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Des titres pour braver la tempête

Karl Rettino-Parazelli|Édition de la mi‑octobre 2022

Des titres pour braver la tempête

(Photo: 123RF)

EN MANCHETTE. Vers quels titres doit-on se tourner après l’éboulement des marchés boursiers, et surtout au moment où l’inflation et le ralentissement économique attendu font craindre le pire pour la suite ? Voici les suggestions de six gestionnaires de portefeuille pour faire face aux intempéries.

 

Stéphane Rochon, vice-président et directeur général de l’équipe-conseil Portefeuilles, BMO Banque privée

AltaGas (ALA, 29,32$)

L’entreprise de transport et de distribution de gaz naturel basée à Calgary a réalisé il y a quelques années des acquisitions qui lui ont coûté cher et ont alourdi le fardeau de sa dette. Conséquence: l’action de la société en a pris pour son rhume et est «en mode rattrapage» depuis, constate Stéphane Rochon. C’est justement ce qui en fait à ses yeux une prise intéressante.

«Il y a encore de la dette sur le bilan, mais l’entreprise est beaucoup mieux gérée maintenant, donc elle sera en mesure de commencer à réduire le fardeau de son endettement, ce qui devrait aider l’évaluation de son action», dit-il.

Selon lui, le moment est bien choisi pour acheter cette action «très bon marché», dont le coût est près de 20% inférieur à celui des titres de ses concurrents. «La performance récente a été très bonne. Les dirigeants ont livré la marchandise par rapport aux attentes, ajoute-t-il. C’est le choix numéro un de notre analyste qui couvre le secteur dans lequel l’entreprise évolue.»

Au moment où la volatilité est grande sur les marchés boursiers, M. Rochon aime également avoir un pied dans le secteur énergétique, jugé plus «défensif». Et AltaGas représente à son avis une manière d’y être présent et d’espérer un rendement intéressant, sans payer le gros prix.

Les recommandations des 15 analystes qui suivent AltaGas:

Achat fortement recommandé : 2

Achat/surperformance : 12

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 34,42$

 

Bombardier produits récréatifs (BRP) (DOO, 89,49$)

Lorsque l’économie ralentit ou tombe en récession, les consommateurs ont tendance à reporter l’achat d’un véhicule récréatif haut de gamme, comme ceux que vend BRP. Il ne faut cependant pas oublier une chose importante, signale Stéphane Rochon: le carnet de commandes de l’entreprise québécoise déborde.

«Quand on regarde certains de leurs produits, ils sont complètement vendus jusqu’en 2023, ce qui est une bonne nouvelle pour leurs revenus lors des prochains trimestres», dit-il.

BRP a été affectée par les perturbations des chaînes d’approvisionnement, comme pratiquement toutes les entreprises manufacturières, mais le ciel commence à se dégager, estime l’expert de BMO. «Ce n’est pas parfait, ça va prendre du temps à guérir, mais il y a des signes prometteurs pour la reprise de la cadence de production.»

Par-dessus tout, Stéphane Rochon voit en BRP une entreprise «bien gérée» et «innovatrice», qui possède d’importantes parts de marché. À son avis, ses produits se comparent avantageusement à ceux des compétiteurs, comme Polaris ou Yamaha, et l’entreprise évolue dans un domaine où les barrières à l’entrée sont importantes (investissements majeurs, vaste réseau de concessionnaires, etc.). «Ils sont très bien positionnés», note-t-il.

«La société s’est fixé comme objectif d’enregistrer une croissance de ses revenus et de son bénéfice par action d’au moins 40% d’ici 2025. C’est agressif, mais nous croyons que l’entreprise peut l’atteindre.»

 

Les recommandations des 17 analystes qui suivent BRP:

Achat fortement recommandé : 4

Achat/surperformance : 12

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 131,88$

 

Honeywell (HON, 184,99$)

Au cours des dernières années, les investisseurs se sont rués sur des entreprises technologiques dont l’action a momentanément touché la stratosphère, mais dans le contexte actuel, il peut être judicieux d’opter pour des titres moins flamboyants, mais plus résistants aux turbulences. Et Honeywell fait partie de cette seconde catégorie, juge Stéphane Rochon.

«Certaines entreprises ont connu de meilleures performances qu’Honeywell lors du rebond post-COVID, mais on commence à observer que l’entreprise a un bel élan, quand on regarde les résultats des derniers trimestres.»

Selon lui, l’attrait du géant américain vient de son exposition à des secteurs qui enregistrent habituellement de bonnes performances plus tard dans un cycle économique, ce qui correspond vraisemblablement à la période que nous traversons actuellement. Honeywell touche par exemple à l’aérospatiale et à l’automatisation des usines, en plus de fournir des systèmes de contrôle de température dans les bâtiments.

Stéphane Rochon constate que l’évaluation de Honeywell est intéressante et que son dividende augmente de manière constante année après année. Il y voit donc un titre vedette (blue chip) — soit une société à forte capitalisation boursière qui est généralement dominante dans son secteur d’activité — qui peut à la fois servir de véhicule pour les prochains mois potentiellement plus cahoteux, mais aussi pour profiter de la reprise économique éventuelle.

