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LE COURRIER DE SÉRAFIN est une rubrique qui présente deux fois par semaine la question en finances personnelles d’un utilisateur, suivie de la réponse de Sérafin, intelligence artificielle spécialisée en finances personnelles québécoises. Le tout est accompagné d’un commentaire de validation ou un complément par un professionnel financier.
«Mon conseiller a mentionné la possibilité d’utiliser l’assurance vie comme véhicule de placement. Comment cela fonctionne?»
Les réponses de Sérafin
Comprendre comment utiliser l’assurance vie comme véhicule de placement nécessite une exploration des aspects de cette approche financière. Voyons cela en détail, en considérant les différents types d’assurance vie offerts, les avantages fiscaux et les stratégies à adopter au Québec.
Assurance vie entière: l’assurance vie entière, également connue sous le nom d’assurance vie permanente, offre une couverture à vie garantie aussi longtemps que les primes sont payées. Les polices d’assurance vie entière comprennent souvent une composante d’épargne, appelée valeur de rachat, qui grandit avec le temps à un taux spécifié.
Assurance vie universelle: l’assurance vie universelle est également une forme d’assurance vie permanente. Cependant, elle offre plus de flexibilité que l’assurance vie entière. Avec une assurance vie universelle, vous pouvez modifier le montant des primes et les montants de couverture dans certaines limites. Ce type d’assurance comprend aussi une valeur de rachat qui peut varier en fonction des choix d’investissement au sein de la police.
Les gains dans la valeur de rachat de votre police vont croître sans être imposés année après année, ce qui permet une accumulation de richesse plus rapide. De plus, en cas de nécessité, vous pouvez réaliser des retraits ou emprunter sur cette valeur de rachat de manière fiscalement avantageuse, offrant une source de liquidité avec peu ou pas de conséquences fiscales.
Au-delà de l’aspect investissement, l’assurance vie est un pilier de la planification successorale. Elle permet de transmettre une somme considérable à vos bénéficiaires hors du processus de succession, souvent exempt d’impôt. C’est un moyen efficace de préserver votre héritage et de veiller à ce que vos proches soient pris en charge sans les contraintes fiscales souvent associées à la transmission de biens.
L’accumulation de valeur de rachat dans une police d’assurance vie peut aussi servir de complément aux revenus de retraite. Cette approche offre non seulement une source de revenus supplémentaire, mais peut également présenter des avantages fiscaux intéressants, alignant ainsi votre stratégie de retraite avec vos objectifs financiers à long terme.
En résumé, considérer l’assurance vie comme une option d’investissement va au-delà de la simple protection des bénéficiaires en cas de décès. Elle représente une stratégie de gestion du patrimoine et de planification fiscale, assurant un équilibre entre la croissance de votre patrimoine, la minimisation de votre charge fiscale, et la préparation de votre héritage. Vous devez toutefois choisir le produit d’assurance vie qui correspond le mieux à vos objectifs individuels et l’utiliser astucieusement dans le cadre d’une planification financière globale.
Réponse de Jean-Philippe Gilbert-Tremblay, conseiller en sécurité financière
L’assurance vie peut être un outil d’épargne efficace sous certaines conditions: avoir un besoin d’assurance et avoir maximisé les cotisations dans nos REER, CELI, REEE et autres véhicules fiscaux disponibles.
Ce concept a été initialement développé aux États-Unis, où les avantages fiscaux diffèrent. Pour pallier ce manque, des stratégies ont été élaborées pour épargner à l’abri de l’impôt.
Prenons l’exemple de Jean, âgé de 35 ans, gagnant un salaire annuel modeste de 50 000 $. Il doit choisir entre verser 200 $ par mois dans une assurance vie ou dans un placement.
Imaginons que Jean souscrive une assurance vie universelle de 250 000 $ auprès d’un assureur réputé, optimisée pour générer de la valeur. Étant non-fumeur et en excellente santé, ce qui le place dans une position favorable par rapport à de nombreux Québécois, il aurait accumulé près de 120 000 $ en fonds dans sa police d’assurance à un taux de rendement de 5% d’ici ses 65 ans. En cas de décès à cet âge, les 250 000 $ versés à son bénéficiaire représenteraient un rendement de 7,33%. Cependant, s’il décide de récupérer les fonds de sa police, son rendement total équivaudra plutôt à 3,2%.
Ainsi, le rendement de l’assurance vie est inférieur à celui de nombreux placements garantis disponibles actuellement. C’est une solution hybride qui combine la nécessité d’une assurance vie avec l’investissement discrétionnaire de l’argent excédentaire dans l’espoir d’un gain intéressant. Il convient de rappeler que l’assurance comporte des coûts et que le rendement n’est pas calculé sur l’intégralité des 200 $ versés dans notre exemple.
D’autre part, en cotisant 200 $ par mois dans un REER, Jean économiserait potentiellement 673 $ d’impôt par an. Avec un rendement hypothétique de 5% par an et en investissant son remboursement d’impôt dans un CELI, Jean aurait accumulé, à l’âge de 65 ans, 163 739 $ dans son REER et 46 949 $ dans son CELI, totalisant ainsi des actifs d’épargne de 210 688 $.
Cependant, dans un placement traditionnel, il n’aurait pas les 250 000 $ versés en cas de décès pendant la phase d’accumulation, à moins d’atteindre un certain nombre d’années d’accumulation.
En conclusion, il convient d’être prudent lorsque quelqu’un suggère l’assurance vie comme moyen d’épargner. Souvent, une alternative fiscalement avantageuse en épargne serait plus bénéfique. L’assurance vie en tant que véhicule d’épargne est surtout destinée à ceux qui ont déjà épuisé toutes les autres options d’épargne fiscalement avantageuses.
Vous avez d’autres questions de finances personnelles? Allez les poser à Sérafin et, qui sait, vos interrogations seront peut-être publiées ici!