(Image: JLR)
Le marché immobilier tournait au ralenti de 2013 à 2015 dans la RMR de Québec après de forts gains au cours de la décennie précédente. Les ventes d’unifamiliales ont recommencé à croître à partir de 2016, mais la reprise a été plus modérée que dans le reste du marché de l’habitation de la province ce qui s’est soldé en une croissance modeste des prix.
Avec la pandémie, le marché immobilier a rebondi presque partout en province grâce aux bas taux d’intérêt et aux changements dans les préférences des consommateurs, qui valorisent maintenant davantage les espaces plus grands au détriment de la proximité du centre-ville. Ceci a fait bondir l’achat de propriétés partout au Québec et la RMR de Québec n’a pas fait exception.
De janvier à octobre 2020, les transactions d’unifamiliales ont été 22% plus nombreuses qu’en 2019 ce qui témoigne d’un intérêt accru pour les maisons. Pour l’ensemble de la province, la hausse a plutôt atteint 14%. Le gain plus important peut s’expliquer par un fort intérêt pour la région, mais également par un inventaire de propriétés avant la crise plus grand que dans le reste de la province et surtout qu’à Montréal, toute proportion gardée. Ainsi, la demande plus forte a pu se solder en hausse d’acquisitions puisque plusieurs propriétés étaient sur le marché. En ce sens, les gains devraient s’amoindrir au cours des prochains mois, puisque l’inventaire a grandement diminué depuis le début de la crise sanitaire.
Au cours des 10 premiers mois de 2020, 7 568 unifamiliales ont été achetées sur le territoire de la RMR de Québec selon les données publiées au Registre foncier du Québec et colligées par JLR, société d’Equifax. De ce nombre, 4474 concernaient des propriétés dans l’agglomération de Québec, en hausse de 18%. Les banlieues ont connu de gains encore plus importants avec une croissance des transactions de 32% sur la Périphérie-Nord et de 27% sur la Rive-Sud. Le travail à domicile a apporté un intérêt grandissant pour les maisons situées un peu plus loin.
Les augmentations de prix demeurent néanmoins modestes avec une variation de +3% par rapport à l’année dernière. L’inventaire important avant la crise sanitaire a limité les hausses de prix dans la région, mais celles-ci pourraient s’accélérer au cours des prochains mois si la demande perdure et que l’offre reste faible. Les mises en vente sont peu nombreuses depuis la pandémie, car plusieurs semblent reporter, voire annuler, leur projet de déménagement dans un plus petit espace ou dans une résidence de personnes âgées vue les contraintes associées à la Covid-19. Au final, la croissance des prix a été un peu plus prononcée dans les banlieues pour 2020 vu l’attrait grandissant pour ces secteurs.
(Image: JLR)
Marché de la copropriété
Les ventes de copropriétés ont considérablement ralenti à partir de 2013. Depuis 2019, les acquisitions ont recommencé à croître à un rythme modéré. La faiblesse des ventes des dernières années combinée à une offre élevée vu la surconsctruction au début de la dernière décennie a mené à une croissance de l’inventaire. Ainsi, depuis plusieurs années les prix tendent à stagner, voire reculer.
La pandémie a permis une accélération des ventes, même si celles-ci demeurent largement en dessous de ce qui s’observait en 2012, ce qui a permis au nombre d’unités à vendre de diminuer au cours des derniers mois. Au total, 3 368 unités ont été vendues entre janvier et octobre 2020, soit 12% de plus qu’en 2019 à la même période. À ce titre, la Rive-Sud s’est distinguée avec une croissance de 31% des transactions.
Cette croissance sur la Rive-Sud a toutefois eu un effet négatif sur le prix médian de l’ensemble de la RMR puisqu’il s’agit du secteur le moins cher. Ainsi, l’effet de composition a eu un impact négatif sur l’augmentation du prix médian dans la RMR qui s’est soldé par une baisse de 5%.
Alors que l’agglomération de Québec et la Rive-Sud connaissent des reculs de leur prix médian de 4% et 5% respectivement, la Périphérie-Nord a affiché une croissance de +2%. Depuis le début de l’année 2020, l’inventaire était assez élevé ce qui a maintenu le marché à l’avantage des acheteurs et permis des réductions de prix. La situation pourrait toutefois changer en 2021 avec la baisse de l’inventaire.
Tant du côté des copropriétés que des unifamiliales, les hausses de prix dans la RMR de Québec ont été largement moindres que dans l’ensemble de la province grâce à un nombre de propriétés en vente important en début de pandémie. Les prix pourraient néanmoins continuer leur remontée en 2021 puisque la hausse des ventes semble vouloir se poursuivre et que l’offre, elle, s’amoindrit.
Le marché immobilier devrait rester très actif au début de l’année 2021, avec des croissances de ventes et prix, toutefois faire des prévisions pour la seconde partie de l’année s’avère plus ardu alors que les mesures d’aide seront probablement moins nombreuses et que certains ménages pourraient connaître des difficultés financières. L’année 2020 nous aura causé son lot de surprise et 2021 pourrait également mener à des dénouements inattendus dépendamment, entre autres, de l’évolution de la crise sanitaire et de la vaccination.
Si vous désirez en savoir davantage sur un secteur de la RMR de Québec, vous pouvez consulter l’étude complète de JLR.
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