CHRONIQUEUR INVITÉ. La société PhamaCielo pourra produire une grande quantité d'huile de cannabis médical...
CHRONIQUEUR INVITÉ. La société PhamaCielo* pourra produire une grande quantité d’huile de cannabis médical de première qualité à un coût de production qui est 20 fois plus bas qu’au Canada. Vous avez bien lu : à un coût 20 fois plus bas qu’au Canada.
Comment est-ce possible, vous demandez-vous.
C’est qu’une part importante des coûts de production du cannabis canadien est liée aux coûts de l’énergie (forte luminosité, chauffage en hiver, etc.) et à l’irrigation. PharmaCielo a son siège social au Canada, mais ses installations de production sont localisées en Colombie. Près de la ligne équatoriale, le jour, il y a 12 heures d’intense soleil et, la nuit, l’altitude des montagnes où PharmaCielo est localisée permet une fraîcheur naturelle et idéale à la croissance des plantes.
Ce climat est le même 12 mois par année. L’irrigation se fait aussi naturellement par les pluies qui sont abondantes. C’est d’ailleurs pour ces motifs que la Colombie est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de fleurs.
Il est bien évident que la mondialisation du cannabis médical favorisera les producteurs de qualité et à faibles coûts.
De quel potentiel de marché parle-t-on ?
Le cannabis médical devrait connaître une croissance fulgurante et planétaire.
Parmi les médicaments les plus fréquemment utilisés se trouvent ceux qui traitent les troubles du sommeil et de l’anxiété, de même que les médicaments visant à réduire la douleur ou les nausées. Que ce soit pour atténuer les symptômes désagréables liés au Parkinson et à certains cancers, le champ d’application du cannabis médical est impressionnant. Actuellement, peu de médecins le prescrivent. Cela s’explique notamment par le peu d’études cliniques qui en ont officiellement confirmé l’efficacité. La situation est toutefois sur le point de changer. Depuis la légalisation, des millions de dollars ont été dirigés vers les recherches cliniques, et c’est prometteur.
Notons que le cannabis médical est déjà légalisé dans plus de 20 pays, dont plusieurs nations riches comme la Suisse, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, le Mexique et, évidemment, le Canada. Aux États-Unis, il est légal dans plus de 30 États, ce qui représente plus de 60 % de la population américaine. On le voit, beaucoup de monde et de richesse pourrait s’intéresser au cannabis médical.
Côté déploiement, PharmaCielo possède déjà sa clinique virtuelle de cannabis médical, qui compte plus de 100 000 patients, alors que, dans son dernier rapport annuel, Canopy n’avait pas encore atteint ce niveau. Les dirigeants de la société ont récemment annoncé un partenariat pour exporter au Mexique. Le plan d’affaires vise aussi les États-Unis, le Canada et l’Europe.
N’y a-t-il pas des risques ?
C’est vrai, la Colombie a été l’épicentre du commerce de cocaïne et d’une guerre de narcotrafiquants jusque dans les années 1990. Par contre, depuis 25 ans, la situation s’est grandement améliorée sur les plans économique, social et politique. La Colombie est maintenant un des pays d’Amérique latine les plus stables et les plus prospères. De plus, le gouvernement appuie les initiatives de PharmaCielo, notamment ses projets d’exportation. D’autre part, les Colombiens ont une grande expertise dans la croissance des plantes à fleurs, notamment sur les méthodes naturelles et biologiques pour protéger la production. Une expertise que PharmaCielo a transférée à la production de cannabis.
Et l’évaluation ?
PharmaCielo (PCLO) se négocie à 7,48 $ l’action (au moment d’écrire ces lignes), pour une capitalisation boursière de l’ordre de 0,7 milliard de dollars. C’est une valorisation très basse comparée à son potentiel et aux principaux joueurs de l’industrie. Seulement en considérant le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) prévu pour 2020 pour les opérations en Colombie et la récente entente au Mexique, on dépasse les 2 $ l’action. Le prix de l’action est bas, à moins de 5x le BAIIA de 2020. À titre comparatif, le prix des autres producteurs de marijuana est à 20x le BAIIA prévu pour 2020. Pendant ce temps, l’action de Canopy Growth, le leader mondial, se négocie à un prix de 57,18 $, et sa capitalisation boursière s’élève à près de 21 G $. Pourtant, son BAIIA prévu pour 2020 est au même niveau que celui de PharmaCielo, à 2 $ l’action. Le prix de PharmaCielo est beaucoup plus bas malgré ses bas frais d’exploitation et sa capacité de production, laquelle devrait à ce moment dépasser celle de Canopy.
En conclusion
PharmaCielo est en Bourse depuis le 18 janvier 2019. Bien que son prix ait rapidement augmenté, le titre a encore beaucoup de potentiel. La localisation de la production et l’expertise locale dans la croissance et la protection des plantes à fleurs font de la société un producteur de cannabis médical d’envergure avec de faibles coûts. Et pour les investisseurs préoccupés par les risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), PharmaCielo est bien positionnée. C’est une entreprise très peu énergivore. Ses employés sont parmi les mieux traités de la région et la gouvernance est assurée par un CA très crédible.
Aux multiples auxquels se négocie l’action, le potentiel semble élevé, et les risques, proportionnés. Il faut par contre savoir qu’en Bourse, l’industrie affiche une forte volatilité.
*Divulgation : Richard Guay détient une position dans le titre.