Il est à noter qu’Honeywell a également une division militaire. À retenir pour ceux et celles qui voudraient éviter d’exposer leur portefeuille à ce secteur.

 

Les recommandations des 30 analystes qui suivent Honeywell:

Achat fortement recommandé : 6

Achat/surperformance : 11

Conserver/performance égale au secteur : 12

Vendre/sous-performance : 1

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 205,04$US

 

Minto (MI-UN, 14,99$)

L’action de cette entreprise de construction et de gestion immobilière basée à Ottawa n’a jamais réussi à retrouver son niveau d’avant la pandémie, mais ce n’est sans doute qu’une question de temps, soutient Stéphane Rochon. «C’est une action qui a vraiment très mal performé, tranche-t-il. Donc l’idée ici, c’est d’acheter dans le creux.»

Comme toutes les entreprises du secteur immobilier, Minto a fait les frais de la hausse des taux d’intérêt. Ses coûts ont augmenté pendant que les loyers de ses appartements répartis notamment à Ottawa, Toronto, Calgary et Montréal étaient figés, ce qui a affecté ses résultats financiers.

«On ne pense pas que la tendance haussière va se poursuivre pour ce qui est des taux d’intérêt. On croit qu’on est assez proche d’un sommet, donc ça devrait permettre au secteur de se stabiliser», affirme l’expert de BMO.

«Le prix des maisons a commencé à baisser, mais ça demeure très cher en termes absolus, donc il va y avoir une demande persistante pour des appartements», prédit-il. À son avis, Minto pourra tirer profit de ses appartements de qualité, de sa capacité d’augmenter ses loyers et de bonifier sa présence dans l’est du Canada, où les immigrants sont particulièrement nombreux à se chercher un logement.

«L’action est très bon marché. C’est une société très rentable, bien gérée, avec un dividende de 3%. Donc on se fait payer pour attendre la récupération, qui est inévitable à notre avis.»

 

Les recommandations des 12 analystes qui suivent Minto:

Achat fortement recommandé : 2

Achat/surperformance : 9

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 21,70$


David Caron, Gestionnaire de portefeuille principal, Industrielle Alliance, assurance et services financiers


David Caron, Gestionnaire de portefeuille principal, Industrielle Alliance, assurance et services financiers

* Certains portefeuilles de David Caron détiennent des positions dans les entreprises mentionnées.

 

Pet Valu (PET, 34,06$)

Tout le monde connaît un frère, une tante ou un ami qui a décidé de s’acheter un animal de compagnie au cours des deux dernières années pour briser la solitude pandémique. Et pour nourrir ou divertir ces nouveaux compagnons, Pet Valu apparaît comme un joueur important… et gourmand.

L’entreprise ontarienne de produits pour animaux est entrée en Bourse en 2021 et a fait une percée importante au Québec en février dernier grâce à l’acquisition de son compétiteur Chico et sa soixantaine de magasins. Des acquisitions, il y en aura d’autres, prévoit la direction de l’entreprise: environ 40 par année, en majorité des franchisés. «C’est intéressant parce qu’ils n’ont pas beaucoup de capital à déployer pour voir leur réseau de magasins s’agrandir», note David Caron.

Pet Valu devrait donc croître en augmentant son nombre de magasins, mais aussi en comptant sur des paniers d’achats de plus en plus remplis, étant donné la forte demande récente et attendue. L’entreprise pourra aussi compter sur ses produits de marque maison, dont les marges bénéficiaires sont plus élevées.

«Il y a très peu de chances que les gens arrêtent de dépenser pour leurs animaux de compagnie, donc cette entreprise combine un aspect défensif, tout en ayant un potentiel de croissance, explique David Caron. Je pense que dans le contexte d’incertitude économique, c’est un choix intéressant à conseiller.»

 

Les recommandations des 7 analystes qui suivent Pet Valu:

Achat fortement recommandé : 0

Achat/surperformance : 6

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 42,71$

 

Magnet Forensics (MAGT, 23,59$)

Voilà une entreprise «qui coche plusieurs cases», selon David Caron: elle est en croissance, son bilan est solide, sa rentabilité est impressionnante et son secteur d’activité, celui de la cybersécurité, est appelé à croître.

Par-dessus tout, cette société fondée en 2010 à Waterloo, en Ontario, se distingue par son service clé en main. Elle extrait des données d’ordinateurs, de téléphones intelligents ou d’appareils connectés, procède à leur analyse et remet des rapports à ses clients, qu’il s’agisse de corps policiers ou d’agences gouvernementales.

«Dans le contexte actuel d’incertitude et de ralentissement économique, c’est un modèle d’affaires qui est très résilient. On peut même penser que la criminalité pourrait augmenter en cas de récession», observe David Caron.

L’entreprise a fait son entrée en Bourse l’an dernier, mais ses résultats sont déjà hors du commun, estime-t-il. Ses revenus sont en croissance de près de 30%, elle dégage des profits et n’a pas de dette. Mieux encore, elle peut compter sur une encaisse de près de 140 millions de dollars. «On peut penser qu’avec le temps, elle aura la capacité de faire des acquisitions et d’augmenter son offre de produits.»

