La littératie financière est pour tout le monde, mais il n’existe pas de solution unique
Le courrier des lecteurs|Mis à jour le 01 novembre 2024Mélanie Valcin est présidente et directrice générale de Littératie Ensemble (anciennement connue sous le nom de Collège Frontière). (Photo: courtoisie)
Un texte de Mélanie Valcin est PDG de Littératie Ensemble (anciennement connue sous le nom de Collège Frontière)
COURRIER DES LECTEUR. Novembre est le mois de la littératie financière et en tant que présidente et directrice générale de Littératie Ensemble, une organisation nationale dédiée à la promotion de la littératie qui œuvre dans chaque province et territoire, je constate quotidiennement à quel point des compétences solides en littératie — y compris la littératie financière et numérique — sont essentielles pour réussir à l’école, au travail et dans la vie quotidienne, surtout pour nos jeunes.
Chez Littératie Ensemble, nous considérons la littératie financière comme une extension des compétences essentielles en littératie. En effet, la littératie financière permet aux gens de prendre des décisions éclairées, de gérer efficacement leurs finances et d’améliorer leur bien-être global. Cela est aussi vrai pour ceux et celles qui bénéficient d’une richesse intergénérationnelle que pour ceux et celles qui commencent à développer leurs compétences financières sans avoir de gros moyens.
Ainsi, la littératie financière est un enjeu crucial pour les personnes à tous les niveaux de revenus. Plus important encore, la littératie financière permet une distribution plus équitable de ceux-ci. Le secteur à but non lucratif, qui sert déjà les populations les plus vulnérables, joue un rôle clé en appuyant les initiatives des secteurs privé, provincial et fédéral en matière de littératie financière.
Selon le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, un adulte canadien sur cinq se situe au plus bas niveau de littératie. Ce fossé en matière de littératie est souvent lié à des compétences limitées en littératie financière, car les personnes ayant des difficultés à lire éprouvent souvent aussi des difficultés à comprendre les concepts financiers.
C’est l’une des raisons pour lesquelles, en 2021, nous avons commencé à développer des ressources en littératie qui visent à aider les jeunes à comprendre et à gérer leurs finances. Ces ressources, disponibles en français, en anglais et en Odji-Cree, abordent des concepts comme l’appréciation, la dépréciation, la macroéconomie, et elles aident les jeunes à établir un lien entre les notions financières et leur propre vie, qu’il s’agisse de planifier leur carrière, leurs études supérieures ou de gérer un budget familial.
Nos ressources ont été utilisées pour former des enseignant.e.s, des parents et d’autres adultes à enseigner ces compétences et ainsi contribuer à créer une culture de littératie financière chez nos jeunes.
La littératie financière ne se traduit pas de la même façon pour tout le monde. Notre approche souligne donc l’importance de rejoindre les individus et de nous assurer que nos ressources soient accessibles et inclusives.
Littératie Ensemble s’efforce de répondre à tous ces enjeux en collaborant avec des organismes qui soutiennent les nouveaux arrivants, les individus de milieux socioéconomiquement défavorisés, les communautés autochtones, etc., afin de rejoindre les personnes qui sont passées à travers les mailles du filet de l’éducation traditionnelle.
L’année dernière, nous avons travaillé avec plus de 500 organismes communautaires à travers le Canada, dont 50 au Québec, pour offrir des programmes de littératie dans plus de 180 communautés, rejoignant plus de 40 000 Canadiens de tous âges.
Dans le monde dans lequel nous évoluons, la littératie financière est une question très importante. Poursuivons cette conversation tout au long du mois de novembre et explorons comment nos jeunes peuvent acquérir les compétences en littératie financière dont ils ont besoin pour prospérer. Si vous souhaitez vous impliquer, n’hésitez pas à communiquer avec nous.