(Photo: Greg Banek pour Unsplash)
À la fin du mois de septembre, l’entrée en Bourse du constructeur automobile Porsche (P911, 99,72 €, Bourse de Francfort), largement sursouscrite, est venue offrir une bouffée d’air frais à des marchés boursiers qui ont eu peu de bonnes nouvelles à se mettre sous la dent depuis le début de l’année. Le constructeur automobile Volkswagen a envoyé 25 % de Porsche en Bourse par le biais d’une émission totalisant 911 millions d’actions, clin d’oeil au modèle phare de la société, à un prix de 82,50 €.
Porsche doit aussi verser 911 millions d’euros de dividende exceptionnel pour l’année 2022, souligne Nicolas Budin, responsable de la gestion actions à Myria AM. L’entreprise a donc utilisé à fond le filon du modèle qui a fait sa renommée. «Porsche, ça s’est bien passé. On a enfin eu quelque chose d’intéressant. Est-ce que c’est représentatif de toute l’industrie du luxe? Oui d’une certaine manière», dit-il.
Dominique Innaurato, directeur adjoint de la recherche financière, actions suisses et européennes à Mirabaud, rappelle que la moitié des titres a été offerte à la famille Porsche sous la forme d’actions ordinaires avec droits de vote. Ces actions ne sont pas en circulation.
La portion restante de 12,5 % émise sous la forme d’actions préférentielles sans droit de vote est donc celle qui est disponible pour les investisseurs institutionnels et individuels. «Déjà, des investisseurs institutionnels ont acquis des participations assez importantes, dont Qatar Investment Authority (4,99 %) et Capital Research Global Investor (2,06 %). Le vrai flottant n’est donc pas énorme», dit-il. Selon des données de Refinitiv, les dix plus importants actionnaires de Porsche AG contrôlent 83,8 % de l’entreprise, ce qui laisse un peu plus de 16% des actions en circulation pour tous les autres. Nicolas Budin soutient que ce n’est pas un problème.
D’après Dominique Innaurato, Porsche est un bel actif avec un secteur des voitures de luxe qui progresse de 8 % annuellement, comparativement à 1% pour l’industrie automobile dans son ensemble. Il soutient que Porsche a enregistré une performance exceptionnelle ces dernières années grâce à une stratégie de diversification dans les véhicules utilitaires sports (VUS) comme le Cayenne, commercialisé en 2002 et le Macan, arrivé en 2014.
«Dans les marques de luxe, Porsche est aussi plus avancée dans l’électrification avec son modèle Taycan, commercialisé depuis quelques années, dont les ventes sont aujourd’hui supérieures à celles du modèle 911», ajoute-t-il. Selon lui, les marges bénéficiaires de Porsche n’ont rien à envier à beaucoup de constructeurs de véhicules de luxe, sauf Ferrari (RACE, 196,99$US).
Cette dernière a relevé, début novembre, ses prévisions de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) et de bénéfice par action pour l’ensemble de l’exercice 2022, tout en étant plus conservatrice sur ses marges bénéficiaires, attendues à 35%, alors que la prévision précédente était de «plus de 35%».