Compte tenu de l’exacerbation actuelle des tensions géopolitiques et de l’essor de la cybercriminalité, M. Sekera prédit que davantage de sociétés et d’individus vont accorder une priorité au respect de la vie privée et à la sécurité. (Photo: 123RF)
Avec l’inflation qui fait toujours rage, l’incertitude qui règne sur les taux d’intérêt et l’angoisse qui plane sur la crise bancaire, certains investisseurs peuvent rechercher une certaine forme de clarté dans les marchés. Voici donc trois tendances à observer à long terme, dès maintenant.
1. La transition vers les véhicules électriques
Seth Goldstein, président du comité des services de recherche Morningstar sur les véhicules électriques, prévoit que ces véhicules constitueront, d’ici 2030, 30 % de toutes les ventes de nouvelles voitures dans le monde. Alors que les grands constructeurs sont ceux qui ont tendance à attirer le plus l’attention des médias et des investisseurs, la transition vers les véhicules électriques présente un potentiel pour les sociétés dans toute la chaîne d’approvisionnement.
Heureusement pour les investisseurs canadiens, alors que le lithium est un élément essentiel dans la composition des batteries et que la demande pour cette ressource est importante, il y a une société locale qui occupe une bonne position dans la chaîne logistique pour profiter de ce secteur de croissance à long terme : la Vancouvéroise Lithium Americas (LAC).
Elle est le choix préféré des producteurs de lithium dans le monde entier et elle a trois projets en développement qui devraient commencer leur production cette année : Cauchari-Olaroz et Pastos Grandes, des ressources de saumure en Argentine, et Thacker Pass, une ressource d’argile au Nevada.
Morningstar prévoit que ces projets produiront environ 150 000 tonnes métriques de lithium par an d’ici la fin de la décennie. Comme l’explique Seth Goldstein, alors que la croissance de la demande dépassera l’offre au cours des années à venir, le prix du lithium restera probablement bien supérieur aux prévisions à long terme de 12 000 $US la tonne jusqu’en 2030.
Une autre société canadienne bien positionnée pour profiter de la transition vers les véhicules électriques est Magna International (MG), grand fabricant de pièces et de systèmes automobiles établi en Ontario.
Sa polyvalence commerciale met Magna International dans une catégorie à part, puisqu’un grand nombre de ses pairs se concentrent exclusivement sur un secteur particulier de la production automobile. Par ailleurs, Magna a presque la capacité de concevoir, d’élaborer, de fournir et d’assembler des véhicules elle-même, selon l’analyste Richard Hilgert. L’entreprise reçoit aujourd’hui une cote de cinq étoiles et l’action se négocie à un rabais de 31 %.
2. La technologie médicale
Une autre tendance de croissance à long terme identifiée par le stratège en chef du marché américain pour Morningstar, Dave Sekera, est la technologie médicale.
La croissance de la technologie médicale présente un potentiel particulier au Canada, où le groupe d’âge des plus de 65 ans a augmenté de 18,3 % entre 2016 à 2021, alors que le groupe de 15 à 64 ans a augmenté de 2,5 %.
Bausch & Lomb (BLCO), une société des soins de la vision établie au Québec, devrait bénéficier du vieillissement de la population canadienne. Les revenus de la société proviennent de trois vecteurs commerciaux : les verres de contact, les instruments chirurgicaux et les produits pharmaceutiques utilisés pour traiter des problèmes oculaires. Comme l’écrit l’analyste d’actions de Morningstar, Keonhee Kim, « les facteurs macroéconomiques, notamment le vieillissement de la population, la prévalence de plus en plus importante de la myopie et une combinaison favorable de produits interviendront comme des facteurs positifs pour l’entreprise. »
Alors qu’un nombre croissant de clients modernise les matériaux des verres de contact, leur type et leur mode d’utilisation (à remplacer tous les jours ou réutilisables), Bausch & Lomb devrait profiter d’une tarification plus élevée et de marges plus élevées, explique Mme Kim. Les actions de Bausch & Lomb sont actuellement sous-valorisées et se négocient à un rabais de 33 %.
3. La cybersécurité
Une autre tendance de croissance à laquelle le stratège en chef du marché américain pour Morningstar, Dave Sekera, suggère que les investisseurs s’intéressent est celle de la technologie de la cybersécurité.
Compte tenu de l’exacerbation actuelle des tensions géopolitiques et de l’essor de la cybercriminalité, M. Sekera prédit que davantage de sociétés et d’individus vont accorder une priorité au respect de la vie privée et à la sécurité. En fait, compte tenu des coûts qu’entraîne une attaque de rançongiciel en termes de finances et de réputation, M. Sekara perçoit la cybersécurité comme « un de ces secteurs dans lesquels la direction, même lors d’une récession ou d’un repli économique, a peu de chance de réduire les coûts. »
Et il y a une société canadienne qui se singularise par son potentiel unique à profiter à la fois des tendances à long terme dans la cybersécurité et dans l’automatisation des véhicules.
BlackBerry (BB), qui était autrefois connu dans la fabrication de téléphones intelligents, se concentre désormais sur des communications sécurisées à tous les niveaux dans les domaines de l’automobile, des pouvoirs publics et des soins de la santé. « BlackBerry s’est positionné dans des marchés à croissance rapide qui bénéficient de tendances à long terme vers la sécurité et la connectivité », explique William Kerwin, analyste chez Morningstar.
Bien que BlackBerry soit confronté à une concurrence féroce dans le secteur de la cybersécurité, notamment de géants comme Microsoft et Symantec, la firme a maintenu sa forte présence dans le marché. Alors que la société affectera moins de revenus de ses ventes à ses frais d’exploitation pendant les années qui s’annoncent, Morningstar anticipe une amélioration des marges de BlackBerry. Les actions de la société se négocient actuellement à un rabais de 20 %.