Planifier ses finances après la perte d’un conjoint
Institut de planification financière|Publié le 11 juin 2021C’est pour éviter de prendre des décisions impulsives lors d’un tel événement, entre autres, qu’il faut se préparer à cette éventualité. (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. La perte d’un conjoint est l’une des expériences les plus traumatisantes que l’on puisse vivre. Une telle perte a des conséquences importantes sur tous les aspects de la vie : vie personnelle, familiale et vie financière. Bien qu’il faille du temps pour vivre son deuil, certaines décisions financières devraient être prises rapidement pour éviter les mauvaises surprises.
Il arrive souvent que l’un des conjoints s’occupe davantage de la gestion quotidienne des finances de la famille. Si cette personne décède, les autres membres de la famille devront comprendre et évaluer rapidement leur situation financière, ce qui pourrait causer beaucoup de stress.
C’est pour éviter de prendre des décisions impulsives lors d’un tel événement, entre autres, qu’il faut se préparer à cette éventualité.
- Gérer ses liquidités
Il est important de s’assurer d’avoir suffisamment de liquidités pour composer avec ses besoins à court terme advenant un décès, en particulier ceux directement associés à la perte du conjoint. Par exemple, il faudra organiser les funérailles, payer les factures courantes et assurer le règlement de la succession.
Ainsi, il faut prévoir une source de liquidité facilement accessible en tout temps, qui pourra servir en attendant le règlement de l’assurance-vie ou la liquidation de certains actifs du défunt. Même si le règlement d’une assurance-vie peut être assez rapide, chaque conjoint devrait détenir un capital suffisant pour faire face à ces dépenses. Il est suggéré de répartir ces fonds entre les deux conjoints, pour faciliter l’accessibilité. Il peut s’agir d’un compte de banque, d’un CPG, d’obligation, etc. Le fonds d’urgence ou la marge de crédit peuvent également être utiles dans ces circonstances.
- Comprendre ses finances
En ce qui concerne les dépenses à long terme, il faudra faire une transition entre un revenu familial et un revenu personnel. Cet exercice peut apporter son lot de défis. Cela signifie notamment qu’il faut dresser une liste de ses dépenses essentielles (logement, nourriture, assurances, transport, etc.) et de ses dépenses discrétionnaires (repas au restaurant, vacances, vêtements, etc.)
Par la suite, il faut affecter ses revenus à ses dépenses essentielles et, au besoin analyser quelles dépenses discrétionnaires pourraient être révisées pour élaborer un budget adapté à sa nouvelle réalité.
- Prévoir et revoir sa planification successorale
Il est recommandé de s’adjoindre les services d’un professionnel (notaire ou avocat) pour définir ses objectifs successoraux afin de protéger les personnes chères (les enfants, entre autres). Advenant le décès d’un conjoint, il faudra procéder aux ajustements nécessaires reflétant cette nouvelle situation, passer en revue son testament, ses procurations et désigner un nouveau liquidateur testamentaire et de nouveaux bénéficiaires, le cas échéant.
Par la suite, avec l’aide d’un planificateur financier ou d’un conseiller en sécurité financière, il faut procéder à une analyse du portefeuille d’assurances individuelles détenues (vie, invalidité, maladies graves, etc.) et ajuster ses protections au besoin. On pourra revoir les montants des couvertures d’assurances ainsi que le titulaire et les bénéficiaires de ces protections.
- Planifier sa retraite
Finalement, la perte d’un conjoint amène généralement des répercussions sur le plan de retraite établi auparavant. Il faudra probablement revoir ce plan et modifier les objectifs en tenant compte de la nouvelle situation.
- Demander de l’aide et du support
On comprend que la perte d’un conjoint cause tristesse et détresse, et demande un grand effort d’adaptation pour la personne éprouvée. Il est important de demander l’aide et le support des membres de sa famille immédiate, de ses amis ou d’un conseiller professionnel digne de confiance qui pourra prendre en charge certaines tâches. Cela pourrait permettre de vivre un deuil en toute quiétude, sans mettre les finances en péril.
Pascal Duguay, Pl. Fin, MBA