Connaissez-vous les «FNB de FNB» ? Accessibles au Canada depuis un peu plus d'un an, ils promettent de faciliter la ...
Connaissez-vous les «FNB de FNB» ? Accessibles au Canada depuis un peu plus d’un an, ils promettent de faciliter la diversification de votre portefeuille, à coût moindre qu’un robot-conseiller. À condition que cette formule vous convienne…
Les FNB multiactifs sont des fonds négociables en Bourse composés d’autres FNB. Ils aident à créer, en toute simplicité, un portefeuille diversifié qui correspond aux profils d’investisseurs traditionnels (prudent, équilibré, croissance). Le produit est relativement récent au Canada. À la fin de 2018, Vanguard a lancé ses trois premiers fonds et BMO lui a emboîté le pas en février 2019. iShares, pour sa part, a modifié le mandat de certains fonds existants à la fin de 2018 pour qu’ils deviennent des FNB investissant dans d’autres FNB.
Le bon portefeuille… au bon moment
Au premier coup d’oeil, les FNB multiactifs s’apparentent donc beaucoup aux robots-conseillers, en se voulant une solution tout-en-un pour bâtir un portefeuille qui se rééquilibre automatiquement sans effort.
La BMO offre les deux services. Alain Desbiens, directeur des FNB pour BMO Gestion mondiale d’actifs, explique que ce qui les distingue, outre le fait que les robots-conseillers ont une gestion plus active, c’est qu’ils s’adressent à des ménages qui n’en sont pas au même stade dans leurs parcours d’investisseurs.
«Les deux ont des frais relativement minimes, de quelques points de base. Mais avec 1 000 $ en poche, il est possible d’ouvrir un compte auprès d’un robot- conseiller et de faire croître son actif en ajoutant des sous toutes les semaines ou tous les mois. C’est idéal pour commencer à se bâtir un portefeuille. Un fonds de répartition d’actifs correspond davantage aux besoins de gens possédant déjà une bonne épargne, prêts à investir quelques dizaines de milliers de dollars. Ils doivent s’y connaître un peu, quand même, pour choisir le portefeuille qui fera leur affaire», résume-t-il.
Des FNB multiactifs peuvent ainsi prendre une tangente particulière en intégrant des composants spécifiques à leur stratégie. La BMO se targue, par exemple, d’offrir le premier fonds multiactifs ESG, misant sur des titres d’entreprises socialement responsables.
Réduire ses frais de gestion
Au-delà du rendement, les frais distinguent aussi les fonds multiactifs des robots-conseillers. Certains coûtent moins cher, quelques points de base seulement. «Les robots conseillers ont généralement des frais de gestion qui tournent autour de 0,5 % (sans compter les frais des autres fonds qui composent leur portefeuille). Ils sont faciles à éviter avec certains FNB», assure Julien Brault, créateur du site québécois d’aide aux investisseurs Hardbacon. Pour un FNB multiactifs indiciel, le ratio des frais de gestion peut varier, pour sa part, entre 0,20 % et 0,25 % (ce qui inclut les frais des FNB dans le portefeuille).
Julien Brault, qui fournit des conseils d’investissement aux petits épargnants, pense que les robots-conseillers ont peut-être vu trop grand, trop vite. «On a facilité des opérations comme l’ouverture de compte, mais on a négligé d’outiller les clients sur les rouages de la finance, ce qui a ralenti leur adoption», dit-il. «En fait, on constate ces jours-ci que les robots ont créé des produits d’investissement complexes juste pour mettre en vedette leur technologie, alors qu’on peut obtenir un résultat similaire en misant sur trois ou quatre bons FNB. En plus, ça coûte moins cher.»
Cette économie peut représenter d’importantes sommes annuellement pour les gens dont le portefeuille se compte dans les cinq ou six chiffres, ou plus, admet Alain Desbiens, de BMO. «Sur un horizon de 10 ans, ça peut être énorme comme différence pour un portefeuille de bonne taille. Mais ça dépend toujours de ce dont on a besoin comme niveau de service. Un robot-conseiller est une formule plus simple que de bâtir son propre portefeuille à partir de 5, 8 ou 10 FNB. Mais peu importe, la bonne nouvelle est la même : il n’a jamais été si peu coûteux pour les Canadiens d’investir», conclut le spécialiste montréalais.