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Marché baissier: les jeunes investisseurs peuvent se préparer

La Presse Canadienne|Publié le 19 avril 2022

Marché baissier: les jeunes investisseurs peuvent se préparer

«C’est l’un de ces moments où on a l’impression que tout peut arriver.» (Photo: La Presse Canadienne)

Entre l’accélération de l’inflation et les événements géopolitiques, l’avenir des marchés est incertain.

«C’est l’un de ces moments où on a l’impression que tout peut arriver (…) Beaucoup de gens s’inquiètent de ce qui va arriver à court terme», souligne Robb Engen, planificateur financier chez Boomer and Echo à Lethbridge, en Alberta.

«C’est vraiment une situation différente de celle, disons, du krach de mars 2020, qui s’est presque terminé en un instant, avant que les choses ne se remettent à rugir», explique-t-il.

Bien que les experts s’accordent à dire que personne ne peut prédire un krach boursier imminent, il existe certaines stratégies que les jeunes, qui n’ont peut-être jamais vu le marché plonger auparavant, peuvent utiliser pour s’assurer d’être en bonne position si cela devait se produire.

Les investisseurs qui sont sur le marché depuis un certain temps ont traversé le krach pétrolier de 2015 et la crise financière de 2008. Certains ont même peut-être vu l’éclatement de la bulle technologique en 2000 et des krachs boursiers, poursuit Andrew Dobson, planificateur financier chez Objective Financial Partners, à Toronto.

Si ces personnes ont appris à conserver leurs investissements à ces moments-là, un autre ralentissement n’affectera pas leur comportement et ils s’en tiendront à ces leçons. «Ils ont acquis une immunité», souligne Andrew Dobson.

«Je pense que les personnes qui auront des problèmes avec cela sont les nouveaux investisseurs qui ont acheté des investissements juste avant la pandémie, alors que nous observions une quantité importante de volatilité, ou juste après, pendant la remontée.» Andrew Dobson croit que ces personnes n’auraient peut-être pas vu leur investissement croître beaucoup pendant cette période.

Par exemple, si quelqu’un a acheté à un prix élevé ou se trouve actuellement dans une position négative, il peut avoir une mauvaise impression du marché boursier et se demander s’il est sur la bonne voie, explique-t-il, surtout si un krach devait se produire.

Contrôler ce qu’on peut contrôler

De son côté, Robb Engen note que les investisseurs devraient réfléchir à la façon dont ils se sont sentis et ont réagi lors du krach au début de la pandémie, en mars 2020, et réfléchir à la manière dont cela pourrait créer un précédent sur la manière dont ils réagiraient à un ralentissement prolongé.

«Étiez-vous impatient d’investir et de faire grossir votre portefeuille à ce moment-là, ou étiez-vous en panique et vouliez-vous retirer de l’argent?» demande-t-il.

Le conseil de Robb Engen aux investisseurs est de « contrôler ce qu’ils peuvent contrôler », c’est-à-dire leur épargne et leurs dépenses, et d’investir dans un portefeuille à faible coût, diversifié à l’échelle mondiale et adapté au niveau de risque auquel on est prêt à endurer dans les bons comme dans les mauvais moments.

«Nous sommes bombardés de messages sur les mouvements quotidiens des marchés qui essaient de nous pousser à faire quelque chose. Nous estimons que nous devrions naviguer entre les ralentissements ou quitter les secteurs sous-performants pour aller vers un secteur plus performant. Mais nous n’avons aucun contrôle là-dessus», affirme Robb Engen.

«Il y a tellement de preuves que nous ne sommes pas bons pour chronométrer le marché ou choisir les gagnants et les perdants. Si nous sommes guidés par nos émotions en matière d’investissement, nous allons chasser les anciens gagnants et vendre les perdants. On devrait faire le contraire.»

Au lieu de cela, Robb Engen juge que les investisseurs devraient trouver une solution d’investissement qui leur convient, quelles que soient les conditions actuelles du marché.

Par exemple, il a noté qu’au cours des dernières années, les investisseurs s’étaient tournés vers les actions américaines, alors qu’il préférait investir à 100 % dans un portefeuille d’actions mondiales en utilisant le fonds négocié en Bourse VEQT de Vanguard. Quelqu’un pourrait regarder cela et se demander pourquoi il n’a pas simplement investi à 100% dans l’indice américain de référence S&P 500, puisqu’il aurait eu de meilleurs rendements qu’avec ce portefeuille diversifié à l’échelle mondiale. «C’est vrai, mais je n’avais pas de boule de cristal pour connaître ce résultat à l’avance», explique Robb Engen.

La diversification reste une bonne idée

Les investisseurs qui ont vu les performances étincelantes du S&P 500 au cours des dernières années pourraient placer tout leur argent dans des actions américaines et s’attendre à surpasser les autres investissements, souligne-t-il.

«Certains investisseurs pourraient aller encore plus loin, en croyant que ce ne sont en fait que les grands titres technologiques comme Apple, Amazon et Facebook qui génèrent tous ces rendements, alors ils vont simplement investir dans des actions technologiques individuellement ou en s’appuyant sur le NASDAQ 100.»

Et, certains investisseurs pourraient viser une sous-section encore plus pointue du marché américain, en se concentrant sur les perturbateurs technologiques comme les véhicules électriques ou la robotique, et investir uniquement dans ces entreprises, explique-t-il.

«Mais plus un portefeuille est concentré, plus sa gamme de rendements possibles est large. C’est pourquoi une diversification à l’échelle mondiale est une bonne idée, on obtient une dispersion plus étroite des rendements et un résultat à long terme plus fiable.»

La difficulté, poursuit-il, est que les investisseurs veulent tous les avantages d’un bon marché et aucun des inconvénients d’un mauvais marché, ce qui peut amener les investisseurs à surestimer leur tolérance au risque sur les marchés haussiers, puis à paniquer lorsque la valeur de leurs investissements chute.

«Comme une bonne négociation où les deux parties renoncent à quelque chose, peut-être que le point idéal pour les investisseurs est une allocation d’actifs qui procure une hausse un peu plus faible dans les bons moments, mais aussi une baisse un peu plus faible dans les mauvais moments.»

Et pour ce qui est des jeunes investisseurs, Robb Engen observe qu’il entend souvent qu’ils attendent avec impatience une baisse du marché, afin de pouvoir profiter de certains prix plus bas, en particulier parce que les marchés ont augmenté presque sans interruption depuis 2009.

«Pour ceux qui ont un emploi stable et les liquidités nécessaires pour économiser, les jeunes investisseurs devraient se réjouir d’un ralentissement des marchés, car cela leur permettra d’acheter plus d’actions à de meilleurs prix et de s’attendre à de meilleurs rendements sur ces actions.»