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Pourquoi un mois pour la littératie financière?

Annick Kwetcheu Gamo|Publié le 03 novembre 2023

Pourquoi un mois pour la littératie financière?

Il est primordial et urgent de prendre le stress financier (devenu un problème de société) à bras le corps. (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. Bienvenue au mois de novembre! Mois la philanthropie, mois de l’économie sociale, entre autres, mais aussi mois de la littératie financière! En effet, peu de gens le savent, mais cela fait 13 ans cette année qu’au Canada il existe un «mois de la littératie financière». Un mois instauré par l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) afin d’inciter les Canadiens à prendre le temps d’obtenir le soutien, les outils et les ressources dont ils ont besoin pour prendre leurs finances en main et prendre des décisions financières éclairées et responsables.

Bien que ce mois soit peu connu (quand je pose la question: savez-vous qu’il existe un mois de la littératie financière au Canada? Plus de 90% des personnes répondent non), parmi ceux qui connaissent son existence, sa pertinence est parfois discutée.

Je saisis donc cette tribune qui m’est offerte à Les Affaires afin de partager pourquoi, selon moi, un mois de la littératie financière est non seulement pertinent, mais aussi, des plus importants.

 

Mais avant tout, qu’est-ce que c’est que la littératie financière?

Selon l’ACFC, la littératie financière est «le fait de disposer des connaissances, des compétences et de la confiance en soi nécessaires pour prendre des décisions financières responsables». Donc, la littératie financière ne se limite pas seulement à l’éducation financière, comme beaucoup peuvent le penser, mais aussi une composante de confiance qu’ont les citoyens en leur capacité de prendre des décisions financières, grâce aux connaissances et compétences acquises. De manière imagée, j’aime dire que la littératie financière c’est de savoir qu’est-ce qu’un REER, savoir comment utiliser (ou gérer) un REER et avoir confiance en sa capacité d’utiliser le REER au bon moment et dans le cadre d’une stratégie financière judicieuse.

 

Alors, pourquoi un mois de la littératie financière?

Je ne fais pas entrer ici dans les raisons qui auraient poussé l’ACFC à créer ce mois. Je ne suis arrivée au Québec qu’en 2010 et j’étais peu familière des défis liés à littératie financière et/ou à la santé financière des Canadiens avant cette date. Mais ici, je veux aborder avec vous des raisons pour lesquelles je pense qu’un mois de la littératie financière est non seulement pertinent et très important. Raisons qui, dans le fond, expliquent le fait que mon organisation —Code F. Santé financière pour tous!— organise chaque année des activités pour sensibiliser et mobiliser les citoyens autour de ce mois.

3 raisons:

1. Depuis plusieurs années déjà, on parle de l’augmentation du stress financier des citoyens. Il suffit de voir les titres de nombreux articles de journaux dans tout le pays pour le comprendre. La COVID-19 et le contexte économique et financier postpandémie a réellement mis en exergue la situation de vulnérabilité financière qui touche de nombreux Québécois et Canadiens. Par ailleurs, le Rapport de l’indice de l’anxiété financière 2023 de Centraide du Grand Montréal indiquait que 85% des Québécois disent ressentir de l’anxiété financière à divers niveaux.

2. De nombreux Québécois et Canadiens admettent ne pas avoir assez de connaissances pour prendre des décisions financières éclairées. En 2021, un Sondage de l’IQPF faisait état du fait que «Une majorité de Québécois, soit 68%, estiment ne pas disposer de toutes les connaissances nécessaires pour planifier adéquatement leur avenir financier». Et devant ce fléau, les jeunes et les nouveaux arrivants ont en plus touchés.

3. Le stress financier (ou l’anxiété financière) que vivent de nombreux citoyens représente un coût important! Non seulement pour la société, mais aussi pour les entreprises. Certes, il n’y a pas de données sur l’ampleur de ce coût pour la société canadienne, mais si on regarde les États-Unis, une étude de la National Financial Educators Council révélait que le manque de littératie financière avait coûté plus de 436 milliards de dollars américains en 2022. Au Canada, un récent sondage de l’institut National de la paie démontrait que le stress financier des travailleurs faisait perdre plus de 45 milliards de dollars aux entreprises canadiennes. Cela est dû, notamment, aux pertes de productivités induites par l’impact négatif du stress financier sur la performance et l’engagement au travail des travailleurs.

 

De ce fait, vous conviendrez comme moi qu’il est primordial et urgent de prendre le stress financier (devenu un problème de société) à bras le corps. Ainsi, créer un mois pour sensibiliser les citoyens sur l’importance de la bonne santé financière et les inciter à prendre le temps d’obtenir le soutien dont ils ont besoin pour prendre leurs finances en main est nécessaire et à encourager.

De la même manière que la société entière a pris la mesure de la santé physique et mentale, je pense qu’il est grand temps que notre société prenne la mesure de l’importance de la santé financière (et donc de la littératie financière) et que nous voyons plus d’initiatives autour de ce mois de la littératie financière.

Voilà donc pourquoi avec Code F. Santé financière pour tous, nous travaillons depuis plus de trois ans à mobiliser la communauté et nos partenaires autour de ce mois, et organisons des activités pour permettre aux citoyens d’avoir accès aux outils et ressources dont ils ont besoin pour bâtir leur littératie financière.

 

 

Du 1et au 30 novembre : « Défi —Mon budget pour le temps des fêtes » : nous offrons gratuitement des ressources et outils pour aider les personnes, qui le souhaitent, à planifier leurs dépenses du temps des fêtes (voire, pour toujours !) ;
09 novembre à 18 h 30 : Webdiffusion À Porte-monnaie ouvert sur le thème —Un planificateur financier : ce médecin généraliste de vos finances. Conversation que j’animerai en compagnie de Charles Poulin (journaliste à Les Affaires), Chantal Lamoureux (PDG de l’IQPF), Fabrice Fameni (Planificateur financier) ;
18 novembre de 9 h à 17 h : Clinique de planification financière. Consultation gratuite de une heure avec un planificateur financier. Activité gratuite offerte à Montréal, Québec et en ligne, sur inscription seulement.
 
Pour plus d’informations sur ces activités ou pour réserver votre place rendez-vous sur notre site : https://mlf.codef.ca/
Au plaisir de vous compter parmi nous à ces activités !

 

À cet effet, pour le Mois de la littératie financière 2023, nous organisons en partenariat avec Les Affaires:

• Du 1er au 30 novembre: «Défi —Mon budget pour le temps des fêtes»: nous offrons gratuitement des ressources et outils pour aider les personnes, qui le souhaitent, à planifier leurs dépenses du temps des fêtes (voire, pour toujours !);

• 9 novembre à 18h30: webdiffusion À porte-monnaie ouvert sur le thème «Un planificateur financier: ce médecin généraliste de vos finances». Conversation que j’animerai en compagnie de Charles Poulin (journaliste à Les Affaires), Chantal Lamoureux (PDG de l’IQPF), Fabrice Fameni (Planificateur financier);

• 18 novembre de 9h à 17h: clinique de planification financière. Consultation gratuite d’une heure avec un planificateur financier. Activité gratuite offerte à Montréal, Québec et en ligne, sur inscription seulement. 

Pour plus d’informations sur ces activités ou pour réserver votre place rendez-vous sur notre site: https://mlf.codef.ca/

 

Au plaisir de vous compter parmi nous à ces activités. Revenez aussi me lire sur Les Affaires tout le mois de novembre!