Liquidité d’un FNB: considération cruciale pour l’investisseur
Simon Lord|Édition de la mi‑novembre 2020INDICATEUR CLAIR. Quand vous choisissez un fonds négocié en Bourse (FNB), il est important de ...
INDICATEUR CLAIR. Quand vous choisissez un fonds négocié en Bourse (FNB), il est important de considérer sa liquidité. Cette caractéristique peut influer sur les cours au moment d’une transaction.
La liquidité, c’est la capacité d’acheter ou de vendre un placement rapidement au cours affiché, sans entraîner un changement important sur ce prix. En contre- exemple, l’immobilier n’est pas un actif très liquide. Il faut parfois attendre des mois lorsqu’on veut acquérir ou se départir d’une propriété. Pour un titre négocié en Bourse, par contre, il ne s’agit souvent que d’un clic et de quelques secondes pour conclure une transaction.
Pour certains actifs, comme les actions, le volume de transactions peut donner une bonne idée de la liquidité. Dans le cas des FNB, il y a des nuances à apporter. Si le volume de transactions d’un FNB peut être un bon indicateur de sa popularité, il n’est pas nécessairement toujours représentatif de sa liquidité, explique Alain Desbiens, directeur des fonds négociés en Bourse à BMO. «La liquidité d’un FNB dépend en bonne partie des titres sous-jacents», dit-il.
Autrement dit, lorsque les titres individuels détenus dans un FNB ont un volume de transaction élevé, et sont par conséquent liquides, le fonds sera lui aussi liquide, et vice-versa. «Même si un FNB n’a pas une grande quantité d’actifs sous gestion, et nous le savons parce que nous lançons beaucoup de nouveaux fonds, les mainteneurs de marché vont être en mesure d’offrir un marché efficace si votre actif sous-jacent est liquide.»
Plus liquides que les actifs
Pour certaines catégories d’actifs, les FNB peuvent parfois être plus liquides que les actifs sous-jacents eux-mêmes. C’est le cas pour les actions privilégiées, de même que pour des titres à revenu fixe, indique Jean Masson, directeur général à Gestion de placements TD. «Pour un particulier, acheter et vendre des obligations, ce n’est vraiment pas évident, dit-il. Il n’y a pas de Bourse centralisée pour les obligations. C’est compliqué. Investir dans un FNB qui en détient, c’est donc une façon indirecte d’en avoir, et la liquidité est meilleure que le sous-jacent.»
Lorsque les marchés ont été pris de panique au début de la crise du coronavirus, par exemple, plusieurs titres ont vu leur liquidité s’écrouler, comme les obligations d’entreprises. Certains ont même arrêté de s’échanger durant un certain moment. Les FNB de titres à revenu fixe, eux, ont toutefois continué d’être vendus et achetés.
Plus liquide, moins coûteux
Un actif liquide peut non seulement se vendre plus rapidement, mais il peut aussi s’échanger à plus faible coût. L’explication tient à l’écart entre le cours acheteur, soit le prix le plus élevé qu’un investisseur serait prêt à payer actuellement, et le cours vendeur, soit le prix le plus faible qu’un investisseur accepterait. De façon générale, plus l’écart est petit entre ces deux chiffres, meilleure est la liquidité du FNB.
Pour les FNB qui répliquent les grands indices, par exemple, et qui sont donc très liquides, l’écart n’est souvent que d’un sou. Pour d’autres fonds, il peut être beaucoup plus important, explique le président de Placements Idema, Ian Gascon. «Au début de la pandémie, il y avait des FNB pour certaines catégories d’actifs dont les écarts pouvaient atteindre 10 %, dit-il. C’est énorme.»
Si le cours vendeur d’un FNB est de 25,10 $, par exemple, et que le cours acheteur est de 24,90 $, l’écart serait donc de 20 sous, ou 0,8 %. Cela signifie qu’un investisseur qui acquerrait le titre et qui voudrait le revendre immédiatement se retrouverait à essuyer un coût de 0,20 $ par part.
Dans le même ordre d’idée, si le volume de transactions du fonds est plus faible, quelqu’un qui souhaiterait vendre, par exemple 100 000 $ de parts, pourrait ne réussir à écouler que 10 000 $ au prix de 24,90 $, et devra se contenter de 24,85 $ pour la prochaine tranche de 10 000 $, et peut-être encore moins pour les suivantes.
Naturellement, ce genre de considération est moins important dans le cadre d’une stratégie d’achat à long terme, mais le devient davantage pour un investisseur à court terme, remarque Ian Gascon. «Pour quelqu’un dont l’horizon est à long terme et qui veut détenir ses placements pendant 10 ans, l’impact n’est pas énorme. La liquidité et l’écart entre le cours acheteur-vendeur sont plus importants à tenir en compte pour un investisseur actif.»