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L’inflation rend les coûts de la rentrée plus difficile pour les parents

La Presse Canadienne|Publié le 30 août 2024

L’inflation rend les coûts de la rentrée plus difficile pour les parents

Avec l'augmentation de l'inflation et des loyers, le coût des produits de première nécessité comme la nourriture a grimpé en flèche, ce qui laisse moins d’argent de côté pour les livres, les cartables et les nouveaux styles de la rentrée. (Photo: La Presse Canadienne)

Au début du mois d’août, April Hicke a réalisé que les 100$ qu’elle donne habituellement à son fils de 13 ans pour qu’il renouvelle sa garde-robe avant la rentrée scolaire ne suffisaient plus. 

«Même en solde, un pantalon en coton ouaté coûte quand même 25$ la paire. Avant, on pouvait aller acheter un pour 10, a mentionné la mère de deux enfants de Calgary. Je suis choquée par l’augmentation [du prix] des vêtements pour enfants».

April Hicke a augmenté le budget de son fils à 200$, lui a appris à chercher de bonnes affaires et a utilisé les soldes annuelles de Patagonia et les sites de revente comme Poshmark pour faire des économies sur des articles aussi coûteux que les manteaux d’hiver. 

Bien que ce ne soit pas la première fois qu’elle prenait ces mesures pour réduire sa facture du retour en classe, les stratégies qu’elle et d’autres parents utilisent prennent une importance renouvelée cette année. Même si l’inflation a diminué, les Canadiens ne voient pas de vrais soulagements dans leurs dépenses. 

Le coût des produits de première nécessité comme la nourriture a grimpé en flèche, ce qui laisse moins d’argent de côté pour les livres, les cartables et les nouveaux styles de la rentrée. 

Bien que bon nombre d’entre eux aient peu ou pas de marge de manœuvre dans leur budget, 85,7% des 8977 Canadiens interrogés pour le compte du Conseil canadien du commerce de détail en juillet ont prédit qu’ils dépenseraient autant ou plus pour la rentrée scolaire que l’an dernier. 

Environ 73% des répondants prévoyaient dépenser plus de 50$ et environ 43% ont déclaré qu’ils dépasseraient les 100$. 

Un nombre croissant d’entre eux prévoyaient également de faire leurs achats en avance. 

«Ils ne se contentent pas d’aller dans les magasins et de faire des achats impulsifs. Ils réfléchissent beaucoup plus à ce qu’ils achètent et à ce dont ils ont besoin», a expliqué Michelle Wasylyshen, porte-parole du Conseil. 

«De quoi peuvent-ils se passer cette année? Qu’ont-ils acheté l’an dernier qui peut encore durer une année de plus?» L’enquête a révélé que les principales catégories sur lesquelles les consommateurs prévoient dépenser sont les fournitures scolaires, les vêtements, les livres et les appareils électroniques. 

Pour les articles dont les enfants ne peuvent pas se passer, les parents ont déclaré qu’ils parcouraient les circulaires à la recherche d’offres, se promenaient dans les rayons de liquidation et se tournaient vers les magasins d’occasion ou les groupes de réseaux sociaux. 

À la recherche des bas prix

Un sondage mené auprès de 1014 Canadiens pour le compte de NerdWallet en juillet a révélé que 53% des acheteurs de la rentrée chercheraient des soldes, 26% utiliseraient des coupons et 20% envisageaient d’acheter des articles d’occasion. 

Environ 32% ont déclaré qu’ils achèteraient toutes les fournitures scolaires neuves, mais cela ne signifie pas que les économies ne sont pas toujours une priorité pour eux. 

«Le prix est la priorité absolue de nos clients parents lorsqu’ils achètent chez nous, et plus encore cette année que jamais auparavant», a déclaré Rania Husseini, vice-présidente principale de l’impression chez Indigo Books & Music inc., dans un courriel. 

Jusqu’à présent pour cette rentrée scolaire, elle a remarqué qu’une proportion plus élevée de ventes provenait de livres à «un prix accessible». 

Walmart Canada a connu une forte demande cette année pour des écouteurs sans fil, des ordinateurs portables et des imprimantes. 

Sally Chan, directrice de la planification commerciale stratégique du géant de la vente au détail, a attribué une partie de cette hausse à l’augmentation de l’enseignement en ligne provoquée par la pandémie de COVID-19, qui a amené de nombreux parents à un tout nouveau niveau de coûts d’éducation. 

«C’est la demande de technologie qui étire un peu plus le budget des parents que par le passé», a-t-elle affirmé. 

Pour réduire autant que possible l’impact sur son portefeuille, Alison Balfour a prévu faire usage de patience pour les achats du retour à l’école. 

Une fois que les cours commenceront pour ses deux garçons et qu’ils auront une meilleure idée de leurs besoins et de leurs goûts, la mère de famille de Calgary commencera à faire ses achats. D’ici là, elle espère que les prix auront baissé par rapport aux niveaux «exponentiellement chers» qu’elle a vus récemment. 

«Pour être honnête, je ne vois pas beaucoup d’économies», a-t-elle indiqué. 

«Si l’inflation baisse et que l’économie est censée se redresser, pourquoi voyons-nous encore ces coûts, en particulier dans les épiceries et les fournitures scolaires? Rien ne semble baisser».

April Hicke a fait une observation similaire. Les paquets de trois chandails à manches courtes qu’elle achetait à ses fils chez Zara coûtent désormais 40$ au lieu de 25$. Les chaussures, pantalons et autres vêtements essentiels ont également augmenté.

Le point positif, dit-elle, est que son plus jeune fils n’est toujours pas difficile en matière de marques, ce qui lui permet de faire des économies dans les rayons des magasins à un dollar.

«Je peux lui dire d’aller chercher tous les crayons et stylos qu’il veut, et il ira chercher tout ce dont il a besoin et il sera toujours à moins de 10$».