EXPERT INVITÉ. Il existe un certain nombre de risques qui pourraient mettre en danger votre retraite. En voici quatre.
EXPERT INVITÉ. Depuis 2006, un phénomène social appelé le «Papy Boom» amène des milliers de Canadiens vers la retraite. Malgré qu’elle soit souvent dépeinte comme une période paisible au rythme de vie ralenti qui laisse le temps de goûter aux simples joies de l’existence, il existe un certain nombre de risques qui pourraient mettre en danger votre retraite. Heureusement, vous pouvez les écarter en restant vigilants et en prenant des mesures pour protéger votre portefeuille de placement contre ces grands risques.
Diminution du pouvoir d’achat
La diminution du pouvoir d’achat est causée par l’inflation et elle est une source de préoccupation majeure pour de nombreux retraités. L’inflation se définit comme étant la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui érode à la fois le revenu et l’épargne. Si le rendement de vos placements est inférieur au taux d’inflation, vous pourriez être obligé de réduire vos dépenses dans le futur.
Même si le taux d’inflation restait modeste à 2% par année, comme c’est le cas depuis 20 ans… après 20 ans de retraite, tout coûtera 48% plus cher. Vous souvenez-vous qu’en 1985, le litre de lait se vendait 98 cents et les œufs, 1,37$ la douzaine?
Volatilité des marchés
La volatilité des marchés pendant la dernière crise financière a mis en évidence le risque que posent de mauvais rendements en début de retraite. Comme vous serez en mode de décaissement à ce moment, des rendements négatifs pourraient avoir un effet significatif sur le capital dont vous disposerez pour les années subséquentes et donc, sur votre train de vie.
Pour éviter cela, il est souhaitable de bien équilibrer votre portefeuille de placement, c’est-à-dire respecter un certain ratio entre les actions qui offrent un potentiel de rendement élevé, mais qui peuvent s’avérer volatiles, et des placements à revenu fixe offrant une moins grande volatilité, mais des rendements potentiels moins élevés.
On remarque cependant que de nos jours, plusieurs investisseurs doivent composer avec une répartition des actifs beaucoup plus agressive que dans le passé pour s’assurer du même revenu de retraite. Selon le Wall Street Journal, pour avoir un rendement de 7,5% dans son portefeuille, il faut aujourd’hui prendre près de 3 fois plus de risque qu’il y a deux décennies.
Décaissement
À la retraite, l’ordre de décaissement de vos investissements jouera un rôle crucial pour maximiser votre revenu net. En général, on suggère de décaisser d’abord les montants investis dans des placements non enregistrés, puis ceux qui se trouvent dans un CELI, et finalement de décaisser les placements enregistrés, comme votre REER.
On suggère cet ordre parce que les premiers actifs sont généralement non imposables ou peu imposables et de cette façon, on laisse les placements enregistrés prendre de la valeur à l’abri de l’impôt plus longtemps. Cependant, il ne faut pas décaisser la totalité de ses placements non enregistrés, car vous pourriez en avoir besoin en cas de coup dur et, en l’absence de ceux-ci, vous seriez obligé de retirer des sommes importantes de vos REER, augmentant ainsi votre facture fiscale.
En ayant une bonne stratégie de décaissement, il est possible de générer le revenu de retraite souhaité et surtout, d’éviter de manquer d’argent au courant de votre retraite.
Longévité
Ce risque se résume à une simple phrase: «Vous devez vous préparer à la possibilité de vivre plus longtemps que vous ne le pensez.» À une époque où les Canadiens vivent plus longtemps que les générations précédentes, la question de la longévité est plus que jamais centrale.
Les statistiques récentes sont claires en ce qui concerne notre longévité: il y a 50% de chance que l’un des deux membres d’un couple moderne atteigne l’âge de 90 ans, et une chance sur quatre que l’un d’eux vive jusqu’à 94 ans. Il faut donc que votre épargne vous dure de deux à trois décennies. Autrement, vous ne disposerez peut-être pas d’un revenu suffisant alors vous serez le plus vulnérable physiquement et mentalement, et vous ne pourrez ni retourner au travail, ni modifier votre stratégie de placement.
Comme l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, notamment grâce à de saines habitudes de vie et aux progrès médicaux, vous devez garder en tête que votre retraite pourrait durer au moins 20 ans, et probablement plus!
Conclusion
Les risques énumérés dans cet article nous rappellent l’importance d’établir un plan de retraite qui en tient compte et qui prévoit des stratégies pour les contrecarrer. Avec l’aide d’un planificateur financier, vous devrez réviser ce plan de temps en temps pour vous assurer que vos revenus de retraite ne soient pas diminués de façon significative. En procédant ainsi, vous pourriez profiter de votre retraite paisiblement, l’esprit tranquille.
Pascal Duguay, Pl. Fin., MBA