventes des copropriétés au cours des 10 premiers mois de 2020. Source:JLR
En fait, la demande pour les copropriétés en banlieue semble toujours au rendez-vous, avec une augmentation des ventes sur la Rive-Nord, la Rive-Sud et à Vaudreuil – Soulanges. Ces secteurs offrent des unités en moyenne plus grande et sont moins prisés par les investisseurs visant la location court-terme que le marché de l’île de Montréal. Bref, ce marché demeure en croissance.
À l’opposé, tous les secteurs sur l’île de Montréal affichent une baisse du nombre de transactions au cours des 10 premiers mois de 2020. Au total, pour l’agglomération de Montréal, les acquisitions de copropriété ont reculé de 7% relativement à la l’année dernière. Le secteur des condos à Montréal, surtout les petites unités centrales, est le plus négativement affecté par la crise sanitaire.
En ce qui concerne le prix médian, il est toujours en forte hausse aidée par un acquis de croissance important (c’est-à-dire que les fortes croissances enregistrées avant la pandémie ont toujours un impact sur le calcul de l’augmentation en 2020 en comparaison à 2019). Pour l’ensemble de la RMR, la croissance atteint 9% par rapport à l’an dernier et 25% sur 5 ans.
Une hausse de prix est affichée dans le secteur central de Montréal (en couleur sur la carte), mais il s’agit de la plus faible augmentation de tous les secteurs et celle-ci semble vouloir s’amoindrir tranquillement. Bref, les gains passés s’observent encore dans le prix pour les 10 premiers mois de 2020, mais si la tendance se maintient, la variation de prix pourrait être nulle en 2021.
Ceci étant dit, dans le contexte actuel faire des prévisions est très ardu puisque l’évolution de la pandémie et les mesures d’aide gouvernementales pour 2021 demeurent inconnues. Qui plus est, l’impact de l’arrêt des reports de paiement hypothécaire pourrait se faire sentir en première moitié de 2021, mais elle pourrait être modérée dans un contexte de hausse de prix et de reprise économique.
Pour en savoir davantage, vous pouvez lire l’étude complète.
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