Entre-temps, elle peut compter sur sa croissance organique pour attirer les investisseurs. En moyenne, un client qui lui achetait l’an dernier 1$ de produits dépense cette année 1,20$. «Les dirigeants n’ont pas besoin de faire une tonne de marketing pour attirer de nouveaux clients. Ils sont en mesure de vendre plus de produits à leurs clients existants.»

 

Les recommandations des 6 analystes qui suivent Pet Valu:

Achat fortement recommandé : 1

Achat/surperformance : 5

Conserver/performance égale au secteur : 0

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 38,18$

 

ATS Automation (ATA, 40,40$)

Si l’automatisation des chaînes de production est l’une des solutions pour venir à bout de la pénurie de main-d’œuvre, ATS a sans doute un brillant avenir devant elle.

Cette entreprise ontarienne qui a vu le jour en 1978 conçoit et construit des systèmes pour automatiser des usines produisant toutes sortes de biens: des produits de consommation, de l’électronique, des aliments, mais aussi, plus récemment… des seringues.

«Au cours des dernières années, son exposition au secteur des sciences de la santé a augmenté de manière assez spectaculaire. Actuellement, ce secteur représente près de la moitié des commandes», fait remarquer David Caron.

Ce penchant pour le secteur des sciences de la santé combiné à la grande diversité d’industries visées par les services d’ATS limite selon lui le risque que la société fasse les frais d’un ralentissement de la production manufacturière dans les prochains mois.

L’entreprise a aussi mis le pied dans le secteur de l’assemblage de batteries pour véhicules électriques et a par exemple obtenu en juin dernier un contrat de 70 millions de dollars américains pour automatiser les usines nord-américaines d’un client dont l’identité n’a pas été dévoilée. «C’est un autre exemple de secteur qui pourrait être assez stable en cas de ralentissement», estime l’expert d’Industrielle Alliance.

Au chapitre des revenus, la croissance a été de près de 20% lors du plus récent trimestre et les perspectives sont bonnes, avec un carnet de commandes qui se situe à un «niveau record». «C’est excessivement bon pour une entreprise établie depuis un certain temps d’être en mesure de générer autant de croissance des revenus.»

 

Les recommandations des 5 analystes qui suivent ATS Automation:

Achat fortement recommandé : 0

Achat/surperformance : 5

Conserver/performance égale au secteur : 0

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 57,80$

 

Advantage Energy (AAV, 10,94$)

La hausse du prix du gaz naturel fait le malheur des uns, mais fait le bonheur de cette entreprise albertaine qui en produit. Et la tendance devrait se maintenir, prédit David Caron.

«Les prix du gaz devraient demeurer élevés parce que la production américaine n’a pas vraiment augmenté, la demande mondiale est toujours forte et la capacité d’exportation devrait continuer d’être en hausse», dit-il.

Autre argument: Advantage Energy n’a pratiquement pas de dette et elle a décidé d’utiliser une grande partie de ses liquidités pour racheter des actions. En retirant ces actions du marché, la logique veut que chaque action restante a une valeur plus grande, pour une production similaire.

«On pense que d’ici l’année prochaine, la société sera en mesure de racheter pratiquement le tiers des actions en circulation aujourd’hui», affirme le gestionnaire de portefeuille.

Vous ne voulez pas être exposé au secteur du pétrole et du gaz? Sachez qu’Advantage a fondé il y a deux ans une filiale nommée Entropy, qui développe des projets de captation et de stockage du carbone et qui a reçu en mars dernier un appui de 300 millions de dollars de la part de la firme d’investissement Brookfield.

Advantage espère qu’Entropy lui permettra de capter ses émissions de CO2 pour rendre sa production de gaz naturel carboneutre dès 2025. «C’est une histoire assez unique, note David Caron. Investir dans l’entreprise permet d’être exposé au secteur énergétique, sans nécessairement augmenter l’intensité carbone de son portefeuille.»

 

Les recommandations des 12 analystes qui suivent Advantage Energy:

Achat fortement recommandé : 3

Achat/surperformance : 7

Conserver/performance égale au secteur : 2

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 14,69$

 

Jean-Philippe Legault, analyste financier, Cote 100


Jean-Philippe Legault, analyste financier, Cote 100

 

Amerco (UHAL, 528,08$US)

Vous n’avez jamais entendu parler d’Amerco? Vous avez pourtant croisé la flotte de camions et passé devant les mini-entrepôts de sa principale filiale, U-Haul.

Jean-Philippe Legault voit une «synergie» intéressante dans la combinaison des services de transport et d’entreposage de U-Haul pour assurer des jours heureux à l’entreprise américaine.

Il voit particulièrement d’un bon œil les activités d’entreposage, avec les mini-entrepôts, mais aussi le service U-Box, qui permet de louer un conteneur pour y laisser ses meubles ou ses effets personnels avant ou après un déménagement. «Ce sont des activités qui sont intéressantes, qui sont en croissance et qui peuvent aider à la rentabilité future», dit-il.

Ici, pas de modèle d’affaires bien compliqué. Et c’est tant mieux, note l’analyste financier. «C’est plus facile d’évaluer le potentiel de croissance et les risques d’une entreprise quand on analyse un modèle d’affaires qui est simple. Dans le cas de U-Haul et d’Amerco, c’est intéressant.»

