Cinq éléments à regarder lors de l’examen d’un état financier
Les étudiants en sciences comptables de l'UQO|Publié le 07 avril 2022La complexité des états financiers ne cesse de croître. (Photo: 123RF)
La rubrique Questions pour mon comptable est signée par des étudiants en sciences comptables de l’Université du Québec en Outaouais (UQO).
Les états financiers font partie intégrante de la vie d’un dirigeant d’entreprise, d’un investisseur ou de tout autre intervenant dans le monde des finances.
Leur complexité ne cesse de croître. Afin de se démêler dans toute cette jungle d’informations financières, voici les cinq principaux éléments à regarder lors de l’examen d’un état financier.
Le résultat net
Le premier réflexe est de regarder si l’entreprise a réalisé un bénéfice ou une perte. C’est le chiffre du résultat net (dernière ligne de l’état du résultat net) qui nous fournit cette information. Il résulte d’une équation mathématique simple qui consiste à soustraire les dépenses des revenus. Il peut être positif indiquant que l’entreprise a été bénéficiaire ou bien négatif voulant que l’entreprise ait été déficitaire pour la période.
Le résultat net est important à regarder, car il nous renseigne sur la performance financière de l’entreprise: comment l’entreprise s’est tirée d’affaire après avoir assumé toutes les dépenses, autrement dit, si elle fonctionne à profit ou à perte? Il est aussi la base (après ajustements) pour le paiement de l’impôt et pour l’investisseur une source d’information cruciale sur le bénéfice récurrent de l’entreprise.
L’actif
L’actif fait référence à tout ce qu’une entreprise possède ou contrôle. Il constitue les ressources économiques qu’elle utilise pour son exploitation et pour son développement. L’actif comprend deux grandes catégories:
- Les actifs courants qui génèrent de la valeur durant l’exercice comme le compte de banque, les comptes clients à recevoir et les stocks.
- Les actifs à long terme qui génèrent de la valeur au-delà des 12 prochains mois comme les immobilisations (équipement informatique, matériel de bureau, voiture et bâtiment).
L’actif est essentiel à examiner, car il permet au dirigeant de connaître son patrimoine accumulé, d’analyser le rendement de ses investissements et de planifier ses besoins d’investissement futurs. Il est primordial aussi pour l’investisseur afin d’estimer la valeur de l’entreprise et d’apprécier sa taille.
Les dettes
Les dettes représentent les sommes que l’entreprise a contractées auprès de ses nombreux créanciers. Celles-ci permettent à l’entreprise notamment de financer son actif et de faire face à ses obligations.
Si les dettes ont souvent une connotation négative, car elles conduisent à une sortie de ressources au bénéfice des créanciers, elles permettent aussi de profiter de l’effet de levier. On y retrouve deux catégories:
- Les dettes à court terme qui sont les dettes que l’entreprise doit payer dans les 12 prochains mois comme les fournisseurs ou les impôts et taxes.
- Les dettes à long terme sont les dettes exigibles après les 12 prochains mois tels que les emprunts bancaires et hypothécaires.
Grâce à la dette, l’entreprise peut financer les investissements dont elle a besoin. Toutefois, lorsqu’elle est trop élevée, notamment par rapport à l’actif, elle comporte un risque de faillite soit l’incapacité de faire face à ses obligations de remboursement, d’où l’importance d’examiner le ratio d’endettement, le rapport dettes/total actif.
La marge bénéficiaire brute
L’état du résultat net renferme un autre chiffre d’une importance capitale à savoir la marge bénéficiaire brute. Elle représente l’excédent des recettes de vente une fois les coûts opérationnels payés. Autrement dit, pour une unité, la marge bénéficiaire serait égale au prix de vente moins le coût de revient.
La marge bénéficiaire brute constitue la première ligne qui renseigne sur la performance financière de l’entreprise. En comparant ce chiffre par rapport à celui des concurrents ou à la moyenne de l’industrie ou du secteur, on peut déterminer si l’entreprise a été efficace en termes de contrôle des coûts ou de fixation des prix de vente. Il s’en suit les ajustements à apporter aux coûts ou aux prix de vente. Le tout afin d’améliorer la compétitivité sur le marché.
Les capitaux propres
Au départ, les capitaux propres sont constitués par les capitaux apportés par les propriétaires et les actionnaires au moment de la création d’entreprise. Ensuite, tout au long de la vie de l’entreprise, les capitaux propres sont augmentés des résultats annuels et des autres apports en capitaux et réduits des distributions de bénéfices (les dividendes). Par déduction mathématique, les capitaux propres représentent l’excédent des actifs (les ressources) par rapport aux passifs (les dettes).
Le montant des capitaux propres est un indicateur essentiel notamment pour celui qui souhaite acquérir l’entreprise, car il donne une idée sur la valeur de l’entreprise et peut aider dans son évaluation. Plus les capitaux propres sont importants, plus l’entreprise a de la valeur et vice-versa.
De plus, en comparant les capitaux propres par rapport aux dettes, on obtient une idée sur la politique de financement de l’entreprise: est-ce que l’entreprise se finance plus avec la dette ou par ses propres capitaux (capital et réinvestissement des profits)? Cette analyse permet d’apprécier le risque associé au financement de l’entreprise.
Un texte d’Ashkan Salehzadeh, étudiant en sciences comptables, Université du Québec en Outaouais.
Ashkan Salehzadeh, étudiant en sciences comptables. (Photo: courtoisie)