Comment la championne olympique Sylvie Bernier a bâti sa sécurité financière?
Claudine Hébert|Édition de la mi‑juin 2024Sylvie Bernier (Photo: courtoisie)
LE FRIC ET MOI. En affaires tout comme sur le tremplin, qui lui a permis, en 1984, de devenir la toute première athlète féminine du Québec à remporter une médaille d’or aux Jeux olympiques dans cette discipline, Sylvie Bernier mise sur la constance. Et ça paye!
Pourquoi la constance est-elle votre meilleur investissement ?
Tout a commencé à l’âge de sept ans. Mon médecin de famille m’a fortement encouragée à pratiquer un sport afin que je puisse surmonter mon asthme sévère. D’où mes débuts au plongeon et ma détermination, dès mes premiers sauts, à observer une constance à l’entraînement. Cette philosophie a changé le cours de ma vie. Elle m’a non seulement propulsée sur la plus haute marche du podium olympique à Los Angeles à l’âge de 20 ans, mais elle guide mes décisions encore aujourd’hui. Jumelée à mon mode de vie, cette constance a aussi contribué à me guérir de l’asthme.
Comment cette constance s’est-elle poursuivie à votre retour de Los Angeles ?
Elle m’a aidée à garder les pieds sur terre. Avant même que je ne gagne l’or, ma décision était prise. Je prenais ma retraite sportive pour entreprendre mes études universitaires. Cependant, j’étais loin de m’imaginer l’ampleur du tourbillon médiatique à mon retour au Québec. Heureusement, j’ai été bien entourée. Pierre Lacroix est devenu mon agent. Quitte à refuser des contrats plus lucratifs, Pierre et moi avons convenu que je n’accepterais que des ententes à long terme. Trois ans au minimum. Je voulais me donner le temps de créer un lien, de me familiariser avec l’entreprise. Ma relation d’affaires avec le Groupe Investors a justement duré plus de 20 ans. Un partenariat qui m’a bien outillée en matière de planification financière.
Quelle est justement votre vision financière ?
Qu’il s’agisse de conférences, de contributions à la télé ou de mes rôles de présidente de tables sur les saines habitudes de vie, je suis une travailleuse autonome. Par conséquent, depuis l’âge de 20 ans, je bâtis ma sécurité financière. Dès mon premier contrat, j’essayais de verser près du quart de chacun de mes chèques dans divers placements. En moins de cinq ans, j’effectuais un dépôt sur l’achat d’un condo. Trois ans plus tard, je l’ai revendu pour acheter, avec mon conjoint, une maison sur la Rive-Nord de Montréal, où nous avons élevé nos trois filles. D’ailleurs, nous l’habitons toujours.
En matière de placements, qu’est-ce qui vous attire ?
Plus de 80 % de mon portefeuille est composé d’actions de titres vedettes (« blue chip »). Je ne fais pas de spéculation. Je valorise des titres qui rapportent des dividendes. Outre l’argent, il y a aussi l’investissement dans ma santé qui m’interpelle beaucoup. Dans mes conférences, je compare régulièrement le REER « financier » avec le REER « santé ». C’est bien d’épargner pour notre retraite, mais investir dans notre santé en intégrant un mode de vie actif, une alimentation saine et un faible niveau d’endettement aide à réduire le stress et l’anxiété. À mes yeux, ils sont là, les placements les plus payants!
Malgré votre constance, succombez-vous parfois à de petites folies dépensières ?
J’avoue qu’en matière d’équipement de sport et de loisirs, je craque. La facture peut parfois dépasser les 5000 $ par année. Ce qui fait écarquiller les yeux de mon conjoint. J’aime être bien équipée pour conserver mes accessoires longtemps. J’en profite pour encourager des marques québécoises. Mon maillot de bain est signé Émilie Heymans (elle aussi médaillée olympique en plongeon) et mon vélo, c’est un Argon 18.