Jean-Philippe Legault est alléché par le prix du titre d’Amerco, qui se vend selon lui au rabais, et il apprécie le fait que les dirigeants de l’entreprise possèdent eux-mêmes près de 40% des actions. «Plus le dirigeant d’une entreprise est actionnaire, plus il va vouloir s’assurer que l’entreprise perdure à long terme, tout en étant le premier à faire de l’argent si l’action monte.»

 

Données non disponibles pour la tarte — entreprise n’est suivie par aucun analyste

 

Fiserv (FISV, 105,79$US)

L’inflation galopante fait grimper le montant des factures à l’épicerie ou dans les magasins… ce qui est une excellente nouvelle pour ce fournisseur de solutions de paiements américain actif dans plus de 100 pays à travers le monde.

Puisque l’entreprise génère notamment des revenus grâce à un pourcentage de frais imposé sur chaque transaction, plus les montants dépensés sont importants, plus sa propre caisse résonne. «C’est une bonne protection contre l’inflation», estime Jean-Philippe Legault.

L’analyste financier juge que l’action se vend actuellement au rabais, même si l’entreprise se distingue de ses concurrents en offrant des services qui vont au-delà du terminal de paiement. Son système Clover permet par exemple de faire payer les clients, mais aussi de gérer l’horaire ou la paie des employés et l’inventaire de son entreprise. «Tous les compétiteurs ont des solutions d’acceptation de paiement, mais ils n’ont pas nécessairement tous les services qui viennent avec», dit-il.

La crainte d’une décroissance des fournisseurs de services jugés plus traditionnels comme Fiserv face à la concurrence de joueurs comme Square ou PayPal s’est reflétée dans l’évaluation du titre, mais les prochaines années sont prometteuses, juge l’analyste financier, notamment grâce à un élargissement de la présence de Fiserv en Amérique du Sud.

«Quand tout le monde n’a que des yeux pour les innovateurs, on pense qu’il y a encore beaucoup de valeur dans les titres plus traditionnels de services de paiement», avance-t-il.

 

Les recommandations des 37 analystes qui suivent Fiserv:

Achat fortement recommandé : 10

Achat/surperformance : 17

Conserver/performance égale au secteur : 10

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 126,06$US

 

Enghouse Systems (ENGH, 29,90$)

Techniquement, Enghouse est une entreprise de logiciels desservant plusieurs secteurs, notamment les télécommunications et le transport. Mais dans les faits, son champ d’activité a peu d’importance du point de vue d’un investisseur, fait valoir Jean-Philippe Legault. «C’est une société de logiciels, mais c’est beaucoup plus une société d’allocation de capital. Ce qu’on aime du modèle d’affaires, c’est qu’il est basé sur des acquisitions.»

La clé du succès de l’entreprise? Acheter une entreprise à bon prix, la rentabiliser et utiliser les profits dégagés pour acquérir d’autres entreprises. «Ça crée un effet boule de neige.»

Le titre d’Enghouse a moins bien performé lorsque les marchés boursiers sont montés en flèche et que les évaluations des entreprises ont été gonflées d’autant, mais l’entreprise peut maintenant repartir à la chasse, grâce à ses quelque 230 millions de dollars d’encaisse.

«C’est à l’inverse des marchés boursiers. Quand les marchés vont moins bien, que les évaluations des sociétés baissent et que tout va mal, c’est à ce moment que les dirigeants d’Enghouse sont plus actifs», résume Jean-Philippe Legault.

Avec la hausse des taux d’intérêt qui est appelée à se poursuivre, il est par ailleurs possible que des compagnies étranglées par leurs dettes deviennent des cibles potentielles pour combler l’appétit de cette entreprise ontarienne.

 

Les recommandations des 4 analystes qui suivent Enghouse:

Achat fortement recommandé : 0

Achat/surperformance : 2

Conserver/performance égale au secteur : 2

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 37,38$

 

Quincaillerie Richelieu (RCH, 36,65$)

Quand l’économie ralentit et que la facture d’épicerie est de plus en plus salée, le réflexe de bien des consommateurs est de reporter la rénovation de leur cuisine ou de leur salle de bain. Il ne faudrait pas pour autant sous-estimer le potentiel de cet importateur, distributeur et fabricant de quincaillerie, estime l’analyste financier de Cote 100.

«C’est vrai que le marché de la construction est cyclique. Quand on assiste à un ralentissement économique, c’est un secteur qui baisse. Mais Richelieu est plus active dans le secteur de la rénovation, qui est probablement moins cyclique que celui de la construction neuve.»

Selon Jean-Philippe Legault, Richelieu est dans une position enviable par rapport à bien d’autres entreprises: elle a des options intéressantes, peu importe ce qui adviendra du contexte économique, notamment grâce au fait qu’elle a grandement profité de l’explosion de la demande pour ses produits pendant la pandémie. Résultat: elle bénéficie d’une marge de manoeuvre appréciable.

«Si le marché de la construction ralentit beaucoup, la compagnie pourrait par exemple procéder à des acquisitions de distributeurs grâce à son excellent bilan, explique Jean-Philippe Legault. C’est le genre d’entreprise qu’on aime. Quand ça va mal dans leur secteur d’activité, ils sont en mesure d’agir, et quand ça va bien, ils sont en mesure d’en profiter.»

