La comédienne Jacynthe René n'attend plus que les maisons de production lui confient des rôles pour gagner sa vie. ...
La comédienne Jacynthe René n’attend plus que les maisons de production lui confient des rôles pour gagner sa vie. Elle a créé le sien : entrepreneure.
Quel est le lien entre la comédienne et votre entreprise Maison Jacynthe ?
Après mon rôle dans la série Diva [diffusée de 1997 à 2000, à TVA], j’ai vécu mon premier long arrêt de travail qui a duré au moins cinq ans. On m’avait conseillé d’attendre un rôle de «brune». En attendant ce rôle (Au nom de la loi), je refusais les autres. Au cours d’un deuxième long «congé», entre 2008 et 2014, où je voulais rester à la maison avec mes jeunes enfants, j’ai commencé à m’intéresser aux produits de beauté naturels, à l’alimentation et au bien-être. En 2013, j’ai lancé mon site web afin de partager mes découvertes. Un an plus tard, j’ai commencé à proposer mes soins fétiches sans penser à créer une entreprise. Au départ, j’en avais quatre. Aujourd’hui, j’en compte près de 150 que je vends en ligne, dans mes cinq boutiques ainsi que dans plus de 180 points de vente au Québec.
Qu’est-ce que ce nouveau rôle d’entrepreneure a changé dans votre vie ?
L’époque où je vivais à l’aide de mes trois marges de crédit est derrière moi. Ça fait trois ans que j’ai un salaire stable. En 2015, j’ai acheté, pour la première fois, un manteau neuf à un de mes fils ; j’en pleurais.
Êtes-vous dépensière ?
Pas vraiment. Quand on doit faire attention à ce qu’on dépense, on comprend mieux la valeur des biens. On évite de gaspiller. J’ai régulièrement fréquenté les ventes de garage où je pouvais trouver des biens et des articles très utiles… et à bon prix. Il m’arrive toutefois d’avoir des coups de coeur, et là, c’est plus fort que moi, j’achète.
Des exemples de coups de coeur ?
À 24 ans, j’ai acheté ma première maison à Montréal. Peu de temps après, j’achetais une deuxième maison en bordure du lac Champlain. Je me disais que mes deux labradors pourraient y nager. C’étaient deux maisons pour lesquelles j’avais instantanément craqué.
Pourquoi en parlez-vous au passé ?
J’ai dû les vendre, il y a dix ans, afin de rééquilibrer mes finances. J’avais déjà dû les réhypothéquer dans les périodes où je n’avais pas de contrat comme comédienne. Au moins, une de ces deux ventes s’est traduite par un bon profit. J’ai reçu presque le double de ce que j’avais payé pour la maison de Montréal. Mais si je pouvais les racheter aujourd’hui, j’en serais bien heureuse.
Maintenant que votre situation financière se porte mieux, dans quoi dépensez-vous le plus votre argent ?
Dans les épiceries. Je suis loin de m’en tirer avec 75 dollars par semaine pour ma famille. Mon panier d’épicerie me coûte aisément de trois à quatre fois plus cher que ça ! Mon frigo déborde de fruits et de légumes, je suis végétarienne. Je vais régulièrement dans les épiceries fines et les boutiques d’aliments naturels. Même pour mes trois fils qui mangent de tout, je fais attention de sélectionner les meilleures pièces de viande.