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Épargne: trois millénariaux partagent un conseil financier

La Presse Canadienne|Publié le 14 septembre 2021

Épargne: trois millénariaux partagent un conseil financier

Stefan Palios a commencé à traiter sa carte de crédit comme une carte de débit, en l’utilisant uniquement pour les dépenses nécessaires et en payant son solde en entier chaque mois. (Photo: La Presse Canadienne)

Avec la quantité croissante de ressources d’éducation financière disponible sur les médias sociaux ou lors d’une visite rapide sur un moteur de recherche, il peut être difficile de séparer les conseils pertinents des pièges à clics, en particulier pour les jeunes Canadiens. 

Pour savoir quels conseils font réellement une différence pour un compte bancaire, La Presse Canadienne s’est entretenue avec trois millénariaux qui ont accepté de partager les paroles de sagesse qui ont fonctionné pour eux. 

 

Traiter les cartes de crédit comme des cartes de débit 

Après avoir lu le livre de David Bach «The Automatic Millionaire», Stefan Palios, un écrivain indépendant de 29 ans et coach pour pigistes de Windsor, en Nouvelle-Écosse, a commencé à traiter sa carte de crédit comme une carte de débit, en l’utilisant uniquement pour les dépenses nécessaires et en payant son solde en entier chaque mois. 

«Quand tu sais que tu dois rembourser ta carte de crédit en totalité à la fin du mois (ou risquer 20% d’intérêts composés), ça devient une bonne motivation pour ne pas être frivole. Ou, du moins, ce l’était pour moi», a-t-il expliqué. 

«Je me suis même mis à payer mon loyer avec ma carte de crédit, ce qui m’a donné non seulement de très bonnes récompenses, mais aussi une très, très bonne cote de crédit», a-t-il ajouté, puisque son solde était réglé chaque mois. 

Le propriétaire de M. Palios a commencé à accepter les paiements par carte de crédit sur RentMoola au début de 2015. 

«Des frais de traitement de paiement étaient facturés, mais mes récompenses étaient légèrement supérieures aux frais, donc j’en profitais toujours. La vraie récompense pour moi, cependant, était la flexibilité. Je n’avais pas à m’assurer que le montant exact se trouvait dans mon compte bancaire le jour du loyer pour son retrait.» 

«En outre, la flexibilité de tout cela est vraiment sous-estimée. Ce n’est pas seulement de récompenses et de cote de crédit. C’est le fait que je peux acheter ce dont j’ai besoin maintenant et le payer lorsque mon prochain chèque de paie arrive. Cela m’a permis de continuer à faire des dépôts dans mes investissements et à acheter davantage en gros, ce qui a entraîné d’importantes économies.» 

M. Palios s’assure qu’il ne dépense pas trop sur sa carte de crédit en ne l’utilisant que pour certaines dépenses comme l’épicerie, qu’il sait qu’il sera en mesure de rembourser lors de son prochain chèque de paie. «Pour les plus grosses dépenses, comme les voyages, je planifie à l’avance afin de m’assurer de pouvoir rembourser la totalité du solde chaque mois.» 

 

Faire de l’épargne une priorité absolue en mettant en place des retraits automatiques 

Pour Jack Harding, associé directeur de 29 ans chez Diner Agency à Toronto, le meilleur conseil qu’il a reçu est celui de traiter l’épargne et l’investissement comme son loyer ou son hypothèque — une nécessité absolue. 

Avant de recevoir ce conseil, il a passé sa vingtaine à déterminer au cent près ce qu’il pouvait et ne pouvait pas dépenser chaque mois, et tout ce qui pouvait lui rester en surplus était une occasion de se gâter. 

Il a changé son état d’esprit après avoir passé du temps à suivre des chaînes d’éducation financière sur Instagram et YouTube. 

«(Leurs conseils) ont complètement changé mon approche envers les finances», a-t-il affirmé. «Je considère l’épargne comme non négociable et j’ai mis en place des retraits automatiques pour éviter la tentation.» 

Il détermine le montant à transférer en examinant ses revenus et en soustrayant le loyer, la nourriture et d’autres nécessités, comme internet et le téléphone. «Je me suis assuré que mes économies représentaient une partie beaucoup plus importante que mon argent pour les gâteries et je les traite comme si je n’avais pas le choix de les faire, d’où les retraits automatiques», a-t-il expliqué. 

 

Réévaluer son rapport aux biens matériels

Keagan Perlette, une rédactrice pigiste de 28 ans de Calgary, estime que l’auteur de développement personnel Eckhart Tolle l’a inspirée à trouver son épanouissement dans la beauté et la joie qui l’entourent, plutôt que dans les choses matérielles. 

Au lieu d’acheter des articles qui promettent d’améliorer sa vie, elle est plus consciente de la valeur personnelle de ce qu’elle achète, a-t-elle souligné. Ce conseil lui a été particulièrement utile lorsqu’elle remboursait sa dette étudiante et qu’elle avait l’impression qu’elle ne pouvait rien avoir de beau ou de frivole dans sa vie. 

«Faire des achats discrétionnaires est devenu un processus lent et réfléchi pour moi et cela m’a vraiment aidé à freiner les achats impulsifs et (…) à cultiver la patience d’économiser pour des achats plus importants ou des investissements qui vaudront bien leur prix», a-t-elle expliqué. 

Elle économise pour acheter des articles de meilleure qualité et se demande si ses achats seront utiles à long terme. 

«Pour m’assurer que je dépense mon argent pour des choses qui m’apporteront de la joie à long terme, je les “garde” quelque part, souvent sur un tableau Pinterest ou dans un dossier Instagram.» 

Mme Perlette a adopté les achats en ligne de façon presque exclusive pendant la pandémie et utilise désormais ces espaces numériques pour admirer de beaux articles sans les ramener à la maison. 

«Tant d’articles de style de vie que j’aimerais avoir — des très beaux draps en lin aux maquillages Glossier — vendent vraiment une histoire et une esthétique», a observé Mme Perlette. Travailler dans le marketing lui a donné un aperçu supplémentaire de la façon dont ces récits sont élaborés, a-t-elle ajouté. 

«Parfois, il suffit de me plonger dans le contenu Instagram d’une marque en profitant de la beauté des articles “en magasin” et de les y laisser ou de trouver d’autres moyens d’apporter cette ambiance ambitieuse dans ma vie à moindre coût.»