Les parents inquiets de la (future) santé financière des enfants
Dominique Talbot|Publié le 25 juillet 2023Selon un sondage de la TD, 65 % des parents estiment que leurs enfants ne sont pas outillés pour éviter les difficultés financières. (PHOTO : 123RF)
Déjà rudoyée par la hausse des prix des produits et de l’habitation au cours des dernières années, la confiance des consommateurs, notamment celle des parents, semble continuer de s’effriter.
C’est ce révèle un sondage mené par la Banque TD auprès de 1008 Canadiennes et Canadiens au cours des dernières semaines.
«Le contexte économique joue un grand rôle sur ces résultats. C’est le premier facteur en importance. Mais il y en a bien d’autres aussi», dit Marie Cacchione, vice-présidente de district à la TD.
Pour le Québec, on apprend notamment que 65% des répondants estiment que leurs enfants ne sont pas outillés pour éviter les difficultés financières qu’ils ont eux-mêmes rencontrées à l’âge adulte. De ce fait, 46% avouent penser régulièrement à l’avenir financier de leur enfant.
À la lecture des résultats, difficile de ne pas remettre de l’avant la question de l’enseignement de l’économie et de la gestion des finances personnelles dans les écoles. Surtout que 88% des parents québécois interrogés affirment qu’ils et elles se sentiraient plus rassurés si leurs enfants acquéraient des connaissances financières avant l’adolescence.
Selon Marie Cacchione, ce n’est pas enseigné suffisamment dans nos écoles. «C’est une priorité. Il faut en parler encore et encore. Les parents ont un rôle à jouer pour parler de budget et d’épargne, mais il faut aussi que l’on puisse les appuyer. […] S’il pouvait y en avoir plus [de cours à l’école], personne ne se plaindrait d’avoir plus de connaissances et d’éducation financière.»
D’ailleurs, plus de la moitié des répondants (54%) avouent avoir commis des erreurs financières dans leur vie en raison d’un manque d’éducation en la matière alors qu’ils étaient plus jeunes. De ce fait, 67% des parents québécois confient ne pas se sentir bien préparés pour soutenir l’éducation financière de leurs enfants à la maison.
Les chiffres dans les autres provinces sur les mêmes questions se rapprochent sensiblement de ceux du Québec.
Et alors que seulement 29% des parents disent parler chaque semaine de finances personnelles, ils sont respectivement 73% et 72% à croire que l’établissement d’un budget et l’épargne sont les deux notions financières que les enfants devraient apprendre à l’heure actuelle.
«Il n’est jamais trop tôt pour commencer à parler de finances à son enfant. En tant que parents, vous pouvez prendre dès maintenant de petites initiatives simples pour améliorer les connaissances financières de votre enfant. Par exemple, toujours avoir une discussion adaptée à son âge, lui parler ouvertement d’argent et l’aider à faire la distinction entre les besoins et les désirs», dit Marie Cacchione.
Et aussi, il n’est jamais trop tôt pour ouvrir un compte de banque à son enfant. «Le plus tôt possible, c’est le mieux», termine-t-elle.