 

Les recommandations des 3 analystes qui suivent Quincaillerie Richelieu:

Achat fortement recommandé : 0

Achat/surperformance : 3

Conserver/performance égale au secteur : 0

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 37,38$

 

 

Stéphan Morin, conseiller en placement, Valeurs mobilières Banque Laurentienne


Stéphan Morin, conseiller en placement, Valeurs mobilières Banque Laurentienne

 

Intact (IFC, 203,61$)

La tempête qui fait rage sur les marchés boursiers depuis de l’année n’a pas tout emporté sur son passage. L’une des maisons qui tiennent encore debout au milieu des décombres, c’est celle d’Intact: l’action de l’assureur canadien a même dégagé un rendement de près de 20% entre le début du mois de janvier et la fin du mois d’août.

«Dans un contexte inflationniste, la société est capable de refiler la hausse des prix au consommateur. Donc on peut dire que c’est un titre relativement protégé contre l’inflation, affirme Stéphan Morin. Quand on regarde la liste des paiements qu’on fait tous les mois, celui de l’assurance en fait partie.»

Les revenus d’Intact ont également augmenté récemment grâce à l’acquisition en juin 2021 d’un autre assureur, RSA, fait remarquer le conseiller en placement. «L’acquisition a eu un impact significatif sur le volume de primes, ce qui s’est traduit par une augmentation des profits.»

Est-ce le bon moment pour acheter une action qui gagne du terrain au moment où presque toutes les autres reculent, offre une bonne stabilité financière et un dividende en croissance depuis environ 10 ans? Tout à fait, conclut Stéphan Morin. Le titre demeure «relativement abordable» et la société pourra continuer à croître grâce à l’usage de la technologie dans le monde de l’assurance, juge-t-il. «Le but, c’est de laisser le temps au titre pour que cette vision se concrétise.»

 

Les recommandations des 15 analystes qui suivent Intact:

Achat fortement recommandé : 1

Achat/surperformance : 12

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 1

Cours cible moyen sur un an : 213,07$

 

Canadien National (CNR, 158,49$)

Il a beaucoup été question de l’unilinguisme anglophone du conseil d’administration du Canadien National, et en particulier de celui de sa nouvelle présidente-directrice générale, Tracy Robinson, en poste depuis la fin du mois de février. Mais ce n’est pas une bonne raison de se priver du titre de cet important transporteur dont l’emprise sur le marché canadien est indéniable, estime Stéphan Morin.

«La PDG vient de la Saskatchewan, elle a étudié aux États-Unis, elle a fait carrière dans l’Ouest canadien. Pour l’essentiel, ses clients sont anglophones. Donc je pense que c’est difficile de lui reprocher son unilinguisme, dit-il. À partir de là, si elle fait des efforts pour apprendre le français comme elle s’est engagée à le faire, tant mieux.»

Stéphan Morin retient surtout que Tracy Robinson a évolué pendant plusieurs années au sein de TC Énergie avant de faire le saut au CN, de sorte qu’elle «sait ce que c’est d’être cliente». Il est également rassuré de voir que cette femme d’affaires est décrite positivement par plusieurs analystes du secteur ferroviaire.

Sur le plan financier, le CN est une valeur sûre, juge-t-il. L’entreprise exerce un «quasi monopole», ce qui lui permet de refiler une bonne partie de la hausse des prix à sa clientèle.

«C’est une entreprise qui est sensible aux perturbations de l’économie, par exemple dans le cas où le transport de marchandises diminue, mais pour quelqu’un qui a une perspective à long terme, je pense qu’elle est solide.»

 

Les recommandations des 23 analystes qui suivent Canadien National:

Achat fortement recommandé : 2

Achat/surperformance : 3

Conserver/performance égale au secteur : 17

Vendre/sous-performance : 1

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 161,42$

 

The North West Company (NWC, 32,44$)

Si vous souhaitez profiter de la bonne performance du secteur de l’alimentation en ces temps de forte inflation, mais sans payer le gros prix? Cette multinationale canadienne qui exploite surtout des épiceries et des magasins dans des régions éloignées est peut-être pour vous.

The North West Company est notamment présente dans les territoires canadiens, au Nunavut, en Alaska, mais aussi à Hawaï et dans les Caraïbes par l’entremise de bannières comme Northern, Tigre Géant, Quickstop ou Solo Market. Elle dessert une clientèle bien précise, pour laquelle l’épicerie ou le magasin du coin est souvent la seule option pour s’alimenter ou trouver ce dont elle a besoin.

Stéphan Morin s’attend donc à ce que les revenus se maintiennent à des niveaux intéressants et à ce que l’action de l’entreprise offre un rendement intéressant, même si elle a pour l’instant moins bien performé que celle de Loblaw ou de Metro.

«Le prix de North West est plus bas que celui des plus gros joueurs et même si le titre n’a pas aussi bien fait que d’autres, je pense qu’en contexte de récession, ça peut être intéressant», affirme-t-il.

