La santé financière des régimes de retraite à la hausse en 2021
Charles Poulin|Publié le 05 janvier 2022Cette année favorable aux régimes de retraite devra servir à réduire les risques qui se dresseront devant eux en 2022, estiment les entreprise Aon et Mercer. (Photo: 123RF)
La santé financière des régimes de retraite canadiens s’est grandement améliorée en 2021 en affichant une hausse de son degré de solvabilité d’environ 7%.
Deux indicateurs mesurent cette croissance au sein de divers régimes de retraite. L’indice Mercer, produit par l’institut du même nom, sur la santé financière des régimes de retraite calcule à 7% l’augmentation du degré de solvabilité des quelque 500 régimes de sa base de données. La solvabilité médiane s’est ainsi établie à 103% à la fin de 2021.
De son côté, la société britannique Aon indique que le ratio de capitalisation global des régimes de retraite canadiens associés à l’indice composé S&P/TSX est passé de 89,4% à 97,2%, soit une progression de 7,8%.
L’amélioration de la capitalisation des régimes à prestations déterminées place de plus en plus d’entre eux en situation d’excédent. À la fin du quatrième trimestre, Mercer estime que 61% des régimes de sa base de données présentaient un excédent d’actif selon l’approche de solvabilité contre 53% à la fin du troisième trimestre.
De plus, l’institut estime que 27% des régimes montrent un degré de solvabilité entre 90% et 100%, que 7% des régimes obtiennent un degré de solvabilité entre 80% et 90% et que 5% des régimes obtiennent un degré de solvabilité inférieur à 80%.
«L’année 2021 aura été très bonne, affirme F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer. Les rendements ont été appréciables, et les taux d’intérêt ont grimpé, ce qui est toujours une excellente combinaison pour les régimes de retraite.»
Diminution des risques
Cette année favorable aux régimes de retraite devra servir à réduire les risques qui se dresseront devant eux en 2022, estiment les deux entreprises.
«Alors que l’émergence du variant Omicron a ajouté une incertitude significative à la fin de l’année, les marchés boursiers ont poursuivi leur trajectoire ascendante qui avait été établie tout au long de 2021, rappelle Claude Lockhead, associé exécutif, Solutions pour le patrimoine d’Aon dans un communiqué. Les promoteurs de régimes utiliseront probablement leur situation de capitalisation améliorée pour entreprendre des stratégies de réduction des risques et protéger le provisionnement de leurs régimes en 2022.»
Parmi les risques envisagés, on retrouve les répercussions du variant Omicron de la COVID-19, l’apparition possible de nouveaux variants, la disponibilité des vaccins dans les pays en développement, les tensions géopolitiques accrues, l’impasse politique aux États-Unis et l’incertitude entourant les élections américaines de mi-mandat de novembre 2022.
Il faut aussi considérer les politiques des banques centrales face à l’inflation et les réactions des marchés à ces politiques, mais aussi les pressions à la hausse sur les salaires, le roulement du personnel et les postes vacants qui alimenteront les pressions inflationnistes.
«Étant donné de nombreux régimes en meilleure posture, nous pensons que les promoteurs de régimes devraient revoir leur exposition au risque et cristalliser une partie de ces gains, estime F. Hubert Tremblay. La volatilité demeure une donnée importante dans le domaine et les promoteurs ne souhaiteront pas voir leurs excédents se transformer en déficits en raison de leur inaction.»