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Les emplois d’été sont plus utiles que l’on peut croire pour son avenir professionnel

La Presse Canadienne|Publié il y a 5 minutes

Les emplois d’été sont plus utiles que l’on peut croire pour son avenir professionnel

Les emplois d’été constituent une première étape importante sur l’échelle professionnelle, quel que soit le type de travail, selon certains professionnels des ressources humaines. Shelagh Best, directrice des talents chez EY Canada, apparaît sur une photo non datée. (LA PRESSE CANADIENNE/Fournie par EY Canada)

Les emplois d’été sont plus qu’un simple détour sur le chemin d’une carrière : ils constituent une première étape importante sur l’échelle professionnelle, quel que soit le type de travail. 

Sarah Mullins, fondatrice et consultante principale chez uptreeHR à Halifax, peut tracer un lien direct entre le gardiennage et son premier emploi dès la sortie de l’université, en tant que responsable du recrutement. 

Un travail de gardiennage l’a conduite à un poste de télémarketing lorsque la famille pour laquelle elle travaillait a acheté une franchise Weed Man ; Sarah Mullins a passé l’été au téléphone, obtenant des inscriptions pour une analyse gratuite de la pelouse. Des années plus tard, dans le cadre de son programme de ressources humaines, elle a obtenu un emploi coopératif en tant que recruteuse à distance. Bien qu’elle comptait d’autres emplois sur son CV, son patron a indiqué que son travail de télémarketing à 16 ans lui avait valu ce poste. 

«Mon patron m’a dit : “Nous pensions que vous seriez vraiment douée au téléphone”, a relaté Sarah Mullins. Et j’ai pensé : “C’est incroyable.” Mon premier travail d’été m’a permis d’obtenir cet emploi coopératif.»

Après avoir terminé ses études, elle a demandé des références à ses patrons de coopérative et a plutôt obtenu une offre d’emploi : diriger une équipe de recruteurs, fraîchement sortie de l’école.

Du gardiennage au recrutement, Mme Mullins a fait valoir que son histoire peut rappeler aux jeunes de rester ouverts d’esprit et humbles face aux premiers emplois.

«Soyez simplement ouvert à différentes choses, sortez de votre zone de confort, faites différentes choses qui peuvent ou non être liées [à votre carrière], a-t-elle déclaré. Compétences en communication, en esprit d’équipe, en résolution de conflits, en service à la clientèle : le service à la clientèle est le même, peu importe où vous allez, que vous soyez en train de manger une glace ou dans un centre d’appels.»

Les jeunes travailleurs peuvent trouver un emploi d’été sur les sites d’emploi et dans la communauté, ou auprès de leurs amis et de leur famille. 

Le gouvernement fédéral offre plus de 70 000 emplois bien rémunérés pour les personnes de moins de 30 ans grâce à son programme Emplois d’été Canada. Parcs Canada embauche également de nombreux jeunes chaque année dans divers rôles, de l’expérience du visiteur à la conservation — les chercheurs d’emploi peuvent postuler pour jusqu’à 10 emplacements.

Les compétences relationnelles

Tout emploi comporte deux éléments principaux : l’expertise technique, qu’il s’agisse de marketing ou d’ingénierie, et les compétences relationnelles, a souligné Shelagh Best, directrice des talents chez EY Canada. L’entreprise de services professionnels prévoit d’embaucher 1400 étudiants à travers le pays cette année. 

Si les jeunes demandeurs d’emploi ne trouvent pas de travail dans leur domaine préféré, Mme Best a indiqué qu’ils peuvent acquérir des compétences et une expérience transférables dans n’importe quel poste.

«Comment travailler en équipe avec d’autres, comment innover, comment développer un état d’esprit de croissance — tout ce genre de compétences relationnelles? a-t-elle souligné. Et je pense que les premiers emplois sont formidables ; c’est une excellente occasion d’explorer cela, quel que soit le type d’environnement de travail dans lequel vous vous trouvez.»

