Il est plus facile de suivre ses dépenses à la trace de nos jours grâce à la technologie.
Alors que 2020 se profile à l’horizon, les conseillers recommandent aux Canadiens qui évaluent leur santé financière actuelle de regarder derrière pour découvrir comment ils y sont arrivés et ce qu’ils pourraient faire autrement au cours de la prochaine année.
«On devrait simplement prendre la résolution de poser un geste, de faire le premier pas», estime Brian Betz, conseiller chez Money Mentors à Calgary. «Couchez sur papier un budget de dépenses.»
Mais il ne suffira pas de prendre la résolution «de dépenser moins», croit−il: il faut être plus précis, avec des objectifs réalistes et un échéancier. Et cela devrait aussi s’appliquer aux revenus supplémentaires qui pourraient provenir par exemple d’un nouvel emploi à temps partiel ou de la vente d’un actif moins utile. «Mettez cela sur le remboursement de votre dette ou sur l’épargne, recommande M. Betz. Assurez−vous que ces sommes seront réservées à quelque chose de précis», pour éviter de flamber cet argent.
Mark Kalinowski, un éducateur en matière financière, a réduit sa consommation de caféine après avoir réalisé que sa dépendance au Tim Hortons lui coûtait environ 15$ par jour, soit environ… 5500$ par année — beaucoup plus que ce à quoi il s’attendait.
Il est d’ailleurs plus facile de suivre ses dépenses à la trace de nos jours grâce à la technologie, explique−t−il. De nombreux programmes et applications de budgétisation sont disponibles gratuitement pour suivre les dépenses et prévenir les consommateurs lorsqu’ils deviennent imprudents. «Ne perdez jamais de vue votre objectif ultime», recommande M. Kalinowski. «Si vous voulez partir en vacances à Paris, faites de ce projet l’économiseur d’écran sur votre téléphone.»
Et n’allez jamais à l’épicerie sans liste, rappelle aussi le conseiller en économie familiale. Par contre, optez pour du porc ou du poulet lorsqu’il est en solde, même si votre liste d’épicerie prévoyait du boeuf.
Les employés devraient également tirer pleinement parti des programmes offerts par leur employeur, croit−il: ils devraient s’informer si leur employeur offre par exemple de payer une partie d’un abonnement au centre de conditionnement physique. Il faut aussi réclamer le remboursement de toutes les dépenses autorisées, comme le kilométrage, le stationnement, la physiothérapie, le dentiste et les médicaments.
Un jour par semaine sans dépenses
Laurie Campbell, présidente et directrice générale de l’organisme à but non lucratif Crédit Canada, déconseille quant à elle de prendre de vagues résolutions au jour de l’An: elle suggère plutôt de se fixer un objectif qui soit spécifique, mesurable, réaliste et limité dans le temps.
Lors du remboursement de la dette, par ailleurs, il est préférable, selon elle, d’opter pour la «méthode avalanche», où l’on rembourse d’abord la dette à intérêt élevé, plutôt que la «méthode boule de neige», où l’on règle en premier la dette avec le plus petit solde, puis on passe à la suivante.
Les consommateurs devraient aussi planifier chaque semaine une journée «sans dépenses», conseille Mme Campbell. Elle recommande enfin de contacter tous les quelques mois ses fournisseurs de services téléphoniques, d’internet, de câblodistribution et de conditionnement physique pour négocier de meilleurs tarifs et forfaits.
Chaque plan financier devrait aussi comprendre un volet retraite qui va si possible au−delà des REER et des CELI, pour inclure par exemple un régime volontaire où l’employeur contribue de façon équivalente, rappelle Craig Hughes, directeur de la planification fiscale et successorale chez IG Gestion de patrimoine.
Les Canadiens devraient aussi prendre la résolution cette année de mieux comprendre les prestations publiques comme la Sécurité de la vieillesse et le Régime de pensions du Canada ou la Régie des rentes du Québec, ajoute M. Hughes. «Positionnez−vous pour réussir votre retraite en comprenant ce qu’offrent ces programmes, les améliorations récentes, les dates de début des prestations et les stratégies disponibles pour optimiser ces prestations», conseille−t−il.
La fiscaliste Lisa Gittens, de H&R Block, suggère aux Canadiens de prendre la résolution de se protéger contre les escroqueries comme les faux appels de l’Agence du revenu du Canada (ARC), qui font actuellement le tour du pays. Elle recommande de s’assurer que l’appelant est vraiment un employé de l’Agence en lui demandant son nom, son numéro de téléphone et l’emplacement de son bureau, puis de raccrocher et de rappeler à l’un des numéros officiels du ministère, qui se trouvent sur le site Web, et non pas le numéro que l’interlocuteur a donné.
Mme Gittens rappelle aussi que l’ARC enverra des avis par la poste si elle veut régler un problème particulier.