 

Les recommandations des 5 analystes qui suivent The North West Company:

Achat fortement recommandé : 0

Achat/surperformance : 2

Conserver/performance égale au secteur : 3

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 37,60$

 

Walmart (WMT, 135,32$US)

Le géant américain a connu une année en dents de scie, avec un rendement intéressant jusqu’à ce que ses résultats du premier trimestre fassent chuter son action. Avec des perspectives qui s’améliorent et un deuxième trimestre rassurant, c’est le moment d’acheter, suggère Stéphan Morin.

À son avis, ce qui a fait de Walmart une entreprise attrayante dans les premiers mois de l’année se manifestera à nouveau au cours des prochains mois. Au moment où les ménages tentent de réduire leur facture d’épicerie et de limiter les dépenses excédentaires, il croit que ses bas prix seront irrésistibles pour plusieurs. «Je profiterais du repli récent de l’action pour acheter et être là au moment de la reprise du titre», résume-t-il.

Il est vrai que Walmart est encore loin derrière Amazon dans le domaine du commerce en ligne, mais Stéphan Morin prédit par ailleurs que l’écart va continuer de se rétrécir avec le temps. «Le président de Walmart avait reconnu il y a plusieurs années qu’il avait manqué le bateau du commerce en ligne. Mais on voit que ça prend de plus en plus de place.»

 

Les recommandations des 41 analystes qui suivent Walmart:

Achat fortement recommandé : 11

Achat/surperformance : 20

Conserver/performance égale au secteur : 10

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 151,79$US

 

Louis Allard, président et gestionnaire de portefeuille, Allard, Allard et Associés


Louis Allard, président et gestionnaire de portefeuille, Allard, Allard et Associés

 

Les Vêtements de sport Gildan (GIL, 42,68$)

Au cours des dernières années, plusieurs entreprises ont appris à la dure qu’il peut être frustrant et très coûteux de devoir compter sur de nombreux fournisseurs répartis à travers le monde. Gildan, elle, n’a pas ce problème: elle contrôle pratiquement toutes les étapes allant de la production de ses vêtements, sous-vêtements ou chaussettes jusqu’à leur distribution.

Ce modèle d’intégration verticale permet à l’entreprise de mieux contrôler ses coûts et la qualité de ses produits dans ses usines situées notamment au Bangladesh et en Amérique centrale, mais aussi, et surtout, de réduire les délais de livraison. Plus de 90% de ses revenus totaux proviennent de produits fabriqués dans ses installations. «C’est un modèle d’intégration qu’on aime bien», note Louis Allard.

Le gestionnaire de portefeuille estime que l’action est abordable par rapport à son prix historique. Il est par ailleurs charmé par le bilan «très solide» de la société canadienne, lequel devrait lui offrir la flexibilité nécessaire pour réaliser ses projets de croissance. Gildan veut par exemple augmenter sa capacité de production au Bangladesh, glisse le gestionnaire de portefeuille.

Les recommandations des 11 analystes qui suivent Gildan:

Achat fortement recommandé : 2

Achat/surperformance : 8

Conserver/performance égale au secteur : 1

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 43,01$

 

Check Point Software Technologies (CHKP, 121,49$US)

La démocratisation du télétravail a servi de rappel collectif: la cybersécurité est indispensable dans la grande majorité des organisations. Un domaine dans lequel cette entreprise israélienne excelle.

Ses nombreuses solutions pour protéger des réseaux informatiques ou encore des bases de données infonuagiques sont à la fois sophistiquées et rentables. Près des trois quarts des revenus de l’entreprise sont récurrents, puisqu’ils proviennent essentiellement des abonnements, remarque Louis Allard.

Le gestionnaire de portefeuille apprécie surtout le fait que Check Point Software Technology possède 91 brevets approuvés aux États-Unis, alors que 12 autres sont en attente d’approbation. De plus, depuis 2016, elle consacre près de 12% de ses revenus à ses activités de recherche et développement. «C’est une entreprise qui se maintient toujours en avant de la parade», affirme-t-il.

L’action de la société est également beaucoup moins chère que celle de certains compétiteurs, comme Palo Alto Networks. «Check Point est de plus petite taille, mais elle est plus rentable que les autres», fait remarquer Louis Allard.

Autre avantage intéressant du point de vue des investisseurs: l’entreprise rachète en moyenne 5% de ses actions par année. «Pour une même valeur d’entreprise, il y a moins de détenteurs d’actions.»

 

Les recommandations des 29 analystes qui suivent Check Point Software Technologies:

Achat fortement recommandé : 3

Achat/surperformance : 10

Conserver/performance égale au secteur : 11

Vendre/sous-performance : 4

Vente fortement recommandée : 1

Cours cible moyen sur un an : 138,99$

 

Saint-Gobain (SGO.PA, 41,77€)

Cette compagnie française est à l’extrême opposé d’une entreprise en démarrage. D’abord nommée la Manufacture des glaces lors de sa fondation par Jean-Baptiste Colbert en 1665 — sous le règne de Louis XIV —, cette entreprise s’est d’abord spécialisée dans les miroirs avant de devenir ce qu’elle est aujourd’hui: une multinationale qui conçoit, produit et distribue des matériaux pour le marché de la construction et le secteur industriel.

