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«Johnson & Johnson est un bel exemple de constance en Bourse»

Stéphane Rolland|Édition de la mi‑septembre 2020

À PORTEFEUILLE OUVERT. LES AFFAIRES - Votre philosophie est d'investir dans des titres de haute qualité, ...

À PORTEFEUILLE OUVERT.

LES AFFAIRES – Votre philosophie est d’investir dans des titres de haute qualité, qui sont en mesure de faire croître leur bénéfice de manière durable. La pandémie a changé les habitudes de consommation. Cela vous a-t-il amené à vous questionner sur la durabilité de la croissance pour certains des titres que vous détenez en portefeuille ?

Constantine Kostarakis – Non. Les secteurs dans lesquels nous investissons n’ont pas vu leurs perspectives se dégrader de manière significative en raison de la pandémie. Nous avions des titres dans le secteur de la santé, des technologies et certaines marques de consommation de base. Leurs perspectives demeurent intéressantes, malgré la crise.

L.A. – Quel lecture faites-vous des marchés en ce moment ?

C.K. – Même si les évaluations sont étirées, le marché pourrait encore continuer de monter, mais les investisseurs devraient se montrer prudents à ce stade-ci. Les marchés sont déconnectés de l’économie. Les très faibles taux d’intérêt font en sorte qu’il ne semble plus y avoir de solution de rechange aux marchés boursiers. Un point qui me préoccupe est la concentration du S&P 500 où cinq sociétés technologiques (Google, Amazon, Apple, Microsoft et Facebook) représentent une grande part des rendements de l’indice. La dernière fois où on a assisté à une telle situation était en 1999 et en 2000. Les marchés américains ont connu une mauvaise période par la suite.

L.A. – L’une de ces cinq sociétés est Microsoft, que vous détenez en portefeuille. Comment réconciliez-vous cette inquiétude quant à la concentration avec votre vote de confiance ?

C.K. – C’est vrai qu’il est possible que le ratio cours/bénéfice diminue, même si l’entreprise continue de bien performer. À long terme, je n’arrive pas à penser à une entreprise plus stable dans le secteur de la technologie. Le titre a un bêta de 0,9, ce qui veut dire qu’il est moins volatil que le marché boursier dans son ensemble. Il est même moins volatile que celui d’Apple. La société correspond bien à notre philosophie d’investissement.

L.A. – Donnez-nous un exemple de société que vous trouvez attrayante.

C.K. – Johnson & Johnson (JNJ, 153,83 $ US) est un bel exemple de constance à la Bourse. Elle existe depuis 130 ans et a été résiliente dans plusieurs cycles économiques. Ses activités sont diversifiées dans trois secteurs différents : les produits de consommation, la pharmaceutique et les appareils médicaux. Elle affiche aussi une bonne répartition géographique de ses revenus. Environ 51 % proviennent des États-Unis et le reste, de l’international. Johnson & Johnson se démarque bien dans son domaine. Environ 70 % de ses ventes sont générées par des produits qui occupent le premier ou le deuxième rang de leur marché. Elle investit d’importantes sommes en recherche et développement. Ces investissements portent leurs fruits puisque les produits lancés au cours des cinq dernières années lui procurent le quart de ses ventes. La société peut aussi compter sur une solide situation financière. Près de 20 % de ses revenus sont transformés en flux de trésorerie, ce qui lui permet de verser un dividende, de racheter des actions et d’effectuer des acquisitions. Une autre preuve de sa constance : son bénéfice d’exploitation augmente depuis maintenant 36 années consécutives et le dividende est en hausse chaque année depuis 58 ans. L’action s’échange à près de 19 fois le ratio cours/bénéfices des 12 prochains mois. Dans le marché actuel, ce n’est pas si mal.

L.A. – Vous investissez aussi dans les fonds négociés en Bourse (FNB). Pouvez-vous nous donner un exemple de fonds que vous aimez ?

C.K. – L’approche du FNB BMO MSCI Europe de haute qualité couvert en dollars canadiens (ZEQ, 23,52 $) est très semblable à notre approche d’investissement. Le fonds détient plusieurs sociétés de haute qualité. Le fonds est bien diversifié entre les différents pays d’Europe. C’est une bonne manière d’être exposé aux marchés boursiers internationaux.