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Diversifier son portefeuille grâce aux moyennes capitalisations

Ian Gascon|Édition de la mi‑mars 2024

Diversifier son portefeuille grâce aux moyennes capitalisations

Les dix titres les plus importants du S&P 500 ont un poids de 32% dans l’indice, alors que c’était 25 % il y a un an, et huit de ces titres sont dans des secteurs liés à la technologie. (Photo: 123RF)

Le S&P 500, indice boursier phare aux États-Unis, propulsé depuis quelques années par le rendement d’une poignée de titres technologiques surnommés les « sept magnifiques » (Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Meta Platforms, Nvidia et Tesla), a récemment dépassé le seuil des 5000 points pour la première fois.

Un tel record n’est pas surprenant. Historiquement, depuis les années 1950, un nouveau record est atteint en moyenne environ tous les 20 jours de transaction sur les marchés. Il y en aura d’autres !

Ce qui est surprenant est la différence récente entre le rendement du S&P 500 et le rendement des titres de moyenne capitalisation. Au cours des 12 derniers mois, le S&P500 a généré un rendement de 18,4 % supérieur à celui de l’indice de titres de moyenne capitalisation S&P MidCap 400.

C’est énorme. En fait, cette différence est à un niveau historique depuis que l’on compare les rendements des deux indices, soit depuis 1985. Jamais cet écart n’a été aussi élevé sur 12 mois. La dernière fois où c’était presque le cas, en 1999, les marchés boursiers étaient en pleine bulle des titres technologiques ; on se rappelle tous comment elle s’est dégonflée.

La question évidente qui se pose est donc de savoir si le S&P 500 est surévalué. La réponse n’est pas simple. Les ratios d’évaluation de ces quelques titres sont certainement très élevés, mais selon une analyse récente de la Deutsche Bank, les profits des « sept magnifiques » sont plus élevés que ceux de l’ensemble des entreprises en Bourse de chaque pays du G20, à l’exception de la Chine et du Japon (de justesse).

Ce qui est clair, c’est que la diversification que procure le S&P 500 n’est pas optimale et ne reflète pas adéquatement l’ensemble de l’économie américaine. Les dix titres les plus importants ont un poids de 32 % dans l’indice, alors que c’était 25 % il y a un an, et huit de ces titres sont dans des secteurs liés à la technologie. Les quatre entreprises les plus importantes ont même un poids de 21 % dans l’indice. Ça aussi, c’est énorme.

Si on compare avec un indice de moyenne capitalisation aux États-Unis, comme le S&P MidCap 400, le portrait est bien différent. Les dix plus importantes entreprises représentent moins de 8 % de l’indice et ont toutes un poids inférieur à 1 %. C’est un indice qui est beaucoup mieux diversifié, ce qui, à long terme, devrait être avantageux.

Dans le contexte actuel, investir dans ces deux indices américains plutôt que seulement dans le S&P 500 semble être une solution plus optimale, du moins d’un point de diversification et de gestion du risque. D’ailleurs, les entreprises de moyenne capitalisation aux États-Unis ne sont pas si petites. La taille de cet indice représente environ la taille du marché boursier canadien qui, par le fait même, manque lui aussi cruellement de diversification.

 

Concentration: le Canada n’est pas en reste

Les dix plus importantes entreprises de l’indice S&P/TSX Composite ont un poids de 36 % dans l’indice, ce qui est encore plus élevé que pour le S&P 500. Par contre, alors que l’indice américain est dominé par la technologie, la Bourse de Toronto est concentrée dans un secteur bien différent, soit celui des services financiers. Il est donc pertinent de se demander si une exposition au seul indice S&P/TSX Composite est adéquate pour la portion canadienne de votre portefeuille d’actions.

La bonne nouvelle, c’est qu’en combinant une exposition aux actions américaines et canadiennes dans un même portefeuille, on obtient un portefeuille qui est soudainement beaucoup mieux diversifié que si on avait décidé d’investir dans un seul de ces marchés. C’est un bel exemple de l’importance de la diversification mondiale dans un portefeuille.

 

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Les acronymes des titres technologiques

Depuis quelques années, les acronymes se succèdent afin de désigner les titres qui dominent le marché américain. Originalement, FANG pour Facebook, Amazon, Netflix et Google. Ensuite FAANG pour inclure Apple ; GAFAM pour inclure Microsoft et exclure Netflix… Les changements de noms de Facebook pour Meta Platforms et de Google pour Alphabet ont tout chamboulé. Récemment, MAMAA a été utilisé pour Meta, Amazon, Microsoft, Apple et Alphabet. Toutefois, l’explosion en Bourse de Nvidia, qui trône au troisième rang des plus grandes capitalisations du S&P 500 après une appréciation de plus de 200 % depuis un an, et la progression de Tesla au cours des dernières années, impose un autre choix. La plus récente identification de ces titres est donc les « sept magnifiques ». Reste à voir combien de temps cette appellation tiendra la route.