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Investissement: pourquoi vous devriez oublier le court terme

Institut de planification financière|Publié le 22 janvier 2021

EXPERT INVITÉ. On ne devrait pas se préoccuper des corrections à court terme: le temps arrangera les choses.

EXPERT INVITÉ. Pour les investisseurs, l’année 2020 a été un grand test. Au plus fort de la correction du printemps dernier, les principaux indices boursiers avaient chuté de plus de 30%. Certains jours, la baisse dépassait même les 10%. Les médias annonçaient une catastrophe financière pouvant affecter le bas de laine des Québécois! L’anxiété était à son paroxysme. De nombreux investisseurs ont liquidé leurs investissements pour limiter les pertes. Certains voyaient même leur avenir compromis.

Pourtant, selon Morningstar, l’indice S&P 500, qui représente 500 des plus grandes entreprises américaines, a terminé l’année 2020 avec une performance de 16%, alors que l’indice S&P/TSX, qui représente la bourse canadienne, a quant à lui engendré un gain de 4%. C’est donc dire que la majorité des investisseurs qui n’ont pas modifié leur stratégie de placement ont vu un rendement positif en 2020.

Bien sûr, certains secteurs de l’économie comme le tourisme subissent les contrecoups de la pandémie, mais d’autres ont su bien tirer leur épingle du jeu. Ceci m’amène à aborder quelques règles d’or en investissement.

 

Les corrections font partie de l’équation

La première règle est que si vous êtes stressé par ce qui se passe à court terme, les marchés boursiers ne sont peut-être pas pour vous. En effet, de nombreuses corrections ont eu lieu dans l’histoire et d’autres suivront. Malheureusement, certains, pris de panique, ont liquidé leurs investissements avant le rebond qui s’est amorcé dès la fin mars en 2020. Ils ont donc essuyé des pertes qui auraient été, on le sait maintenant, récupérées.

À moins d’être très jeune, vous vous souvenez sûrement de la correction des années 2008-2009, de la bulle technologique du début des années 2000 ou du krach de 1987. Ces corrections ont toutes une chose en commun : elles ont été suivies d’un rebond. Pas aussi rapides qu’en 2020, mais les redressements ont tout de même suivi.

Une récente étude nous apprend qu’entre 1929 et 2018, les marchés baissiers aux États-Unis ont duré en moyenne 1,4 année (baisse de 41%) alors que les marchés haussiers ont duré 9,1 années (hausse de 480%).

Ce qui est étonnant, c’est que les corrections ne sont habituellement pas liées aux profits des sociétés, à une statistique pertinente comme le taux de chômage ou à un énoncé budgétaire quelconque. Inutile donc d’essayer de les prévoir.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on ne devrait pas se préoccuper des corrections à court terme: le temps arrangera les choses.

 

Diversification

Malgré ce que certains peuvent prétendre, il est impossible de prédire l’avenir. Sinon, nous aurions tous investi dans Google, Microsoft ou Tesla à leurs débuts! Mais gager sur un titre ou un secteur de l’économie est un exercice dangereux. Imaginez si, à l’inverse, vous aviez investi tous vos REER dans une compagnie qui déclare ensuite faillite…

Que vous soyez un investisseur autonome ou que vous demandiez conseil à un planificateur financier, la seconde règle est donc de diversifier par classe d’actifs, ce qui vous protégera à long terme. Je comprends que l’appât du gain peut nous motiver, mais il y a une différence entre investir à long terme et vouloir s’enrichir facilement. J’ai appris il y a longtemps qu’il n’y a pas « d’argent gratuit à faire ». Si c’était le cas, tout le monde serait millionnaire.

N’oubliez pas que votre portefeuille de placement doit être aligné avec vos objectifs, votre tolérance au risque et votre horizon temporel (Quand aurez-vous besoin de votre épargne?) et qu’une stratégie d’investissement qui était solide en janvier 2020 devrait en théorie être aussi solide à n’importe quel moment de l’année, peu importe les cours boursiers.

 

Oubliez le court terme, le long terme fera son travail

La morale de cette histoire c’est que nous avons eu la démonstration en 2020 que le court terme ne devrait aucunement influencer nos décisions en matière d’investissement, si l’objectif est à long terme bien entendu. C’est vrai que de voir son relevé de placement baisser rapidement peut être traumatisant, mais rassurez-vous, l’histoire s’est toujours répétée jusqu’à maintenant.

André Lacasse, Pl. Fin., MBA