Des expériences révélatrices

Pour utiliser les premiers emplois comme tremplins, Mme Best a fait valoir que les jeunes candidats doivent être en mesure de raconter des histoires qui témoignent d’une croissance personnelle. Lors d’entretiens d’embauche plus tard dans la vie, ils devraient réfléchir aux défis et trouver des exemples spécifiques à décrire aux responsables du recrutement.

«Votre curiosité, votre énergie et votre enthousiasme, votre capacité d’écoute, votre empathie — ces expériences peuvent venir de n’importe où, a-t-elle affirmé. Alors, pensez simplement à ces histoires, à ces exemples, où vous avez dû faire face à une situation difficile, ou travailler avec un collègue difficile, ou trouver une nouvelle façon de faire quelque chose. Ces expériences vécues dans d’autres domaines de votre vie sont extrêmement pertinentes.»

Le premier emploi de Heather Neskas était réceptionniste dans une station de radio populaire à London, en Ontario — un travail de première ligne et multitâche qu’elle aimait et décrit comme «formateur» pour le reste de ses expériences professionnelles. Aujourd’hui, elle est directrice générale du capital humain chez PwC Canada, une autre entreprise nationale qui recherche activement les jeunes talents.

Son conseil aux jeunes travailleurs qui ont décroché l’un de leurs premiers emplois : présentez-vous avec plus d’énergie et d’idées et connectez-vous avec vos collègues.

«Je dirais : creusez, posez une tonne de questions, réseautez avec les gens, a suggéré Mme Neskas. Qu’il s’agisse de Tim Hortons, de McDonald’s, d’une grande banque ou d’une grande entreprise de services professionnels, il y a toujours des personnes dans l’organisation avec qui vous pouvez entrer en contact et apprendre. Peu importe ce que vous faites, imprégnez-vous de tout, même si cela dépasse le cadre de votre rôle.»

Être une éponge

Les étudiants travailleurs peuvent utiliser leur premier emploi comme une source d’éducation gratuite, a déclaré Heather Neskas — ils peuvent en apprendre davantage sur l’entreprise, ses stratégies et ses objectifs, ses activités de première ligne et l’industrie dans son ensemble. Un jeune travailleur qui remplit les étagères de Walmart, par exemple, peut en apprendre davantage sur les systèmes d’inventaire complexes auprès de l’une des entreprises les plus prospères au monde.

Heather Neskas a souligné la pertinence de faire du bénévolat pour des occasions d’apprentissage supplémentaires.

«Levez la main et demandez à assister aux réunions avec les clients, a-t-elle suggéré. Dans certaines de ces plus grandes organisations, comme (PwC), par exemple, nous emmenions toujours quelqu’un avec nous pour nous observer. Alors, où sont les opportunités d’observation? Où pouvez-vous dire : “Je veux juste vous regarder faire votre travail?” Lorsque vous agissez comme une éponge et que vous absorbez tout cela, vous pourrez l’utiliser plus tard — dans vos études ou occasions futures.»

La restauration rapide ne semble peut-être pas être un travail prestigieux, mais rappelez-vous que des millions de personnes ont occupé des emplois similaires avant de migrer vers autre chose. L’ancien président américain Barack Obama a vendu de la crème glacée pour Baskin-Robbins ; l’actrice Eva Longoria était gérante chez Wendy’s à 18 ans.

«J’ai eu cette conversation à plusieurs reprises au cours de ma carrière : les personnes qui ont travaillé chez McDonald’s, qui ont été formées par McDonald’s et qui ont accédé à la direction, font partie des employés les plus exceptionnels que j’ai jamais eus tout au long de ma carrière, a soutenu Sarah Mullins. J’ai connu des gens qui étaient gérants chez McDonald’s, qui ont suivi cet incroyable programme de formation en gestion, qui sont maintenant contrôleurs ou directeurs financiers dans une organisation.»