Le plan d’action démarrera dans Ville-Marie (centre-ville), le Sud-Ouest, Rosemont–La Petite-Patrie, LaSalle et l’écoquartier Namur-Hippodrome pour tous les projets de 10 M$ et plus et certains projets de 3 M$ et plus qui incluent des logements sociaux, abordables et familiaux. (Photo: 123RF)
OPINION. Le développement de projets immobiliers prend trop de temps à se concrétiser. Le 8 mars, Luc Rabouin et Philippe Krivicky ont présenté à des promoteurs un plan d’action pour accélérer le développement de projets immobiliers de 10 M$ et plus et certains projets de 3 M$ et plus.
Les promoteurs ont souvent critiqué la lourdeur bureaucratique de Montréal. Je peux comprendre le scepticisme de certains lecteurs en prenant connaissance des changements planifiés. Je crois qu’il faut donner la chance au coureur. La Ville reconnaît que sa structure est trop lourde et que la situation doit changer. Avec la création d’une cellule facilitatrice, elle a fait un excellent travail d’introspection.
«Notre administration bâtit des ponts sans précédent avec les acteurs économiques afin de développer des solutions concrètes pour faciliter et accélérer un développement immobilier respectueux des communautés et de l’environnement à Montréal», mentionne le responsable du développement économique et commercial, du savoir, de l’innovation et du design au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Luc Rabouin.
Projet pilote
Le plan d’action démarrera dans Ville-Marie (centre-ville), le Sud-Ouest, Rosemont–La Petite-Patrie, LaSalle et l’écoquartier Namur-Hippodrome pour tous les projets de 10 M$ et plus et certains projets de 3 M$ et plus qui incluent des logements sociaux, abordables et familiaux. Initialement, 80 projets répondent à ces critères.
Voici les principales mesures qui seront prises :
- Nommer une personne porteuse de projet unique dans chaque arrondissement;
- Créer un comité décisionnel d’accélération du développement immobilier qui fera le suivi des dossiers;
- Communiquer des étapes et des échéanciers clairs et ainsi donner une plus grande prévisibilité aux promoteurs;
- Documenter les meilleures pratiques au sein de chaque instance consultative;
- Transformer la culture organisationnelle: voir les projets immobiliers comme un moyen incontournable pour bâtir des quartiers complets et inclusifs et contribuer au rayonnement et à la prospérité de la métropole.
Nommer une seule ressource pour communiquer avec les promoteurs est un petit geste qui va aider significativement.
«Les actions que nous mettons en place dès aujourd’hui nous permettront d’offrir davantage de prévisibilité, de réduire les délais d’approbation des projets, de dénouer les situations problématiques, d’optimiser les processus consultatifs et d’insuffler un réflexe de qualité et d’efficacité dans la collaboration avec les promoteurs immobiliers», déclare Luc Rabouin.
Philippe Krivicky: un nom à retenir
La ville a créé, l’an passé, un poste de directeur général adjoint, économie et rayonnement de la métropole. Philippe Krivicky a été engagé. Auparavant, il occupait le poste de président de la division développement immobilier et construction de COGIR. Il aura un rôle clé dans l’implantation de ce plan d’action.
Je pense que le fait que la mairesse Valérie Plante ait engagé quelqu’un qui a une vaste expérience en développement immobilier est une action concrète prouvant sa volonté de changer la culture de la ville.
Roger Plamondon, président du Groupe immobilier Broccolini et co-président de la cellule facilitatrice, indique que «le comité-conseil a déjà fait œuvre utile en identifiant des orientations claires pour répondre à la crise du logement: accélérer les processus de planification et d’approbation des projets immobiliers, tout en réduisant l’incertitude quant aux résultats de ces processus».
Chantier Montréal abordable
Rappelons que la ville a créé un autre comité-conseil de 12 membres présidé par Roger Plamondon, Édith Cyr, directrice générale du groupe de ressources techniques Bâtir son quartier, et Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif et responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière et des affaires juridiques.
La Ville veut accroître la construction et la sauvegarde de logements abordables de manière durable. La ville a acheté plusieurs immeubles.
La vente d’un deuxième terrain dans l’écoquartier Namur-Hippodrome n’a attiré aucune soumission de promoteurs privés. Je m’attends à ce qu’ils remettent ce terrain en vente sous des conditions plus attractives.
Optimisme prudent des promoteurs
J’ai l’impression que ce plan a été bien accueilli par l’industrie. Mais c’est dans sa mise en œuvre que l’on pourra évaluer l’impact.
«La Ville a l’intention d’effectuer une évaluation continue des résultats, souligne Jean-Marc Fournier, PDG de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU). Le choix des indicateurs et les cibles d’amélioration permettront d’apprécier les impacts des efforts.»
«En clarifiant les attentes et les rôles de chacun, nous optimisons les chances de réalisation de nouveaux projets au moment où la crise du logement exige une réponse énergique», déclare Roger Plamondon.
Les solutions gagnantes pourront ensuite être appliquées à l’ensemble des arrondissements. Je souhaite aussi que certaines bonnes pratiques soient mises en œuvre éventuellement pour les plus petits projets.
J’ai été touché lorsque Luc Rabouin a mentionné, avec justesse, que les promoteurs, les fonctionnaires et les politiciens municipaux ont un point en commun: un amour de Montréal.
J’ai déjà indiqué que pour doubler la construction annuelle de nouveaux logements, on a obligation de résultat. Les trois paliers de gouvernement devront mieux arrimer leurs programmes. Et ils ont besoin des promoteurs, autant du privé que du communautaire.
Cette mesure est un pas en avant. J’en prévois d’autres.