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Les favoris de deux experts

Dominique Beauchamp|Édition de la mi‑novembre 2020

FNB THÉMATIQUES. Comment s'y retrouver dans un océan de centaines de fonds négociés en ...

FNB THÉMATIQUES. Comment s’y retrouver dans un océan de centaines de fonds négociés en Bourse qui misent sur tant de tendances plus intrigantes les unes que les autres ? Deux pros à l’approche très différente ont bien voulu partager des choix qu’ils jugent attrayants, à condition que les investisseurs les utilisent à bon escient dans un portefeuille bien diversifié.

Les choix de David Kletz

Chez Forstrong Global Asset Management, les FNB thématiques font partie de la section «occasions», qui peut atteindre jusqu’à 25 % des portefeuilles de fortunes privées. Ces fonds doivent offrir un élément de diversification et faire profiter le portefeuille de tendances lourdes à long terme. «Nous préférons les tendances séculaires qui conviennent à l’achat à plus long terme tout en gardant en tête que des périodes d’emballement peuvent justifier d’encaisser certains profits en cours de route», dit le gestionnaire David Kletz.

Le FNB KraneShares TR/CSI China Internet (KWEB) est l’un des élus parce qu’il offre la possibilité de participer à la croissance de la classe moyenne en Chine à long terme et à l’usage inégalé des appareils sans fil dans ce pays. «La cadence de cette industrie va forcément ralentir, mais à long terme, ce risque nous semble acceptable à assumer», indique le financier.

La prudence est de mise à court terme, par contre. Non seulement ce fonds s’est-il apprécié de 47 % depuis le début de l’année (en date du 31 octobre), mais la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine prend une nouvelle tournure et cible carrément des entreprises individuelles, telles que Huawei, TikTok et WeChat (Tencent). C’est certainement un candidat à acheter si son cours faiblit, ajoute David Kletz.

Ce gestionnaire propose aussi le FNB Global X Robotics & Artificial Intelligence (BOTZ), fort d’un actif de 1,6 milliard de dollars américains. Le fonds de 31 titres lancé en 2016 est mieux construit, mieux diversifié (42 % au Japon, 35 % aux États-Unis et 14 % en Suisse) et meilleur marché que d’autres FBN similaires au chapitre des frais (0,68 %).

À court terme, la faiblesse économique mondiale pourrait toutefois refroidir les dépenses des entreprises qui veulent avant tout renforcer leur bilan. BOTZ serait aussi une occasion s’il reculait en Bourse, estime David Kletz.

Les choix de Jeff Leung

(Photo: courtoisie)

Chez Wellington-Altus Private Wealth, l’équipe que dirige Jeff Leung analyse 3700 FNB en fonction d’une grille de 14 critères. Les FNB thématiques peuvent représenter de 5 % à 25 % de la portion en actions des portefeuilles équilibrés des clients de Wellington-Altus Private Wealth. Cette proportion dépend davantage de la tolérance au risque du client et de ses objectifs financiers que de la taille de ses avoirs.

Jeff Leung pointe le FNB Ark Innovation (ARKK) et son pendant en dollars canadiens Emerge ARK Global Disruptive Innovation (EARK) parce qu’ils débordent du seul secteur de la technologie et misent sur des avancées dans les domaines de la biotechnologie, de l’automatisation industrielle, de l’industrie financière et autres.

Le fonds géré activement tente de déterminer les entreprises au début de leur courbe de croissance qui sont susceptibles de créer ou de percer un marché dont la taille potentielle ou encore le point de bascule vers la rentabilité sont sous-estimés.

Le principal titre, Tesla, compte pour 10 % du fonds, suivi d’Invitae, Square, Crispr Therapeutics, Roku, 2U, Illumina, Photo Labs, Zillow Group et LendingTree.

Ce fonds pourrait contenir les prochains Apple et Amazon, croit Jeff Leung. «Il faut se rappeler qu’il a fallu des décennies avant qu’Apple ne devienne la société dominante qu’elle est aujourd’hui. Amazon a aussi énormément changé depuis son entrée en Bourse en 1997», dit-il.

Jeff Leung propose aussi le Fonds indiciel cybersécurité Evolve (CYBR), un service névralgique qui n’est pas prêt de passer de mode étant donné les dangers que pose l’explosion du télétravail, du commerce en ligne et de l’échange numérique et mobile de données et d’argent, pour les entreprises et les individus.

Le fonds de 55 titres, dont 70 % aux États-Unis, calque l’indice Solactive Cyber Security Index (en dollars canadiens). Il se classe bien dans le système quantitatif parce qu’il capte mieux les mouvements haussiers et recule moins lors des turbulences. Ainsi, ce FNB a perdu 11 % pendant la chute de 19 % du S&P 500 entre le 11 février et le 23 mars en 2020 et a rebondi de 66 % depuis (au 31 octobre). C’est mieux que le déclin de 33 % et le rebond de 55 % de son rival ETFMG Prime Cyber Security (HACK). «Ces périodes les plus troubles offrent l’occasion de tester la résilience des fonds et ainsi d’optimiser le portefeuille de nos clients», dit-il.