Les variations quotidiennes de certains titres peuvent en surprendre plus d’un, à commencer par la baisse de plus de 25% de Meta Platforms (anciennement Facebook) au début du mois de février. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Depuis le début de l’année, la volatilité est de retour sur les marchés. Les variations quotidiennes de certains titres peuvent en surprendre plus d’un, à commencer par la baisse de plus de 25% de Meta Platforms (anciennement Facebook) au début du mois de février, une baisse historique à plusieurs égards. C’était la perte quotidienne en dollar la plus grande de l’histoire de la Bourse américaine. Le lendemain Amazon a gagné plus de 10% ce qui représentait le plus grand gain quotidien en dollars de l’histoire.
Meta n’est toutefois pas la seule entreprise à avoir subi des pertes importantes récemment. Dans cet article sur l’évaluation des fabricants de véhicules électriques écrit au mois de novembre, j’expliquais pourquoi ce secteur se négociait à des ratios nettement trop élevés. Seulement 2 mois plus tard, plusieurs de ces entreprises ont perdu de 15% à près de 50% de leur valeur.
L’effet de meute
Toute cette volatilité est principalement attribuable à deux facteurs. Tout d’abord l’appât du gain qui pousse certains investisseurs à acheter des titres chèrement évalués de peur de passer à côté d’une progression rapide, d’un coût d’argent facile. C’est l’effet de meute. Un effet qui s’est propagé à plusieurs titres et plusieurs secteurs en 2021. Outre le secteur des véhicules électriques, on peut aussi penser à certaines cryptomonnaies et à plusieurs titres comme Gamestop ou AMC. Dans ces cas, les notions de base d’investissement de s’appliquent plus. Il s’agit alors simplement de spéculation, comme aller jouer au casino. Le retour à la normale peut être brutal.
Les taux d’intérêt
L’autre facteur plus quantifiable qui se traduit par une augmentation de la volatilité est la hausse des taux d’intérêt. Récemment, les banques centrales ont annoncé des hausses imminentes de leur taux de base. La rapidité et le niveau de hausse étant encore très imprévisibles, c’est possiblement cette incertitude qui cause beaucoup de volatilité.
Il est aussi important de faire une distinction entre le taux de base (à court terme) et les taux à plus long terme. Les marchés anticipent une hausse de taux déjà depuis plusieurs mois. Ainsi, depuis un an, les taux 5 ans au Canada ont déjà plus que triplé, passant de 0,47% à 1,65% et les taux 10 ans ont presque doublés, passant de 0,96% à 1,8%. La hausse des taux à court terme ne se traduira pas nécessairement par une hausse équivalente des taux à plus long terme. D’où l’importance d’être prudent dans tout changement à son portefeuille.
L’inflation
L’inflation est aussi un terme à la mode ces temps-ci. Nombreux sont les « experts » qui semblent surpris par la vigueur de l’inflation. Pourtant dans cet article écrit au début de la pandémie, il semblait déjà évident que l’inflation allait se pointer rapidement. Les taux d’inflation peuvent sembler élevés, mais il ne faut pas oublier que le chiffre publié est une comparaison avec les données de l’année précédente, alors que l’économie tournait au ralenti et que l’on sortait d’une courte période d’inflation négative. Lorsque l’on compare les données d’inflation sur 2 ans (tel que suggéré dans cet article), les chiffres sont moins dramatiques. L’inflation est élevée, sans aucun doute, mais si les prévisions des banques centrales se réalisent et que le retour vers un niveau plus raisonnable d’inflation est envisagé en 2023, il est possible que les taux d’intérêt n’augmentent pas autant que certains le prévoient.
Si votre portefeuille est déjà bien construit, bien diversifié, à faible coût et correspond à votre tolérance au risque, vous devriez continuer à bien dormir. En effet, la meilleure approche est probablement encore de maintenir un portefeuille diversifié dans plusieurs catégories d’actifs, incluant une exposition ciblée à certains secteurs du marché obligataire, sans changer de façon importante les cibles des différentes classes d’actifs en réaction à la hausse récente de volatilité. Bref, rien de bien nouveau dans le contexte économique qui perdure depuis plus de 10 ans.
Un livre à lire
L’utilisation de FNB indiciels demeure une des façons les plus efficaces d’atteindre ces objectifs de diversification à faible coût. Si vous souhaitez mieux comprendre l’importance de la diversification et l’impact de vos décisions sur vos placements comme la décision d’investir dans des titres individuels, je vous encourage à lire le plus récent livre de Nicolas Bérubé, De zéro à millionnaire : Investir en bourse sans souffrir. Son argumentaire en faveur des FNB indiciels est bien documenté.
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