Systèmes intérieurs, revêtements de sol, matériaux servant à l’enveloppe des bâtiments: le catalogue est bien garni, note Louis Allard. «C’est une entreprise qui a un très bel éventail de produits et qui cherche à répondre à une demande croissante en ce qui a trait à l’efficacité énergétique des immeubles, autant pour les immeubles existants que pour les nouvelles constructions.»

Le gestionnaire de portefeuille croit que Saint-Gobain pourrait donc tirer son épingle du jeu au moment où une crise énergétique se dessine en Europe, son principal marché, en raison d’une potentielle pénurie de gaz naturel. Sans compter les normes plus sévères que pourraient imposer différents gouvernements pour améliorer l’efficacité énergétique de leur parc immobilier.

«Plusieurs titres européens ont été malmenés en raison du conflit en Ukraine», observe Louis Allard, de sorte que l’action de Saint-Gobain se vend à un prix qu’il juge «très bas». Voilà, en bref, une occasion à saisir, dit-il.

Les recommandations des 23 analystes qui suivent Saint-Gobain :

Achat fortement recommandé : 6

Achat/surperformance : 12

Conserver/performance égale au secteur : 5

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 62,86€

 

Danone (BN.PA, 51,52 €)

Elle aussi active dans le domaine de la consommation de base, avec ses yogourts, ses laits et ses eaux (aromatisées ou non), la multinationale française séduit Louis Allard par sa diversification et sa capacité de se coller aux tendances du moment.

Plus de la moitié des revenus de l’entreprise proviennent des produits laitiers et végétaux, mais ses ventes sont réparties presque également en Europe, en Amérique du Nord et dans le reste du monde.

«C’est une société qui est dans le domaine de la consommation de base, donc je pense qu’elle a sa place dans un portefeuille, surtout en période d’incertitude, explique Louis Allard. Quand on craint une récession, tout ce qui est alimentation de base devient une valeur refuge.»

L’expert constate que Danone est «proactive» dans le marché des laits végétaux et des produits faibles en sucre, deux catégories dont la demande devrait augmenter au cours des prochaines années.

Le titre s’achète à bas prix comparativement à certains concurrents, comme Nestlé, et les changements effectués à la tête de l’entreprise devraient porter fruit, pense Louis Allard. «Ils ont brassé l’équipe de direction récemment et ils semblent avoir mis en place des dirigeants avec une vision et des objectifs très clairs. Je pense que ça peut aider l’entreprise à générer la croissance organique espérée.»

 

Les recommandations des 29 analystes qui suivent Danone:

Achat fortement recommandé : 6

Achat/surperformance : 8

Conserver/performance égale au secteur : 12

Vendre/sous-performance : 3

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 59,72€


Fiona Wilson, Gestionnaire de portefeuille principale, actions mondiales, Groupe I3 , Guardian Capital LP


Fiona Wilson, Gestionnaire de portefeuille principale, actions mondiales, Groupe I3 , Guardian Capital LP

 

McDonald’s (MCD, 253,87$US)

L’action de la multinationale américaine est demeurée relativement stable depuis le début de l’année malgré la glissade collective sur les marchés, et l’entreprise possède plusieurs atouts pour affronter les prochains mois, soutient Fiona Wilson.

«C’est une action très bien positionnée dans un environnement plus difficile, parce qu’elle est moins volatile que d’autres. Les consommateurs se tournent de plus en plus vers de la nourriture à bas prix et il s’agit d’une des marques les plus fortes dans ce secteur», affirme la gestionnaire de portefeuille.

En plus du contexte économique, McDonald’s peut selon elle compter sur les forces qui ont fait sa renommée au fil des décennies: son efficacité opérationnelle et des économies d’échelle au chapitre du marketing et des achats. «Ce sont des qualités très intéressantes dans le marché actuel», note-t-elle.

«McDonald’s a récemment amélioré son positionnement sur le marché européen parce que la société a profité de différentes occasions, notamment le fait que plusieurs restaurants indépendants ont fermé au cours des dernières années», ajoute Fiona Wilson.

L’entreprise a beaucoup fait parler d’elle en début d’année lorsqu’elle a décidé de quitter le marché russe, mais ce retrait n’a pas eu d’impact significatif sur ses résultats financiers, nuance l’experte. Mises ensemble, la Russie et l’Ukraine représentaient seulement 9% des revenus de l’entreprise américaine l’an dernier.

Et pourquoi McDonald’s plutôt qu’un de ses concurrents? En bonne partie parce que son pouvoir d’attraction est plus grand, conclut Fiona Wilson. «Dans les secteurs de la restauration rapide et des restaurants de hamburgers, McDonald’s est perçue par les consommateurs comme une marque de grande qualité.»

 

Les recommandations des 39 analystes qui suivent McDonald’s:

Achat fortement recommandé : 9

Achat/surperformance : 20

Conserver/performance égale au secteur : 10

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 282,88$US

 

Broadcom (AVGO, 502,72$US)

Avant tout reconnue comme un producteur de semi-conducteurs, cette entreprise américaine a bien plus de cordes à son arc qu’il n’y paraît. Et c’est ce qui plaît tout particulièrement à Fiona Wilson, au moment où les turbulences se font sentir sur les marchés boursiers.

