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Épargner pour la retraite ou pour une urgence?

Morningstar|Publié le 09 mai 2023

Épargner pour la retraite ou pour une urgence?

Il est prudent de vous fixer pour objectif une certaine somme d’argent qui vous procure une protection pendant un laps de temps raisonnable en cas d’urgence. (Photo: 123RF)

Bien qu’il y ait plus de Canadiens que jamais qui cotisent à leur REER, la relation des Canadiens à l’argent demeure tendue. À tel point qu’un Canadien sur quatre ne serait pas en mesure de faire face à une urgence de 500$, a dévoilé une étude de Statistique Canada en février dernier.

Voici quelques suggestions et stratégies pour aider à déterminer chaque priorité d’épargne entre l’épargne et la retraite:

Choisir entre un fonds d’urgence et un pécule

Wilmot George, vice-président de la planification fiscale, de la retraite et successorale à Gestion mondiale d’actifs CI, identifie certains facteurs essentiels à considérer si vous vous demandez où affecter l’argent de son épargne.

Trouvez votre point de départ: un facteur essentiel à considérer est l’argent dont vous disposez déjà pour une priorité ou l’autre. «Si vous n’êtes pas proche de votre cible d’épargne d’urgence, peut-être que c’est un bon placement pour vos flux de trésorerie, dit-il. Si vous l’êtes, continuez peut-être à financer votre retraite pour vous assurer des habitudes d’épargne cohérentes, et commencez à vous rattraper pour votre épargne d’urgence le mois suivant, selon le revenu que vous vous attendez à toucher lors des mois qui suivront.»

Créez un plan pour vos fonds excédentaires futurs: soyez judicieux dans l’utilisation de tout gain ou profit soudain qui pourrait se présenter. M. George recommande d’utiliser tout paiement forfaitaire inattendu — reçu sous forme de bonus, de cadeau, d’héritage ou de remboursement de prêt — pour garnir votre épargne.

Maximisez vos cotisations d’employeur: cotisez assez d’argent à votre REER pour toucher intégralement la part patronale. «Les cotisations de contrepartie d’un employeur sont une excellente façon de maximiser votre revenu, dit M. George. Ce qui est important, à supposer que votre revenu et vos dépenses vous le permettent, est de maximiser la cotisation complémentaire quand celle-ci est offerte.»

Ensuite, trouvez le meilleur moyen de faire croître cette cotisation. «Une fois la somme versée, travailler en collaboration avec un professionnel de la finance peut aider à définir des taux de rendement optimaux selon votre tolérance au risque et vos objectifs de placement», note-t-il.

Considérez des options de financement alternatives: si vous n’avez pas d’épargne d’urgence et qu’une urgence surgit, il est utile d’avoir une idée de la manière dont cette urgence sera financée. «Va-t-on demander à papa et maman de participer, ou faudra-t-il une ligne de crédit ou une carte bancaire?», demande-t-il. S’il vous faut contracter un emprunt, assurez-vous que vous en connaissez le taux d’intérêt.

La taille de l’épargne d’urgence

Il est prudent de vous fixer comme objectif une certaine somme d’argent qui vous procure une protection pendant un laps de temps raisonnable en cas d’urgence. La période le plus souvent suggérée est de trois à six mois. La meilleure stratégie, affirme M. George, est de s’employer avant tout à pouvoir «faire face aux dépenses urgentes (une dépense inattendue pour la voiture, un appareil ménager ou des réparations domiciliaires), puis à définir combien d’argent avez-vous besoin en cas de perte de revenu.»

Économiser graduellement au fil du temps peut rendre ces cibles plus atteignables et plus gérables, ajoute-t-il.

Les sources de revenus moins évidentes

«Comme outil de financement d’un fonds d’urgence, nous nous tournons souvent vers le revenu de l’emploi ou du travail autonome», dit M. George, ajoutant qu’il y a d’autres sources dans lesquels puiser en cas d’urgence. Par exemple:

  • Les cadeaux en espèces
  • Les héritages
  • Les remboursements fiscaux
  • La vente de certains actifs (un véhicule, des bijoux ou des meubles
  • Les flux de trésorerie disponibles une fois qu’une dette est remboursée.

On pourrait penser que pour certains individus, choisir entre les deux options implique de privilégier l’une par rapport à l’autre. Il n’y a pas de conseils infaillibles qui s’appliquent à tout le monde dans ce type de situation. C’est une décision très personnelle qui est fonction des circonstances. «Les montants de revenus disponibles, les flux de trésorerie excédentaires, les montants existants dans les divers segments de son épargne, les cotisations de contrepartie de l’employeur et d’autres sources jouent un rôle dans la détermination de ce qui est le plus logique pour un individu ou une famille», dit M. George.

Il y a aussi la situation bien réelle où certaines dépenses, si elles ne sont pas assurées, peuvent impacter directement la capacité ultérieure de financer sa retraite.