À PORTEFEUILLE OUVERT. Pendant que les investisseurs prisent les titans de la technologie, que pensez-vous des ...
À PORTEFEUILLE OUVERT.
LES AFFAIRES – Pendant que les investisseurs prisent les titans de la technologie, que pensez-vous des titres de moyenne capitalisation ?
Kenneth Tyszko – Je suis convaincu que les géants de la techno reviendront sur terre un jour et que l’achat de titres déjà en plein élan haussier perdra aussi de son éclat comme dans tous les cycles boursiers précédents. La croissance de ces vedettes devra rattraper leur riche évaluation. Les entreprises de croissance que nous achetons ne sont plus bon marché non plus, mais notre fonds devrait bien tirer son épingle du jeu lorsque la fièvre spéculative actuelle passera.
L’objectif est de profiter de la relation étroite entre les profits et le cours des actions à moyen et à long terme, tout en protégeant le capital lorsque la Bourse flanche.
L.A. – Quel genre d’entreprise recherchez-vous ?
K.T. – Parmi les 1 200 titres à moyenne capitalisation de l’indice de croissance Russell, environ 300 candidates satisfont nos critères de qualité. Dans ce lot, nous préférons les chefs de file qui augmentent leurs revenus et leurs bénéfices à un rythme de 10 % à 15 % par année et qui financent aussi leur croissance à même les flux de trésorerie générés par l’exploitation. Un bon bilan et une bonne équipe de direction complètent le tableau. Cette combinaison est la meilleure façon d’aspirer à doubler ou à tripler le capital sur plusieurs années. Les élues ne sont jamais des aubaines, mais la plupart du temps nos titres sont moins chèrement évalués que l’indice Russell Midcap si l’on tient compte de la qualité des entreprises en portefeuille.
L.A. – Quels sont de bons exemples de votre approche ?
K.T. – Nous détenons notre principal placement Synopsys (SNPS, 217,09 $ US) depuis longtemps. Ses logiciels servent à la conception de nouvelles puces, un processus que la miniaturisation et la performance complexifient sans cesse. La société partage le marché avec un autre grand rival, Cadence Design Systems (CDNS, 107,15 $ US), et peut imposer ses prix. Cela lui procure des marges nettes de 25 %, malgré d’importantes dépenses en recherche et développement. Un autre exemple, Ansys (ANSS, 334,80 $ US), est aussi un leader mondial que nous détenons depuis 2012. Ses logiciels de simulation mécanique et numérique pour les ingénieurs prédisent le comportement d’un produit dans son environnement à l’aide de modèles et de calculs.
L.A. – Quel titre avez-vous acheté plus récemment ?
K.T. – Au printemps, nous avons acheté le principal radiodiffuseur Nextstar Broadcasting Group (NXST, 89,53 $ US). Mieux connue pour la chaîne de câble WGN America, Nextstar possède aussi 30 % du Food Network. Non seulement le titre nous apparaissait peu cher par rapport aux flux de trésorerie, mais le lancement le 1er septembre du bulletin de nouvelles locales et nationales News Nation de trois heures, en période de grande écoute, sans le sensationnalisme de Fox News ou de CNN, a attiré notre attention. Il y a une demande pour l’information non partisane ou impartiale et cette émission pourrait atteindre 75 millions de téléspectateurs.