Comme 2024 est une année bissextile, la date limite n’est pas le 1er mars, comme c’est habituellement le cas, mais plutôt le 29 février. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. La date limite pour les cotisations REER relatives à l’année 2023 approche à grands pas. Vous pouvez en effet cotiser à votre REER dans un délai de 60 jours suivant la fin de l’année civile et déduire cette cotisation contre vos revenus de l’année précédente. Mais ne vous méprenez pas: comme 2024 est une année bissextile, la date limite n’est pas le 1er mars, comme c’est habituellement le cas, mais plutôt le 29 février 2024.
Toutes les cotisations qui seront effectuées après cette date seront déductibles uniquement à l’encontre des revenus imposables postérieurs à 2023. Il est possible de reporter la déduction à une année ultérieure, mais aucun report rétrospectif n’est admissible.
Déduction REER reportée
D’ailleurs, pourquoi serait-il avantageux de cotiser maintenant et de reporter en partie ou en totalité la déduction REER à une année subséquente?
Dans la mesure où vous avez les liquidités disponibles, il peut être intéressant de cotiser dès maintenant à votre REER et reporter en partie ou en totalité la déduction. Bien que vous ne profiterez pas d’une économie d’impôt immédiate relativement à la déduction, cela permettra une accumulation de rendement à l’abri de l’impôt dès la cotisation, et ce, jusqu’au moment du retrait.
Vous pourriez prévoir un report de la déduction REER afin d’optimiser vos crédits d’impôt non remboursables. En effet, la déduction relative à votre cotisation REER pourrait réduire votre revenu imposable de telle sorte que des crédits d’impôt non remboursables pourraient être perdus. En reportant la déduction REER, vous pourriez éviter cette perte de crédits d’impôt.
Vous pourriez aussi cotiser une somme substantielle à votre REER et la déduire sur une ou plusieurs années subséquentes afin d’optimiser l’économie d’impôt. Par exemple, si votre taux d’imposition marginal se situe à environ 35% en 2023 et que vous envisagez d’avoir un taux marginal de 53% en 2024, il pourrait être intéressant de reporter la déduction REER en 2024 pour économiser davantage d’impôt.
Attention cependant: il sera important d’inclure les cotisations REER effectuées dans les 60 premiers jours de l’année 2024 dans votre déclaration de revenus 2023 même si vous envisagez de reporter la cotisation à une année ultérieure.
REER de conjoint
Une autre stratégie fiscale à envisager serait d’effectuer vos cotisations à un REER de conjoint pour optimiser la fiscalité du couple à long terme.
Par exemple, s’il est prévu que le revenu imposable à la retraite de votre conjoint ou conjointe sera significativement moindre que le vôtre, cette stratégie pourrait permettre un fractionnement de revenus à la retraite et ainsi réduire l’impôt familial.
Si vous cotisez à un REER de conjoint, ce sont vos droits de cotisation qui seront affectés à la baisse. En revanche, ce sera votre conjoint ou conjointe qui s’imposera sur les sommes retirées du REER, dans la mesure où les retraits sont effectués deux années civiles complètes (après trois 31 décembre) suivant la dernière cotisation au REER de conjoint. Autrement, c’est vous qui serez imposé sur les retraits effectués.
Il faut toutefois être conscient que les sommes que vous cotisez au REER de votre conjoint ou conjointe lui appartiennent dorénavant.
Cotisations excédentaires
Enfin, il est important de porter une attention particulière à votre dernier avis de cotisation fédéral, sur lequel sont indiqués vos droits de cotisation. Vous pouvez également consulter cette information dans votre dossier en ligne sur le site de l’Agence du revenu du Canada.
Une cotisation REER qui excède de 2000$ vos droits de cotisation pour l’année visée pourrait être assujettie à un impôt spécial de 1% par mois.
En faisant preuve de vigilance et en mettant de bonnes stratégies en place selon votre situation spécifique, il devrait vous en rester plus dans les poches!
Julie Pellerin, CPA, M. Fisc., Pl. Fin.