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Dommages du verglas: les conséquences difficiles à évaluer

Dominique Talbot|Publié le 14 avril 2023

Dommages du verglas: les conséquences difficiles à évaluer

Pendant et après la tempête, nul était le besoin de marcher très longtemps dans les rues de la métropole et de ses environs pour constater le nombre important de véhicules et bâtiments endommagés par des arbres tombés. (Photo: Getty Images)

Il faudra attendre encore trois à quatre semaines avant d’avoir un portrait plus juste de la valeur des dégâts causés par la tempête de verglas du 5 avril dans le sud de la province, selon le Bureau d’assurances du Canada.

Mais du côté de Desjardins, on indique qu’« à ce jour, nous avons très peu de réclamations du côté des entreprises et celles que nous traitons sont davantage liées à des dommages aux bâtiments qu’aux véhicules », dit la porte-parole Valérie Lamarre.

Rappelons que la tempête du 5 avril a privé de courant plus d’un million de Québécoises et de Québécois, certains pendant plusieurs jours. À Montréal seulement, le service 311 de la Ville a reçu plus de 900 demandes pour des arbres tombés et plus de 4500 pour des branches effondrées.

À titre informatif, les compagnies d’assurances avaient reçu plus de 700 000 demandes d’indemnisation après la crise du verglas de 1998, pour une valeur de plus de 1,4 milliard.

Dure épreuve pour certaines entreprises…

Même si la tempête de la semaine dernière est loin d’être comparable à celle d’il y a 25 ans, on sait aussi que de nombreux restaurants ont perdu d’énormes quantités de nourriture en raison des pannes. Sans compter les pertes d’exploitation.

Dans leur cas, les compagnies d’assurances devraient couvrir l’essentiel de leurs pertes. Du côté de Desjardins, on avance que « la très vaste majorité de nos contrats en assurance des entreprises comportent une garantie qui peut s’appliquer au type de pertes dont il est question ici (soit la nourriture) », explique Valérie Lamarre.

Cette dernière ajoute que « cette garantie couvre les pertes ou dommages matériels, causés notamment par une variation de température résultant d’une interruption de services, aux marchandises qui se trouvent sur les lieux assurés. L’interruption doit avoir été causée par un risque couvert, comme le verglas ». 

« On est couvert pour la perte de revenus, si on a acheté cette protection », précise quant à lui Louis Cyr, courtier d’assurance agréé.

Cependant, la mécanique de remboursement peut s’avérer complexe, dit M. Cyr, dépendamment si les pertes peuvent être récupérées ou non à un autre moment. Ou si une entreprise doit cesser sa production, ou quitter temporairement son local. Mais dans le cas d’un restaurant, par exemple, il est acquis que les pertes de la fin de semaine pascale ne pourront être reprises plus tard, puisque dans ses opérations courantes, les repas vendus dans les semaines suivantes l’auraient été de toute façon.

« Une bonne police bien montée va couvrir les frais d’exploitation. Mais c’est optionnel. Une police d’assurance moins bien montée va s’arrêter à la bâtisse et le reste ne sera pas couvert », prévient Louis Cyr.

… et pour les particuliers ?

Pendant et après la tempête, nul était le besoin de marcher très longtemps dans les rues de la métropole et de ses environs pour constater le nombre important de véhicules et bâtiments endommagés par des arbres tombés. 

Ça vous est arrivé ? Pour votre véhicule, ce type de dommage n’est pas inclus dans le contrat de base. « Vous avez besoin de la protection pour les accidents sans collision », souligne Line Crevier, responsable des affaires techniques au Bureau d’assurance du Canada. « C’est la même protection, si vous voulez, qu’un bris de pare-brise. C’est très largement offert », ajoute Mme Crevier, qui rappelle que la seule assurance à laquelle il est obligatoire de souscrire est la responsabilité civile.

Ce n’est pas tout à fait la même chose pour votre maison ou tout autre bâtiment. « Très généralement, dit Mme Crevier, c’est couvert par le contrat de base. Une chute d’objet, un arbre, en fait partie. Ça serait vraiment exceptionnel que des gens n’aient pas de couverture pour ça. »

Si un arbre tombé sur votre maison a créé une ouverture laissant entrer la pluie, ne vous inquiétez pas. « Si c’est vraiment le même événement, si la cause de l’infiltration est l’arbre qui est tombé sur la maison, ça sera couvert. […] Par conte, s’il y a infiltration d’eau trois jours plus tard et que rien n’a été fait entretemps, c’est autre chose », prévient Line Crevier, qui rappelle qu’il est impératif de communiquer avec son assureur le plus rapidement possible après un dommage.

Et si c’est l’arbre du voisin qui est tombé chez vous, c’est votre assureur qui va payer. « Votre assureur peut prendre un recours contre le voisin, ce qu’on appelle de la subrogation. Mais dans le cas d’une tempête comme celle de la semaine dernière, prouver que c’est la faute du voisin si l’arbre est tombé, par manque d’entretien, par exemple, sera difficile. »

– Avec les informations de La Presse canadienne