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Quel est votre plus gros actif?

Institut de planification financière|Publié le 13 octobre 2023

Quel est votre plus gros actif?

Votre capacité à travailler, et donc à subvenir à vos besoins et atteindre vos objectifs, est assurément votre actif le plus important. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Lors d’une première rencontre, le planificateur financier ou la planificatrice financière pose de nombreuses questions. Ces questions, qu’elles concernent vos actifs, vos dettes, votre situation familiale, votre tolérance au risque ou autre, ont toutes leur utilité pour brosser un portrait clair de votre situation. Mais une question en particulier mérite un peu de réflexion.

Si on vous demande quel est votre plus gros actif, vous aurez peut-être envie de répondre «ma maison», «mon régime de retraite» ou «mes REER». C’est comprenable, étant donné qu’il est facile de leur attribuer une valeur monétaire.

Pourtant, ces réponses sont, la plupart du temps, inexactes.

À moins d’être près de la retraite, votre réponse devrait plutôt être «ma capacité à générer des revenus». Oui, c’est intangible, mais imaginez un professionnel de 30 ans qui gagne 100 000$ par année. Sa carrière, échelonnée sur les 35 prochaines années, devrait générer des revenus cumulatifs de 5 millions de dollars (M$), en supposant une augmentation annuelle de 2%.

Votre capacité à travailler, et donc à subvenir à vos besoins et atteindre vos objectifs, est assurément votre actif le plus important. Parmi toutes vos priorités, sa protection est primordiale.

Les risques qui guettent ce revenu futur peuvent être liés à une perte d’emploi, une maladie ou un accident, ou encore, au fait d’avoir besoin d’une pause pour s’occuper d’un proche.

Si le fonds d’urgence demeure l’outil idéal pour vous protéger contre un événement vous empêchant de gagner votre vie à court terme, celui-ci risque de fondre comme neige au soleil à mesure que les mois passent. Vous pourriez éventuellement mettre de côté vos obligations financières, vos cotisations au REER et au CELI pour préparer votre retraite ou votre épargne en vue des prochaines vacances.

En cas de perte d’emploi, vous pourriez toujours vous lancer en affaires ou offrir votre expertise à un nouvel employeur. Mais qu’arrive-t-il en cas de maladie ou d’accident?

Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, une personne sur trois sera en invalidité pour une durée d’au moins trois mois avant l’âge de 65 ans. Il m’arrive pourtant de rencontrer des gens qui n’ont que très peu de protection et ne semblent pas s’en soucier. Ces mêmes personnes n’hésitent pas à assurer leur deuxième voiture, qui vaut quelques milliers de dollars, mais ne protègent pas leur revenu futur, qui peut atteindre les millions de dollars. Établir ses priorités demeure la fondation d’une bonne planification financière.

Voici les principaux programmes pour vous aider à protéger votre revenu futur.

 

Assurance-emploi

Les prestations de maladie de l’assurance-emploi correspondent à 55% de votre salaire jusqu’à concurrence de 650$ par semaine. Cependant, cette protection est applicable uniquement pour les invalidités à court terme puisqu’elle se termine après 26 semaines. Qu’arrivera-t-il après cette période?

 

Régime des rentes du Québec (RRQ)

En cas d’invalidité grave et permanente, une personne qui a suffisamment cotisé au RRQ pourrait être admissible à une rente d’invalidité. Si le programme est intéressant, il faut se rappeler que vous ne serez pas admissible pour une incapacité à court ou moyen terme. Les critères pour reconnaitre une invalidité ne sont pas forcément les mêmes que pour un autre programme.

 

Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST)

Une indemnité de remplacement de revenu est offerte, mais pour y avoir droit, l’accident ou la maladie doit être causé par une lésion professionnelle. En d’autres mots, si vous vous cassez la jambe en pratiquant votre sport favori le week-end, nous ne serez pas couvert.

 

Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)

Un montant peut vous être accordé, que vous soyez responsable ou non de l’accident ayant causé une incapacité à travailler. Le montant auquel vous aurez droit dépend de plusieurs facteurs, mais sachez que vous serez admissible uniquement en cas d’accident de la route.

 

On voit bien que si ces protections seront les bienvenues en cas d’accident ou de maladie, on ne peut pas parler d’une protection complète. Voilà pourquoi les compagnies d’assurances offrent des protections qui couvrent davantage.

Vous avez peut-être la chance d’être couvert par une assurance invalidité au travail. Elle vous protège généralement bien, mais encore faut-il prendre le temps de lire le livret des garanties. Si certains plans offrent une protection d’invalidité long terme jusqu’à 65 ans, ce n’est pas toujours le cas. N’hésitez surtout pas à appeler votre assureur pour clarifier les points qui ne vous semblent pas clairs.

Si vous n’êtes pas couvert par un régime collectif ou si la protection n’est pas suffisante, il est possible de contracter une assurance individuelle auprès d’une compagnie d’assurances. Vous pourriez alors bénéficier d’une prestation mensuelle pour remplacer une partie de votre revenu en cas d’invalidité. Plusieurs options sont possibles, notamment en ce qui a trait à la durée des prestations, le délai de carence et l’indexation. Notez que vous devrez vous qualifier pour être admissible à l’assurance invalidité individuelle.

Pour conclure, nous voyons que malgré l’étendue des protections disponibles, il n’est pas toujours évident d’y voir clair, d’où l’importance d’obtenir de l’aide pour déterminer s’il est nécessaire de souscrire une assurance invalidité. Protéger votre capacité à gagner un revenu est primordial. Voilà pourquoi il est avisé de procéder à une analyse de vos besoins en assurances qui vous aidera à évaluer si vos protections actuelles sont suffisantes.

André Lacasse, MBA, Pl. Fin.