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Comment faire le bon placement dans le bon compte?

Annie Boivin|Édition de la mi‑octobre 2023

Comment faire le bon placement dans le bon compte?

Il n’existe pas de recette secrète, mais plutôt des éléments de réflexion importants à considérer dans la mise en place de vote stratégie d’investissement globale. (Photo: 123RF)

En matière de placements, votre stratégie d’investissement et votre portefeuille de placements doivent correspondre à votre profil d’investisseur.

Bien que vos placements soient choisis avec soin dans le but de répondre à vos objectifs, comme investisseur, il est normal de porter une attention particulière aux rendements. Si ceux-ci vous déçoivent, il n’est peut-être pas nécessaire de prendre plus de risques dans l’espoir de les améliorer. L’optimisation fiscale, soit le fait de détenir le bon véhicule de placement dans le bon compte, peut vous aider à y arriver.

Il y a les types de comptes d’investissements qui offrent des caractéristiques fiscales différentes. Par exemple, les comptes enregistrés, comme le régime enregistré d’épargne-retraite (REER), offrent une déduction fiscale lors de la cotisation et aucune imposition sur les revenus. Peu importe le type de revenu qui aura été gagné au fil des ans, c’est au moment du retrait que l’impôt devra être payé. Selon vos autres revenus, le taux d’imposition fluctuera progressivement jusqu’au palier maximal de 53,31%.

Tous les revenus de placements gagnés dans un compte d’épargne libre d’impôts (CELI) ne seront jamais imposables. De plus, les sommes retirées ouvriront de nouveaux droits de cotisation l’année suivante. Les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) profiteront de subventions gouvernementales du seul fait qu’une somme y est versée, même si elle n’est pas investie. De plus, dans ce genre de véhicule, les revenus retirés sont généralement imposés pour les enfants bénéficiaires. Une fois ces comptes maximisés, les autres investissements seront généralement faits dans des comptes réguliers dont les revenus seront imposables annuellement.

La politique d’investissement doit considérer, entre autres, l’horizon de temps et les types de revenus que le placement va générer. Les revenus d’intérêts sont pleinement imposables sans avantages fiscaux. Les placements offrant de la croissance, comme les actions, vont quant à eux générer un gain en capital imposable à seulement 50%. Les titres boursiers peuvent aussi verser un revenu sous forme de dividende dit déterminé qui sera majoré avant de profiter d’un crédit d’impôt.

De façon générale, les revenus d’intérêts qui sont les plus lourdement imposés auront avantage à être gagnés dans les comptes enregistrés, tels que les REER, les comptes de retraite immobilisés (CRI) ou les REEE. Mais malgré la fiscalité, cela pourrait se révéler faux dans le cas d’un horizon à long terme. De plus, détenir personnellement dans un compte non enregistré des placements rapportant du revenu d’intérêts pourrait être optimal dans le cas où l’investisseur a un solde d’impôt minimum à récupérer.

Les placements offrant un fort potentiel de croissance à long terme devraient idéalement être détenus dans un CELI. Encore faut-il que la croissance à long terme soit l’un des objectifs d’un tel investissement.

 

Que faire avec les titres étrangers?

Des placements en devises étrangères vont générer des gains ou des pertes de taux de change et des revenus étrangers. Détenir des placements qui génèrent du revenu étranger dans un compte CELI, un REER, un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), un CRI ou un fonds de revenu viager (FRV) serait coûteux et non optimal. Les revenus n’étant pas imposables dans les comptes enregistrés, le crédit d’impôt étranger prélevé à la source est perdu puisqu’il ne peut pas être récupéré. Lorsque les actions étrangères sont détenues dans des comptes non enregistrés, il sera possible de récupérer la retenue à la source, qui est généralement de 15%.

Bien qu’ils soient qualifiés de titres étrangers, les placements américains bénéficient d’un traitement différent en vertu de la convention fiscale entre les États-Unis et le Canada.

Ainsi, aucune retenue à la source n’est perçue sur les revenus des actions américaines dans les comptes REER, FERR, CRI ou FRV. Alors, feu vert! Mais attention de ne pas détenir de titres américains dans un CELI ou un REEE, car ces deux types de comptes ne sont pas couverts dans la convention et, conséquemment, la retenue à la source s’appliquera et il ne sera pas possible de la récupérer.

La convention fiscale permet un petit privilège pour les résidents canadiens qui détiennent des titres américains dans un compte non enregistré, en exemptant les revenus de la retenue d’impôt à la source. Toutefois, lorsqu’on investit dans des titres américains, on ne peut pas ignorer les droits successoraux du pays. Dès qu’un investisseur détient plus de 60 000$US de placements américains dans n’importe quel type de compte, il lui faudra analyser les effets des droits successoraux américains à son décès.

Il n’existe donc pas de recette secrète, mais plutôt des éléments de réflexion importants à considérer dans la mise en place de vote stratégie d’investissement globale. Trouver des placements qui répondent à vos objectifs et qui considèrent l’ensemble de votre situation et les placer stratégiquement dans les bons comptes sera toujours la solution optimale.

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