Broadcom conçoit et fabrique des semi-conducteurs qui se retrouvent dans certains des appareils électroniques que nous utilisons tous les jours, mais son vaste catalogue de produits ratisse bien plus large. Il comprend notamment des composantes et des logiciels destinés au stockage de données, aux réseaux informatiques ou encore à l’Internet sans fil. «Ce que nous aimons de cette entreprise, c’est qu’elle est bien diversifiée», résume l’experte de Guardian Capital.

Et puisque la société vend en bonne partie des logiciels, elle parvient à générer d’importants revenus récurrents provenant des abonnements, ce qui constitue un autre argument en sa faveur, fait-elle remarquer.

À son avis, la confrontation entre les États-Unis et la Chine pour dominer le marché des semi-conducteurs n’a pas de quoi inquiéter Broadcom pour le moment, d’autant plus que le président américain Joe Biden a signé au début du mois d’août une loi qui accorde 52 milliards de dollars américains en subventions pour relancer la production aux États-Unis. «Ce plan rend le rapatriement de la production de semi-conducteurs sur le territoire américain beaucoup plus attrayant, donc c’est un plus pour Broadcom», estime Fiona Wilson.

 

Les recommandations des 25 analystes qui suivent Broadcom:

Achat fortement recommandé : 7

Achat/surperformance : 14

Conserver/performance égale au secteur : 4

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 656,38$US

 

Waste Management (WM, 170,96$US)

L’économie et les marchés financiers peuvent bien tourbillonner dans tous les sens, il restera toujours des matières résiduelles à collecter, traiter et recycler. Il est donc logique, selon Fiona Wilson, de se tourner vers une entreprise spécialisée en la matière, dans ce cas-ci la plus importante en Amérique du Nord.

L’action de la société américaine a gagné près de 7% entre janvier et septembre 2022, signe qu’on peut difficilement être bousculé avec une entreprise de ce secteur et de cette taille: Waste Management touche à tout, du résidentiel au commercial, en passant par le municipal et l’industriel.

Fiona Wilson regarde d’un oeil particulièrement intéressé les efforts — et les sommes — que déploie l’entreprise pour développer de nouvelles techniques de collecte ou de recyclage plus respectueuses de l’environnement, sans compter le travail qu’elle effectue pour limiter les émissions de gaz à effet de serre de ses sites d’enfouissement.

«Dans la collecte de déchets, le volet vert attire l’attention des gouvernements, qui cherchent des manières de gérer les matières résiduelles de façon durable», constate-t-elle.

La croissance de l’entreprise proviendra à son avis de son expansion géographique, mais aussi, et surtout, des différentes technologies qu’elle met au point pour rendre ses activités plus efficaces et plus vertes. «C’est une meneuse dans le domaine.»

«C’est une action dont la volatilité est relativement faible en raison de la nature de ses activités. C’est un choix plus défensif dans un marché où on voit la croissance économique ralentir et l’inflation monter», conclut la gestionnaire de portefeuille.

 

Les recommandations des 18 analystes qui suivent Waste Management:

Achat fortement recommandé : 3

Achat/surperformance : 5

Conserver/performance égale au secteur : 10

Vendre/sous-performance : 0

Vente fortement recommandée : 0

Cours cible moyen sur un an : 174,00$US

 

Novo Nordisk (NOVO-b.CO, 793,30 couronnes danoises (DKK))

Le nombre de personnes obèses ne cesse d’augmenter à travers le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 650 millions d’adultes, 340 millions d’adolescents et 39 millions d’enfants en sont atteints. Et tout indique que la croissance des dernières années va se poursuivre.

Ce que l’OMS qualifie de «crise sanitaire prévisible et évitable» est aussi un gigantesque marché potentiel pour la société pharmaceutique danoise, qui a notamment développé un traitement contre l’obésité. Son médicament nommé Wegovy est approuvé depuis 2021 au Canada et aux États-Unis et depuis janvier dernier sur le territoire européen.

Le fait que ce produit injecté généralement une fois par semaine soit offert en pharmacie est une excellente nouvelle pour l’entreprise, affirme Fiona Wilson. «Le traitement de l’obésité fait son entrée dans les pharmacies, un peu de la même façon que celui contre la pression artérielle il y a longtemps. C’est un énorme marché qui est appelé à croître.»

En plus de l’obésité, Novo Nordisk offre aussi des traitements contre le diabète de type 1 et 2 et l’hémophilie. Elle s’intéresse aussi aux troubles de croissance. «La société a l’un des plus larges portefeuilles de l’industrie et leurs ventes de médicaments ont gagné du rythme récemment», constate Fiona Wilson.

Il ne s’agit pas d’une aubaine — son ratio cours-bénéfice est élevé, précise la gestionnaire de portefeuille — mais il s’agit d’un titre qui combine selon elle stabilité et croissance. Elle s’attend d’ailleurs à une augmentation des revenus et du dividende l’an prochain.

Les recommandations des 32 analystes qui suivent Novo Nordisk:

Achat fortement recommandé : 6

Achat/surperformance : 11

Conserver/performance égale au secteur : 10

Vendre/sous-performance : 3

Vente fortement recommandée : 2

Cours cible moyen sur un an : 831,21 DKK

 

*Toutes les données ont été prises le 16 septembre sur Refinitiv.