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Les Québécois dépensent moins pendant les Fêtes que dans le ROC

Charles Poulin|Publié à 10h41 | Mis à jour à 11h56

Les Québécois dépensent moins pendant les Fêtes que dans le ROC

Les Québécois prévoient dépenser, en moyenne, 1474$ pour le temps des Fêtes.

IL ÉTAIT UNE FOIS… VOS FINANCES, la rubrique où ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’argent… ou presque.

Le Vendredi fou arrive dans un mois, suivi de près par… les Fêtes. Eh oui, même à la mi-octobre, plusieurs pensent déjà à amorcer leurs emplettes de fin d’année et au budget qu’ils y consacreront.

La dernière étude de PwC à ce sujet, qui évalue l’argent consacré aux cadeaux, aux voyages et au divertissement, indique que les Québécois prévoient dépenser, en moyenne, 1474$ pour le temps des Fêtes. Si ce montant peut sembler beaucoup, sachez que c’est le plus faible au pays, loin derrière les Prairies (2188$) et la Colombie-Britannique (2126$). La moyenne canadienne se situe à 1853$, en hausse de 13% par rapport à 2023.

La principale cause? Les voyages.

«Ce qu’on remarque, c’est qu’au Québec, il y a quelques groupes qui créent peut-être une distorsion sur l’enquête, indique Sébastien Doyon, leader Marchés pour les services-conseils au Canada de PwC. Les gens ne dépensent pas de la même façon partout au pays. Lorsqu’on observe les voyages, par exemple, c’est là où il y a beaucoup d’écarts avec le reste du pays.»

Famille plus proche

Si les revenus discrétionnaires des Québécois sont généralement plus bas que ceux des autres Canadiens, il explique toutefois l’écart dans l’argent dépensé en voyages par la proximité de la famille.

«Dans l’ensemble, les Québécois passent leur vie professionnelle active au Canada et s’expatrient un petit peu moins, précise-t-il. Ce qu’on remarque en observant la démographie du temps des fêtes dans le reste du pays, c’est qu’il y a plusieurs familles qui sont un peu plus étalées à travers le Canada.»

Évidemment, si on n’a pas besoin de prendre l’avion pour aller réveillonner avec sa famille, le budget voyage diminue beaucoup.

Ce sont d’ailleurs les dépenses de voyage qui expliquent principalement la hausse de 13% des dépenses totales en 2024. Ce type de dépenses avait fortement chuté pendant la pandémie, mais a grimpé de 59% au cours des deux dernières années.

Au Canada, la répartition des dépenses prévues pour les Fêtes cette année se situe à 779$ pour les cadeaux (+5%), 829$ pour les voyages (+21%) et 245$ pour le divertissement (+20%).

Différences générationnelles

Le budget alloué aux Fêtes varie beaucoup selon les générations, révèle également l’étude PwC.

La génération Z (2296$) et les milléniaux (2233$) dépassent de loin leurs aînés de la génération X (1766$) et les baby-boomers (1412$) pour le total de l’argent qu’ils prévoient dépenser.

Pour ce qui est des voyages, les deux générations plus jeunes doublent presque l’argent consacré par les baby-boomers (respectivement 1058$, 1040$ et 555$). Il en va de même pour le divertissement (377$, 320$ et 153$).

Sébastien Doyon remarque que les plus jeunes ont souvent un revenu discrétionnaire plus élevé, car ils ont souvent moins de responsabilités (enfants, maison, etc.) que leurs aînés.

« L’âge est un facteur aussi, souligne-t-il. Ils se déplacent moins et ont des revenus de retraite qui sont assez fixes. Ils ont peu de leviers pour les augmenter et ont fait face à des augmentations importantes de coûts avec l’inflation. À partir de là, ils font des choix pour s’assurer que leur retraite va être pérenne. »

Déjà démarré

Les commerçants ne devraient pas trop tarder à se préparer aux Fêtes, note également le rapport de PwC.

Les consommateurs de tout âge révèlent qu’ils comptent effectuer la majorité de leurs achats entre l’Action de grâce (qui vient tout juste de passer) et le Vendredi fou (dans un mois). La génération Z est encore plus hâtive: 21% d’entre eux affirment qu’ils auront réalisé la plupart de leurs achats avant l’Action de grâce (contre 11% de tous les répondants).

Sur place ou en ligne?

Le site web des commerçants devrait aussi être paré à recevoir du trafic. Environ 50% des répondants avouent qu’ils magasineront principalement en ligne entre l’Action de grâce et le Vendredi fou. Cela ne se traduira pas nécessairement en achats directs (pensons aux vêtements, par exemple), car 46% disent effectuer des recherches et 48% font des comparaisons contre 33% qui feront des emplettes.

Mais dès le Vendredi fou passé, les gens se rendront beaucoup plus en magasins (environ 60% des répondants) pour passer à l’action, tandis que la proportion du trafic des consommateurs sur internet devrait chuter à moins de 30%.

Les principales raisons qui poussent les gens à se rendre physiquement dans un magasin sont de pouvoir toucher les produits (51%), acheter sur place (41%), profiter de promotions (40%), l’esprit festif (23%) et faire de leur tournée des magasins un véritable événement (15%).

Tendance de durabilité

La tendance à vouloir obtenir des produits plus durables ces dernières années se confirme également dans le sondage de PwC.

Si la sécurité et la qualité des produits trônent encore en tête de liste des critères (81%), les pratiques éthiques des commerçants (73%), les pratiques commerciales bien supervisées (69%), le bien-être des employés (68%), la durabilité environnementale (63%) ainsi que la responsabilité sociale de l’entreprise (60%) sont tous des facteurs importants dans la décision d’achat.

Les Québécois sont encore plus engagés dans cette tendance. Sébastien Doyon remarque un écart positif de 4% à 8% sur les critères de durabilité prisés par les répondants.

« Je pense qu’il y a un degré de conscientisation peut-être plus élevé sur ces choses-là, une tranche de consommateurs au Québec qui sont plus proches des priorités environnementales et pratiques durables qu’ailleurs au Canada avance-t-il. Les commerçants devraient en tenir compte. »